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Pourquoi pas une guerre mondiale ? ~ Songkrah

par Dmitry Orlov 

Plus de 18 mois se sont écoulés depuis le lancement de l’opération militaire spéciale (OMS) de la Russie, dont les objectifs déclarés sont les suivants :

  • assurer la sécurité de la région du Donbass,
  • démilitariser et dé-nazifier l’Ukraine
  • et garantir son statut de neutralité à perpétuité.

Depuis lors, l’Occident collectif a fait un certain nombre de choses pour aider la Russie et pour se nuire à lui-même. Les sanctions antirusses, par exemple, ont permis d’atteindre de nombreux objectifs : elles ont débusqué une grande partie de la «cinquième colonne» russe et l’ont poussée à quitter le pays ; elles ont incité de nombreuses entreprises occidentales à cesser leurs activités en Russie, en vendant leurs actions à des sociétés russes à des prix défiant toute concurrence ; le refus d’accès au réseau bancaire SWIFT et les attaques spéculatives contre la monnaie russe ont isolé la Russie de l’Occident sur le plan financier et ont mis un terme à l’expatriation des bénéfices et à diverses formes de fuite des capitaux, freinant l’inflation dans la plupart des secteurs (à l’exception des véhicules de tourisme) ; et les bouleversements considérables que les sanctions, ainsi que la destruction du gazoduc Nord Stream ordonnée par Biden, ont provoqués sur les marchés mondiaux de l’énergie, ont fait grimper les recettes d’exportation de la Russie dans une mesure tout à fait embarrassante.

Ainsi, la Russie connaît aujourd’hui une croissance économique, dispose de beaucoup d’argent pour investir dans des infrastructures telles que des routes et des ponts (y compris de nouvelles lignes ferroviaires à grande vitesse), des écoles, des jardins d’enfants et des hôpitaux, et ainsi de suite, tandis que l’Occident collectif, en raison des dommages qu’il s’est lui-même infligés, s’enfonce de plus en plus dans la récession/dépression et, pire encore, est contraint de se désindustrialiser en raison des coûts beaucoup plus élevés de l’énergie. Dernier coup de poignard auto-infligé, l’Europe (l’Espagne et la Belgique, en particulier, mais à travers elles la plupart des autres pays) importe d’énormes quantités de gaz naturel liquéfié russe, qui est beaucoup plus cher, et donc beaucoup plus rentable, que le gazoduc qu’il a remplacé.

Au cas où vous n’avez pas été impressionné par l’intelligence des efforts déployés par l’Occident pour isoler et affaiblir la Russie sur le plan économique, examinons le volet militaire du conflit. Le plan initial prévoyait que les forces ukrainiennes chassent les Russes de leurs territoires, en réaffirmant leur contrôle sur les régions séparatistes de Donetsk et de Lougansk et en reprenant la Crimée, qui était devenue une région russe en 2014. En récompense de son courage, l’Ukraine serait autorisée à rejoindre l’OTAN et l’UE et à vivre heureuse jusqu’à la fin de ses jours – tout comme d’autres pays de l’UE en voie de dépeuplement et d’appauvrissement, tels que la Roumanie ou la Bulgarie (mais vous n’étiez pas censé dire cela à haute voix). Pendant ce temps, la perte de face définitive subie par le dictateur russe Poutine saperait son autorité, le chasserait du pouvoir et permettrait au département d’État américain et à diverses ONG occidentales de diviser la Russie en régions de taille réduite, chacune d’entre elles étant désireuse de vendre tout ce qu’elle possède à des sociétés transnationales.

La phase I de ce plan devait consister en une guerre éclair ukrainienne lancée contre Donetsk, qui était correctement défendue par sa force de défense volontaire, qui comprenait un certain nombre de volontaires russes de l’autre côté de la frontière, mais qui n’était pas équipée pour faire face à un tel assaut. L’armée ukrainienne a passé plusieurs années à s’armer et à s’entraîner en vue de cet événement, qui devait être lancé en mars 2022. Mais deux semaines à peine avant la date de lancement, qui n’était pas si secrète, Poutine a soudainement lancé l’OMS et tous ces plans les mieux préparés se sont envolés en fumée.

