√Les médias institutionnels sont en voie d’extinction… ~ Songkrah
Par Mark Jeftovic − Le 11 mai 2023 − Source Bomb Thrower
Avec le COVID, les médias dominants ont mis tout leur poids dans la balance pour faire pencher le récit du côté fallacieux.
Depuis la pandémie, je n’ai eu de cesse d’affirmer que la confiance dans la presse institutionnelle dominante a été irrémédiablement altérée. Après quatre années ininterrompue d’un syndrome d’aliénation au sujet de Trump, tellement intense que même certains libéraux se demandaient si la presse avait dépassé les bornes dans ses éditoriaux, après le choc du COVID, beaucoup de gens qui acceptaient les informations diffusées par ces médias sans les remettre en cause considèrent désormais les médias dominants pour ce qu’ils sont : de l’agitation, de la propagande et du lavage de cerveau.
La cancel culture et la censure ont atteint de tels niveaux d’absurdité que nous avons assisté à un exode de journalistes de premier plan (Matt Taibbi, Glenn Greenwald, et d’autres), qui ont claqué la porte des organes de presse institutionnels et se sont établis à leur compte, après avoir commis le pêché de sortir du cadre des préceptes édictés par l’establishment. (Taibbi et Greenwald étaient considérés comme des commentateurs plutôt de gauche, mais sont désormais pointés du doigt comme “d’extrême droite”).
Glenn Greenwald & Matt Taibbi étaient mes héros dans le monde du journalisme. Mais désormais, ils relaient de la propagande de droite fausse et dangereuse. Une explication sur la manière dont ceux qui se considèrent comme raisonnables peuvent finir par avaler la vision du monde concoctée par la droite : https://t.co/VCXPJJA46k
— Nathan J Robinson (@NathanJRobinson) June 17, 2021
Les médias dominants ont mis tout leur poids dans la balance sur le sujet du Covid, mais chacun des dogmes sous-jacents au récit officiel sur le Covid s’est effondré depuis lors :
- Le virus a été fabriqué dans un laboratoire
- Ecohealth et Anthony Faucy trempent dans cette affaire jusqu’au cou
- Ce sont les confinements qui ont provoqué le plus de dégâts
- Chacun a été contraint à se laisser injecter un vaccin qui non seulement ne fonctionne pas, mais semble également constituer le dénominateur commun derrière un taux de mortalité trop élevé, qui dépasse celui de la pandémie elle-même.
Rien de tout cela n’est bon.
La cadence est désormais établie, avec l’effondrement de divers médias, surtout ceux qui sont ouvertement “wokistes” : faillite de Buzzfeed, écopage massif chez Vice — et des statistiques d’audimat sur les chaînes télévisées qui dégringolent, le terrain est prêt pour que l’on assiste à un événement dont on se souviendra comme celui de l’extinction des médias institutionnels.
La montée du sombre Tucker Carlson
Après le licenciement par Fox News de Tucker Carlson, le rebelle numéro 1 de la télévision, présentant le plus haut niveau d’audimat à date, l’homme s’est abstenu de rejoindre les effectifs d’un réseau concurrent (Newsmax lui a proposé 25 millions de dollars), il a plutôt décidé de lancer sa propre émission sur Twitter.
Nous assistons à un moment capital dans la période d’extinction qui frappe à présent les médias institutionnels. https://t.co/jyly9WROKp
— Mark Jeftovic, The Bitcoin Capitalist (@StuntPope) 9 mai 2023
À ce qu’il semble, il y va tout seul, sans avoir conclu un quelconque accord avec Elon Musk. Dans l’une de ses premières émissions sur ce nouveau canal, il a remis en question le récit officiel du 11 septembre 2001 (Le bâtiment numéro 7 s’est-il effondré tout seul, sans aucune raison extérieure ?). Cela a amené un observateur à affubler le journaliste du sobriquet “Sombre Carlson“, au vu de ce qui transpirait de ce nouveau canal d’information.
Le schisme de la couverture de Robert F. Kennedy Junior
Robert Francis Kennedy junior, qui a mouillé sa chemise pour remettre en question la candidature de Joe Biden au nom du parti Démocrate, s’est immédiatement vu opposer un tir de barrière de la part des médias dominants, qui ont décidé de manière unilatérale que tout ce que peut dire RFK constitue systématiquement de la “désinformation” (voir les remarques au sujet de la “rhétorique circulaire”, ci-après).
Pour sa part RFK Jr. a créé un compte sur Nostr.
Ces deux images sont ce qui incarne le mieux la lutte entre l’âge industriel et l’ère des réseaux — relégués dos à dos… pic.twitter.com/7q10zEST7z
— Mark Jeftovic, The Bitcoin Capitalist (@StuntPope) le 11 mai 2023
Nostr est un média-réseau social décentralisé qui connaît une croissance rapide, en contraste avec Twitter — qui est gouverné par les caprices et les lubies de ses actionnaires, quels qu’ils soient — Nostr est décentralisé de ses serveurs relais (que tout un chacun peut installer) aux comptes des utilisateurs. Ce protocole se répand comme une traînée de poudre et ne peut pas être censuré.
