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√Prix du gaz négatif sur le marché "spot" ! ~ Songkrah

Fait rare ce lundi après-midi sur le marché spot du gaz Dutch TTF : les prix sont brièvement passés en... négatif. En d'autres termes, si un client achetait du gaz à ce moment bien précis, celui-ci recevait de l'argent. Cela peut paraître étonnant en cette période de crise énergétique alors que les factures des particuliers atteignent des sommets historiques.

Ceci s'explique par le fait que les producteurs de gaz produisent trop pour la saison. Il fait anormalement chaud en cette période de l'année, les chauffages sont encore peu ou pas allumés. La demande en gaz est plus faible qu'à la normale.

Demande faible, offre excédentaire

Par ailleurs, vu le soleil et vent de ces derniers jours, les énergies renouvelables sont très disponibles, cela fait encore diminuer la demande en gaz.

Et puis les réserves des états européens sont pleines après des semaines de remplissage intensif (ce qui a d'ailleurs contribué à l'envolée des prix). Mais le gaz, lui, continue d'arriver par pipe-line. Or, avec des réserves pleines, stocker le gaz devient difficile. L’offre est excédentaire, il faut l'écouler. Ce qui fait chuter les prix. Les producteurs allant même parfois jusqu'à payer des clients pour les en débarrasser.

Des prix négatifs ?

C'est ce qu'il s'est passé brièvement cet après-midi ensoleillée et venteuse en Europe. La demande a ponctuellement chuté. Or, on ne ferme pas d’un claquement de doigt un pipeline ou un méthanier qui décharge au port.

Les producteurs et les livreurs préfèrent donc vendre à des prix négatifs, que d’arrêter la production ou la livraison temporairement. Cela coûterait plus cher d’arrêter puis redémarrer l’usine jusqu'à ce que la demande remonte.

Les prix, pour une livraison dans l'heure, sont brièvement passé à -15€ pour un mégawattheure à la bourse du gaz d'Amsterdam qui fait référence en Europe.

Volatilité des prix

"Si les prix du gaz se trouvent en négatif, c'est précisément parce que personne n'en demande", explique Francesco Contino, professeur spécialisé en énergie à l'UCLouvain.

Le marché spot du gaz représente en effet les contrats achat/vente pour le jour même ou le lendemain, à la différence des contrats "à terme" qui sont établis pour une livraison dans le futur, de 3 mois à 5 ans plus tard, avec un cours qui fluctue, mais un prix qui est fixé au moment de la signature du contrat. Les prix pour livraison le jour même sont donc très sensibles aux circonstances du jour, notamment métérologiques.

Pour couvrir les besoins de leurs clients, les gros fournisseurs achètent à l’année, sur base de contrats "à terme", ce qu’ils estiment être la consommation minimum quotidienne, une quantité supplémentaire au trimestre les mois d’automne et d’hiver et par mois les pics estimés en décembre/janvier par exemple.

Mais ils doivent ensuite adapter quotidiennement l’achat à la réalité de la consommation : et ils achètent (s’il manque de l’énergie) ou revendent (s’ils en ont trop commandé) en fonction de la consommation réelle sur ce marché “spot”.

Ce qui veut dire que lorsque les citoyens consomment plus, le fournisseur doit acheter cette énergie "finale" à des prix hauts. "Ce qui risque d'arriver très prochainement lorsque les températures redescendront", estime Francesco Contino.

Pas d'impact direct pour le consommateur

Cette situation de "prix négatif" ne profite donc réellement à personne, mais reflète plutôt l'importante volatilité des prix qui règne actuellement sur le marché du gaz.

Il n’en reste pas moins que si la " norme " n’est pas à un prix négatif, la tendance est quand même bel et bien à la baisse pour le prix du gaz sur les marchés de gros. Autour de 350€/MWh au pic de la crise fin aout, le prix du gaz tourne aujourd’hui autour de 100€/MWh. Il se situait autour de 20, avant la crise.

Source

songkrah.blogspot.com

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