Après une visite éclair des régions de l’Ukraine, au cours de laquelle on a découvert qu’une bonne partie de la population avait été conditionnée, au cours des 30 dernières années, à haïr la Russie et tout ce qui est russe (alors que la plupart d’entre eux étaient eux-mêmes des Russes et parlent le russe). Cela faisait d’eux de mauvais candidats à la future citoyenneté russe. On a également découvert que le gouvernement ukrainien n’était pas disposé à se rendre. Les Russes ont donc cherché à éviter de nouvelles effusions de sang et à faire la paix avec le gouvernement ukrainien. Ils ont négocié un projet d’accord de paix, retirant volontairement leurs forces de la région de Kiev en signe de bonne foi. En réponse, les Ukrainiens ont refusé d’accepter l’accord négocié par leurs représentants… et ont repris les combats. Les Russes se sont alors repliés derrière une ligne de défense et se sont préparés à mener une guerre d’usure qui se poursuit encore aujourd’hui.

Entre-temps, toutes les régions anciennement ukrainiennes – non seulement Donetsk et Lougansk, mais aussi Zaporozhye et Kherson – se sont avérées très désireuses de se séparer de l’Ukraine et de rejoindre la Russie, dont elles faisaient partie depuis qu’elles avaient été peuplées et développées. Ils ont organisé des référendums pour ratifier cette décision, qui a ensuite été inscrite dans la constitution russe, en dépit du fait que certaines parties de ce qui est désormais un territoire russe souverain sont temporairement occupées par les forces ukrainiennes.

Au cours de l’été 2023, nous avons assisté à l’échec spectaculaire et fabuleusement coûteux de la «contre-offensive» ukrainienne – leur tentative ratée de reconquête de leurs régions alors totalement aliénées, qui s’est soldée par plusieurs centaines de milliers de victimes du côté ukrainien, une grande quantité de blindés et d’autres armements, à la fois des vestiges de l’ère soviétique et des armes données par l’Occident, qui explosent [sur le champ de bataille sous les coups de l’artillerie russe, NdT], et aucun territoire gagné.

Les Ukrainiens sont désormais contraints d’enrôler les malades, les boiteux et les vieillards, les lâches et les fous, la plupart des hommes valides ayant fait de leur mieux pour fuir le pays. Ceux qu’ils parviennent à enrôler sont mal entraînés, mal équipés et peu désireux de se battre. Ils sont envoyés au combat après avoir été drogués à la méthamphétamine, recette fournie par les Américains et produite localement, mais bon nombre d’entre eux n’ont pas envie de se battre de toute façon et font de leur mieux pour se rendre.

En deux mois, les forces ukrainiennes ont été incapables de gagner le moindre territoire. En fait, elles n’ont même pas réussi à avancer jusqu’à la première des trois lignes de défense russes. Les Russes, quant à eux, ont en quelque sorte repris le contrôle d’une partie du territoire qu’ils avaient quitté lorsqu’ils se sont regroupés en position défensive et ont commencé à se retrancher il y a près d’un an. Si les choses continuent comme avant, les Russes pourraient très facilement reprendre Slavyansk et Kramatorsk, après quoi il n’y aura plus que de la steppe ouverte jusqu’au fleuve Dniepr, où, pendant l’hiver, tout ce qui est vivant brille dans l’infrarouge comme une bougie dans l’obscurité, ce qui le rend assez facile à cibler.

Et voici maintenant une nouvelle vraiment stupéfiante : certaines personnes en Occident, y compris des Américains, commencent à penser que les Ukrainiens ne vont pas l’emporter sur la Russie ! Quoi ? Les Ukrainiens n’ont-ils pas reçu un grand nombre d’armes semi-obsolètes, une formation relativement inutile et, au total, quelque 150 milliards de dollars de soutien ? Pourquoi cela ne suffirait-il pas à renverser «une station-service déguisée en pays» (John McCain) dont «l’économie est en lambeaux» (Barack Obama) ? Bien sûr, une bonne partie de cet argent a fini dans les coffres du syndicat du crime de Biden, graissant toutes les paumes au passage, et beaucoup de ces armes ont été échangées sur le marché noir, de sorte que les cartels de la drogue mexicains ont maintenant des capacités antichars et antiaériennes (merci Joe Biden !). Mais on a dit aux Ukrainiens d’attaquer, et ils ont attaqué, encore et encore, et ils sont morts en masse et… rien ? C’est vraiment embarrassant.

Face à cette massive perte de face, les Européens, que les Américains ont entraînés sur le chemin de traverse jusqu’à l’abattoir, où ils leur ont fait subir des choses tout à fait anormales, et qui agissent maintenant pour la plupart de manière confuse et regardent leurs pieds tandis que les Américains eux-mêmes restent pour la plupart dans le déni complet, répétant sans cesse le mantra «Nous soutiendrons l’Ukraine aussi longtemps que cela sera nécessaire.» Nécessaire pour quoi ? La mort insensée de chaque Ukrainien ? Comme l’a dit Mike Tyson, «Tout le monde a un plan jusqu’à ce qu’il reçoive un coup de poing dans la gueule». Eh bien, tout le monde vient de recevoir ce fameux coup de poing. Le plan de l’Amérique pour l’Ukraine a échoué à tous les niveaux et les Américains se font frapper chaque jour que ce conflit armé se poursuit. Pourtant, ils persistent… Il doit y avoir une raison médicale… La maladie d’Alzheimer, peut-être ?

