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À Lorient la défense des anti-casseurs sorganise contre les racailles Songkrah


 
 
 
 Arnaud Florac 2 juillet 2023

À Lorient, comme presque partout en France, la nuit de vendredi à samedi a connu son lot d'émeutes et de destructions gratuites.

 La cité bretonne, jadis paisible, a été à son tour la proie des violences de ce que l'on appelle pudiquement les « jeunes des quartiers », faute de pouvoir, sous peine de poursuites, leur donner leur véritable nom. 

Comme partout ailleurs, la prétendue « juste colère » s'est exprimée après la mort de Nahel, ce « petit ange parti beaucoup trop tôt », au volant d'une Mercedes AMG qu'il conduisait sans permis, à fond la caisse. Tout aurait dû se passer comme partout : les policiers, courageux mais prisonniers de leurs consignes, qui subissent ; les casseurs, qui pillent, dévalisent, agressent, brûlent et dégradent - et puis, à six heures, la fin provisoire des émeutes.

Il se trouve que ça ne s'est pas passé exactement comme ça. Ouest-France raconte que dans la nuit de vendredi à samedi, environ vingt-cinq hommes, sans chef désigné, se sont présentés aux policiers pour leur prêter main-forte. « Qui nous sommes ? Je ne peux pas vous le dire. Mais nous sommes du bon côté, nous… », a dit l'un d'eux aux forces de l'ordre. Ouest-France, fort logiquement, cherche à caractériser le profil de ces justiciers volontaires qui ont interpellé et maîtrisé plusieurs casseurs qu'ils ont ensuite paisiblement remis à la police. « Ils sont taillés en V, courent vite et se déplacent en groupe compact. » Avec un sens aigu de l'à-propos, le journal précise incidemment que la ville de Lorient abrite 4.000 militaires de la Marine nationale. Ça, alors ! Serait-on sur une piste ?

Que ces « anti-casseurs », qui assurent s'être regroupés de façon spontanée, soient ou non militaires, ce prêt de main-forte aussi spontané qu'efficace est à la fois un très bon et un très mauvais signal. C'est un très bon signal parce que cela montre qu'il existe des Français qui ne se laisseront peut-être plus faire. Ça fait quarante ans qu'ils ne font pas d'amalgame, qu'on leur sert des téléfilms sur le vivre ensemble, qu'ils s'autocensurent et subissent la violence des véritables racistes - nombreux, ceux-là. On a vu des commerçants dormir dans leur boutique et maîtriser, avec des liens de fortune, les petits sauvages qui étaient venus tout ravager gratuitement. On voit pleurer des éducatrices qui ne comprennent pas les incendies d'écoles ou de médiathèques. « Le réel, c'est quand on se cogne », disait Lacan, pour une fois très juste. Les boomers macronistes et les castors du front républicain viennent de se cogner. Et beaucoup d'entre eux saignent du nez. Ce signal d'autodéfense est donc positif à plus d'un titre.

Cependant, c'est également très mauvais signe. Cela veut dire que, dans l'esprit d'un nombre croissant de citoyens français, l'État n'est plus en mesure de les protéger et qu'ils doivent le faire eux-mêmes. Par ricochet, cela signifie que, face à des gens qui haïssent la France, il y a des gens qui sont prêts à la défendre aux côtés des flics. En bref, cela signifie la faillite du fameux « pacte républicain ». Une fois de plus, les rouleaux de palabres des parlementaires et les dialogues sortis d'un épisode de L'Instit' ont prouvé leur ridicule. Face à la racaille, des gens commencent à se lever et à aller aider la police. On peut imaginer qu'une quelconque adhérente du Syndicat de la magistrature diligentera une enquête pour trouver ces gens qui ont le mauvais goût de ne pas se laisser cracher dessus et de ne pas regarder brûler leur ville en silence.

L'anecdote de Lorient doit nous faire réfléchir. Du travail professionnel, en appui de la police, sans débordement ni message politique. Simplement d'honnêtes citoyens qui en ont assez de voir leur pays devenir, dans l'indifférence repue des contribuables (jusqu'à quand ?), une immense poubelle en feu.

songkrah.blogspot.com

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