Lettre à un (très rare) ministre honnête [par Jean-Paul Pelras] ~ Songkrah
Madame, Monsieur,
dimanche soir, n’arrivant pas à dormir, au lieu de compter les moutons, je me suis mis à compter les ministres ayant eu, de près ou de loin, des démêlés avec la justice.
Et je me suis contenté, car la bergerie n’aurait pas été assez grande s’il avait fallu héberger les protagonistes ayant exercé sous les mandatures précédentes, de ceux ayant officié ou officiant encore depuis 2017 sous pavillon macroniste.
Impossible également de lister les conjoints et autres apparentés, parlementaires, conseilleurs ou conseillés, sarkosystes de renom ou balkanystes embastillés ayant été concernés par une affaire judiciaire. Il aurait fallu, pour y parvenir, envisager la rédaction d’une encyclopédie, d’un almanach, d’un annuaire.
Voici donc quelques “intéressés” cités dans ce désordre qui, désormais, caractérise si bien la carrière, poursuivis ou relaxés, mis en examen, visés par une instruction, perquisitionnés, placés sous le statut de témoin assisté ou, in fine, graciés, pardonnés, acquittés, amnistiés.
Commençons par celui qui a décroché le pompon, Éric Dupond Moretti, mis en examen par la Cour de justice de la République, qui est toujours ministre de la Justice. S’en suivent, qui sont passés au moins une fois sous les fourches caudines du soupçon ou de la sanction, Agnès Buzyn, qui siège à l’OMS et à la Cour des Comptes ; François de Rugy ; Nicolas Hulot ; Damien Abad ; Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur ; Alain Griset ; Sébastien Lecornu, ministre des Armées ; Jean-Paul Delevoye ;
C’est donc avec une immense gratitude et une admiration (évidemment sans Borne) que je vous adresse ce satisfecit. À vous, Madame, Monsieur, qui n’avez jamais laissé trainer les doigts dans le pot de confiture, qui n’avez pas été soumis à la tentation et qui n’avez jamais confondu le prestige de la fonction avec le vertige de la ponction. Vous, dont je ne sais ni l’adresse ni le nom et qui cheminez dans mes rêves en ce pays de France où, pour que passent les ministres, il faut encore, de toute évidence, savoir tondre les moutons.songkrah.blogspot.com
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