D’autres voix s’élèvent pour proposer diverses choses, mais je n’en ai pas encore lu ou entendu une seule exprimer ce qu’il faudrait faire pour mettre fin au conflit. Au lieu de cela, nous avons un peu de cacophonie. Avec un peu d’effort, nous pouvons la séparer en plusieurs scénarios. Je n’aime pas les scénarios ; le mot sent le screenplay, le théâtre et autres œuvres de fiction et de fantaisie. Dans une pièce de théâtre, un acteur peut mourir sur scène, revenir à la vie à temps pour le lever de rideau et recommencer la nuit suivante ; dans la vie, on ne meurt qu’une fois. L’histoire n’est pas une pièce de théâtre, c’est le destin, et le fait de ne pas le connaître à l’avance n’y change rien. Envisager l’avenir comme un ensemble de «scénarios», c’est occulter le fait qu’il échappe à notre contrôle. Néanmoins, pour les besoins de la discussion, appelons-les scénarios et examinons-les l’un après l’autre.

L’amusant et sympathique Tucker Carlson, anciennement de Fox News et aujourd’hui agent libre, a estimé que nous nous dirigions vers la Troisième Guerre mondiale. Tucker est un journaliste ; les journalistes répètent ce qu’ils entendent de la part de non-journalistes (c’est leur travail) ; et c’est ce que Tucker a récemment entendu de Viktor Orbán, le premier ministre hongrois, qu’il a interviewé. À son tour, Orbán a parlé de la Troisième Guerre mondiale pour tenter d’attirer l’attention des autres dirigeants occidentaux, avec lesquels il fait de moins en moins cause commune.

L’Ukraine, comme l’a souligné Tucker lui-même, n’est pas d’un intérêt vital pour les États-Unis. Elle faisait partie d’un plan brillant visant à démembrer, engloutir et dévorer la Russie, mais puisque ce plan est maintenant en lambeaux, pourquoi ne pas simplement l’oublier et retourner à la planche à dessin ? Pourtant, Tucker n’est pas le seul à parler de troisième guerre mondiale – il y a aussi le colonel à la retraite Douglas McGregor et d’autres personnes qui cherchent à attirer l’attention du public, alors faisons de la troisième guerre mondiale l’un des scénarios.

Le problème de la troisième guerre mondiale est de trouver quelqu’un qui veuille la déclencher. La Russie ne le veut certainement pas, et personne d’autre non plus. Pour déclencher la troisième guerre mondiale, il faut deux choses : avoir le contrôle d’armes nucléaires stratégiques et être suicidaire. Il se trouve que ces deux éléments sont disjoints : personne ne peut contrôler physiquement les arsenaux nucléaires sans avoir passé un examen psychologique rudimentaire. Le fait d’être suicidaire est un critère d’exclusion.

Mais supposons que le vieux Joe Biden, dans un accès de rage sénile, décide d’en finir et demande que le «ballon» nucléaire soit apporté dans le bureau ovale parce qu’il veut lancer une première frappe nucléaire préventive contre la Russie, la Chine, la RPDC et tous ceux qui se trouvent sur la liste des cibles. Ce qu’il obtiendrait probablement à la place, c’est une infirmière avec une pilule dans un gobelet en plastique et un verre d’eau, et le temps qu’il les reçoive, il aurait oublié ce qu’il a demandé, aurait pris la pilule et se serait assoupi.

Ou supposons que des néoconservateurs désespérés conspirent pour faire exploser une bombe nucléaire tactique quelque part en Ukraine et tentent d’en imputer la responsabilité à la Russie, les attaques sous fausse bannière étant leur spécialité. La Russie enquêterait, tirerait ses propres conclusions, les communiquerait au monde entier, à l’exception de l’Occident (qui ne croit plus à aucun des mensonges que l’Occident diffuse régulièrement), et ce serait tout, à l’exception d’une catastrophe humanitaire et politique de grande ampleur.