La juxtaposition entre une ère industrielle sclérosée, un réseau médiatique médiocre qui déroule son chapelet de perles sur la “désinformation” de RFK et l’apparition de RFK sur Nostr est pleine de sens.
Ce signal mérite que l’on y prête attention, même si pour l’instant ce n’est pas encore vraiment le cas.
L’interview désastreuse de Trump sur CNN
Je ne l’ai pas regardée, et lorsque vous vous intéressez aux rapports que cela a engendrés, les appareils traditionnels de gauche comme de droite se déclarent vainqueurs — mais la réalité est que CNN a arrêté l’émission 20 minutes plus tôt que prévu (On trouve ici dix moments clés de cette interview).
Qu’on l’aime ou non, Trump attire davantage l’attention et l’audimat que toute autre personnalité — et le fait que CNN ait mis fin à l’émission avant l’heure prévue indique une chose : cette interview a constitué un désastre pour la chaîne et n’a sans doute pas causé de tort à Trump. Après avoir manipulé adroitement un média hostile et fait usage de manière sournoise des réseaux sociaux pour remporter la présidence en 2016, les médias dominants ne semblent pas avoir appris grand-chose.
Lorsque les médias vont tomber, le système qu’ils soutiennent va les suivre.
L’empire soviétique est tombé en 1989-1990, mais on aurait tourné en ridicule quiconque l’aurait prédit quelques mois plus tôt. Cette chute a pris tout le monde de cours (même la CIA) et s’est produite à une vitesse fulgurante (L’ouvrage Revolution 1989: The Fall of the Soviet Empire de Victor Sebestyen la décrit avec éloquence).
Les choses se déroulent encore plus rapidement à présent — et nous connaissons les premières manches de ce qui va possiblement constituer la crise financière finale du système de monnaies fiduciaires.
Dans un autre livre au sujet de la dernière phase du communisme, “Everything Was Forever, Until It Was No More” [“Tout était éternel, jusqu’au moment où tout a disparu”, NdT], Alexey Yurchak fait la chronique de l’hyper-normalité qui satura l’esprit du temps durant “la dernière génération soviétique”. Le chapitre “Dead Irony” souligne les formes ingénieuses d’humour interdit durant cette phase.
On peut en faire un parallèle contemporain en lisant les postes d’un compte Twitter qui fait montre d’un tel soutien à Toutes les Nouveautés, dont on ne sait dire s’il s’agit ou non d’une satire. C’est une forme de dissidence performative que l’on appelait “Stiob” en URSS, à la fin des années 1990. 1 (à moins que cela ne soit vrai).
L’examen pratiqué par Yurchak de “l’hégémonie sur le méta-discours” et de sa désintégration résonnent de manière étrangement familière à quiconque compte les points aujourd’hui. On peut citer comme exemple ce qu’il dénomme “circularité rhétorique” : dans notre cas, cela signifie que tout ce que les médias dominants refusent de couvrir relève de la “désinformation”, du fait même qu’il n’existe aucune citation dans ces mêmes médias pour l’établir.
Comme je le remarque fréquemment, nous sommes dans la dernière phase du globalisme. Beaucoup de gens considèrent le Covid comme la passerelle vers la technocratie du “Grand Reset” — à mes yeux, le Covid a constitué l’événement accélérateur du millénaire.
Je ne suis pas accélérationiste, et il ne fait aucun doute que les élites continuent d’exercer toutes les pressions possibles vers un autoritarisme dans la veine du Forum Économique Mondial.
Je ne suis qu’un observateur, et c’est ce qui se produit actuellement que je dois vous rapporter. Au vu de la nature du mélange technologique (le “Future Shock“, comme l’avait présagé Alvin Toffler en 1970), l’accélérationisme est désormais cuit, et il nous suffit de contempler l’implosion des médias institutionnels (sans parler de l’auto-destruction du capitalisme Woke) pour comprendre que cela est bel et bien en train de se produire.
Mark Jeftovic
NdSF : En France, le phénomène se cristallise par des milliards déversés par le gouvernement pour les médias, cependant que les Français perdent confiance avec le temps dans les médias et que les moins de 35 ans s’informent de plus en plus au travers de médias alternatifs.
NdSF 2 : À qui veut creuser le sujet de la crédibilité des médias traditionnels, on ne peut que conseiller de se pencher sur l’impressionnante saga “Pravda Américaine” de Ron Unz, traduite par nos soins.
Traduit par José Martí, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
- Le stiob est une construction parodique et taquine d’une réalité parallèle, sur la base de vieux éléments culturels autrefois sacrés. Ainsi, l’artiste Sergey Kuriokhyn, début 1991, avait affirmé que “la révolution d’octobre 1917 a été réalisée par des personnes qui prenaient des champignons (hallucinogènes). En prenant ces champignons, elles ont vu leur personnalité altérée, tant et si bien que ces personnes sont elles-mêmes devenues des champignons… Lénine était un champignon” ↩
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