Lyon : quand le squatteur porte plainte contre le squatté ! ~ Songkrah
Ça se passe à Lyon, dans la ville dont le maire est un écolo de renom : Grégory Doucet.
Une ville très sociale, verte, aux pistes cyclables et aux cours d’école dégenrées.
En pointe, donc, dans l’aide au logement. C’est peut-être alors sous cet angle qu’il faut considérer cette affaire typiquement française, présentée ainsi par BFM Lyon : « Un squatteur saisit la Justice pour revenir chez lui. »
Il est intéressant, à ce stade, de comparer la façon dont les uns et les autres rendent compte des événements. Pour BFM Lyon, le ton serait plutôt à la défense du squatteur : « Pourquoi ce squatteur a-t-il saisi la Justice ? Parce qu’en son absence, fin janvier, la porte de l’immeuble a été condamnée par le propriétaire et l’accès est désormais gardé 24h/24. Le squatteur ne peut donc plus rentrer chez lui, enfin, ce qu’il estime être chez lui, et c’est justement là le fond de l’affaire. » Le squatteur était-il parti en vacances ? Au ski, peut-être ? Bref, « pour son avocate, ce lieu était bien le domicile du squatteur dont il aurait été expulsé illégalement », dit BFM.
Renseignement pris, l’avocate en question est Me Florence Alligier, spécialisée en droit social et du travail. On aimerait savoir qui prend en charge ses honoraires : association de défense des squatteurs ? Squatteur lui-même, grâce à ses économies de loyer ? Mystère. En revanche, dit BFM, « du côté de la défense, on prétend (sic) n'avoir fait que reprendre possession d’un bâtiment abandonné ».
Telles que relatées par France3 Régions, les choses sont un peu différentes. On apprend en effet que les squatteurs étaient une vingtaine, installés depuis dix-huit mois dans cet immeuble du IXe arrondissement de Lyon.
On est là dans le quartier de la Duchère : grands ensembles en rénovation, mixité sociale, diversité, commerces bio et éthiques ; bref, le quartier animé tendance bobo avec drogue et saleté de rigueur. Déconseillé sur les sites « citoyens » aux familles avec enfants, on incite à s’abstenir d’y sortir le soir.Pendant ces longs mois, le quartier a vécu l’enfer : « Une piscine hors-sol a été installée sur le toit de l'immeuble. Le groupe fait sa vie. Musique techno, bagarres, disputes, cris… La tension est palpable dans le quartier. Pétitions, recours, tentative de médiation, rien n'y fait. » Et, donc, conformément à la loi en vigueur, les propriétaires de l’immeuble engagent une procédure pour obtenir l’expulsion de la bande, laquelle « débouche dans ce cas sur une "reprise des lieux", ordonnée par le juge des contentieux. Les squatteurs ont jusqu'au 31 mars, ensuite, ils doivent partir ».
Mais le 23 janvier 2023, un miracle se produit : la bande a déserté les lieux. Le voisinage prévient le propriétaire qui barricade l’immeuble et le place sous surveillance. Impossible de rentrer. L’un des squatteurs, empêché ainsi de « pouvoir réintégrer "son logement" », a donc porté plainte et réclame 5.000 euros de dommages et intérêts.
Le procès s’est tenu mardi devant le tribunal de grande instance de Lyon. Mis en délibéré, le jugement sera rendu le 14 mars prochain. On saura alors ce qui prime désormais en France : le droit de la propriété ou le droit au logement, par la force et sans titre...
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