Ou supposons que ce même groupe de néocons conspire pour faire exploser une bombe nucléaire tactique quelque part en Russie. Dans ce cas, la Russie exigerait des Américains qu’ils ramènent leurs têtes, sinon ! Et comme la Russie dispose désormais des armes nécessaires pour détruire l’économie américaine à l’aide d’armes conventionnelles à distance de sécurité, alors que les États-Unis ne disposent pas d’une telle capacité, les Américains se plieraient tranquillement à cette exigence.

En résumé, il est très difficile de pousser les gens au suicide s’ils ne sont pas suicidaires au départ. Un puissant instinct est à l’œuvre.

Ensuite, nous avons le vénérable politologue américain John Mearsheimer et son plan nord-coréen pour l’Ukraine. Mearsheimer propose de geler le conflit à perpétuité le long de la ligne de front actuelle, comme c’est le cas entre la RPDC et la Corée du Sud. La partie russe de l’ancienne Ukraine resterait russe et la partie ukrainienne deviendrait un protectorat américain, rejoindrait l’OTAN et accueillerait des bases militaires américaines – si l’on poursuit l’analogie avec la Corée.

Ce plan est quelque peu admirable : il mettrait fin à l’effusion de sang ; il donnerait aux Russes ce que Mearsheimer pense qu’ils veulent ; et il plairait beaucoup au complexe militaro-industriel-congressionnel américain en lui donnant un autre terrain de jeu permanent à l’étranger où gaspiller les fonds publics tout en jouant au leader mondial. Plus important encore, cela permettrait aux Américains de sauver la face : ils n’ont pas réussi à détruire la Russie, mais au moins ils obtiendraient quelques bases militaires juste à côté d’elle où ils pourraient attendre et comploter. L’Ukraine croupion ne deviendra jamais un centre industriel de haute technologie comme la Corée du Sud ; il est plus probable qu’elle devienne comme le Kosovo – un État mafieux ethnique sans foi ni loi avec une énorme base militaire américaine comme pièce maîtresse. Je suppose qu’ils pourraient même construire une base navale à Odessa ou Nikolaev. Inscrivons le rêve de Mearsheimer dans le deuxième scénario.

Le problème de ce scénario est que ce n’est pas ce que veulent les Russes. Pourquoi accepter un cessez-le-feu quand on est sur le point de gagner ? Et pourquoi accepter une présence militaire américaine à vos frontières si votre objectif déclaré est de vous assurer que l’Ukraine est démilitarisée, dénazifiée et neutralisée ? Le plan de Mearsheimer peut sembler bon en théorie, mais ses mérites pratiques sont nuls.

Enfin, nous avons les pacifistes : les candidats à la présidence Donald J. Trump, Robert Kennedy Jr. et Vivek Ramaswami. Trump et Kennedy affirment qu’ils veulent une relation pacifique et amicale avec la Russie, mais refusent sagement de dire comment ils vont y parvenir. Trump a bien dit qu’il mettrait fin immédiatement au conflit ukrainien, mais, là encore, il n’a pas précisé à quelles conditions. Ramaswami, en revanche, a dit quelque chose de si stupide que certains responsables russes très sérieux en rient encore : il a dit qu’il permettrait à la Russie de conserver ses anciens territoires ukrainiens (temporairement) si, en échange, elle cessait de coopérer militairement avec la Chine !

Tout d’abord, pour être en mesure de permettre quelque chose, il faut aussi être en mesure de l’interdire. Ce n’est absolument pas le cas ici, et le jeune et stupide Vivek dit essentiellement qu’il permettrait au soleil de briller si cela permettait à la lune de partir en orbite autour d’une autre planète. Il n’en reste pas moins que la paix avec la Russie est une grande idée, et c’est pourquoi nous la considérons comme le troisième scénario.

Mais c’est à peu près tout ce que nous pouvons faire, puisque, à part l’idée idiote de Vivek, nous ne pouvons que deviner ce qui est proposé, mais à mon avis, c’est toujours très idiot. «Bien sûr, nous avons passé près d’une décennie à armer, entraîner et contrôler une bande de nazis meurtriers qui ont tué et terrorisé votre peuple, mais maintenant que vous l’avez emporté, laissons le passé au passé…» Qu’est-ce que c’est que ce délire ? S’agit-il d’une offre voilée de prix du sang ? Si c’est le cas, combien ? Tant que les Russes n’entendront pas un chiffre suffisamment élevé (payable en or, puisqu’ils n’aiment plus les dollars américains), il n’y aura pas grand-chose à discuter.

Quant à moi, je suis favorable à un quatrième scénario, pour lequel j’ai choisi le nom de code assez transparent d’«Opération Afghanistan 2.0». Il s’agit d’un scénario dans lequel les Américains se débarrassent de l’Ukraine, la laissent tomber et lui disent que ce qu’il reste de son pays désespérément foutu, c’est aux Russes et aux Européens de le régler. Les Européens commenceraient immédiatement à examiner visuellement leurs chaussures tout en discutant amicalement du temps qu’il fait, ce qui laisserait les Russes seuls.

Mais les États-Unis ont toutes les raisons de réduire leurs pertes en Ukraine. Les Ukrainiens – ceux qui sont au pouvoir – ont pu manipuler les États-Unis pour qu’ils leur donnent des quantités ridicules d’argent et d’armes, qu’ils ont principalement utilisées pour s’enrichir tout en lançant des recrues sur les lignes de défense russes, en achetant des manoirs en Suisse et à Miami, en entassant des milliards sur des comptes offshore et ainsi de suite, parce qu’ils avaient la mainmise sur Joe Biden et son organisation criminelle. Mais maintenant que les preuves de la criminalité de Joe Biden sont déjà disponibles et qu’elles sont progressivement rendues publiques, leur capacité à le faire chanter a disparu et il est temps de leur couper l’herbe sous le pied.

Mon plan est aussi brillant que simple : il consiste à ne rien faire du tout. Il n’y a pas de troupes à rapatrier, pas d’équipement militaire d’une valeur de 80 milliards de dollars à (ne pas) rapatrier par avion aux États-Unis, ni même un groupe important de serviteurs afghans à qui l’on a promis la citoyenneté américaine en échange de leurs services et qu’il faut honteusement abandonner. C’est un plan parfaitement réalisable parce qu’il exige des fonctionnaires américains qu’ils ne fassent absolument rien – une tâche dont je suis certain qu’ils peuvent s’acquitter. Il est parfaitement conforme à mon principe zen préféré, le Wúwèi (无为 / 無爲) – l’action par l’inaction.

Cette inaction aurait certaines conséquences que nous pouvons tenter d’esquisser. Tout d’abord, l’armée ukrainienne se dissoudrait, la plupart des soldats se contentant de revêtir un uniforme civil et de rentrer chez eux, sans que personne ne puisse les en empêcher. Deuxièmement, la police militaire russe se répandrait dans le paysage ukrainien, rassemblant les criminels de guerre ukrainiens qui ont fait l’objet d’une procédure pénale en Russie, en se déplaçant progressivement d’est en ouest. Peut-être la Russie lèverait-elle temporairement son moratoire sur la peine capitale rien que pour eux.

Ensuite, une fois que les nationalistes/criminels de guerre auront été chassés suffisamment loin vers l’ouest, la Russie organisera des référendums dans les différentes régions sur le rattachement à la Russie. (Les Ukrainiens ont fait partie de la Russie de 1654 à 1917, puis de l’URSS de 1922 à sa dissolution). La plupart des Ukrainiens ne sont pas dupes et, une fois que la propagande se sera estompée, ils voteront de leurs mains et de leurs pieds pour rejoindre la Russie et bénéficier de tous les avantages d’une citoyenneté russe. Je suppose que la Russie accepterait également la Transnistrie (une partie russe de la Moldavie) et la Gagaouzie (parce que les Gagaouzes aiment les Russes et n’apprécient guère de faire partie de la Moldavie).

Les voisins européens de la Russie seraient alors invités à se régaler des quelques régions occidentales restantes qui n’ont jamais fait partie de la Russie et n’ont rejoint l’URSS qu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale. J’imagine qu’il faudrait signer un traité – disons le traité de Pinsk, lors d’une conférence organisée par le Belarus – qui répartirait équitablement cette partie occidentale de l’ancienne Ukraine entre les pays voisins que sont la Roumanie, la Slovaquie, la Hongrie et la Pologne.

Une toute petite partie resterait comme parc à thème ethnique pour les nationalistes ukrainiens restants, s’il en reste encore, avec des huttes en terre blanchies à la chaux et au toit de paille, des hommes corpulents au nez rouge, le crâne rasé à l’exception d’un front, des femmes spectaculairement grosses et plantureuses en robes à fleurs et des cochons se vautrant dans des flaques de boue un peu partout. Ils vendraient de la graisse de porc fumée et de la vodka aux prunes dans des stands au bord de la route, chanteraient des chansons douces à propos d’un buisson de canneberges et planifieraient secrètement de torturer et de tuer horriblement tous ceux qui ne seraient pas comme eux, mais ils ne seraient jamais assez sobres pour passer à l’action.

Dmitry Orlov 

source Club Orlov via lesmoutonsrebelles

songkrah.blogspot.com

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