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[ÉDITO] L’affaire Doualemn rebondit : le rire de Tebboune ~ Songkrah

 

@Wikimedia commons
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 La commission d'expulsion de l'Hérault autorise le départ de l'influenceur algérien Doualemn. Mais on n'y est pas...

Nouvel épisode dans la saga judiciaire qui oppose de l’influenceur Doualemn (Boualem Naman à l’état civil) au pays qui l’héberge… contraint et forcé, la France. « La commission d'expulsion (Comex) de l'Hérault a donné ce mercredi un avis favorable aux autorités qui souhaitent l’expulser à nouveau », annoncent plusieurs médias.

Anecdotique pour le président Tebboune, habitué à faire plier la France. C’est d'ailleurs un scandale, bien sûr, pour l’avocate de l’influenceur suivi par près de 140.000 sur le réseau social TikTok et présenté par son conseil comme une pauvre victime expiatoire « de la politique migratoire de ce gouvernement ». Ce gouvernement à la politique migratoire si sévère, c’est le nôtre…

Le préfet de l’Hérault avait convoqué cette fameuse Comex, dont les avis sont consultatifs, avant de prendre une nouvelle mesure d’expulsion vis-à-vis de cet homme de 59 ans dont le dossier est devenu emblématique de la paralysie française vis-à-vis de l’Algérie. Il se régale depuis des mois, le président Tebboune.


Quelles suites pratiques ?

Doualemn avait, en janvier dernier, diffusé une vidéo où il invitait à « tuer », à « faire souffrir » ou à administrer une « sévère correction » à un opposant du régime algérien. Il se faisait ainsi le relais des basses œuvres du pouvoir au sein même des frontières françaises. Tranquille. Cette « liberté » vis-à-vis de notre pays avait tout de même valu au dit Doualemn son expulsion vers son pays d’origine l’Algérie en janvier, sur décision de Retailleau. Mais la justice française étant ce qu’elle est, le 29 janvier, le tribunal administratif de Paris avait expliqué que « s’il souhaite expulser M. Naman, le ministre de l’Intérieur devra le faire dans le cadre d’une procédure d’expulsion ordinaire », et non en urgence absolue. Les magistrats renvoyaient à « l’audition composée de magistrats », qui vient donc de donner raison à Retailleau. Tout cela pour cela ? De quoi amuser le président Tebboune.

Ses exploits ont tout de même valu à Doualemn, qui est algérien et non franco-algérien, rappelons-le, une condamnation en mars dernier à cinq mois de prison avec sursis pour « provocation non suivie d'effet à commettre un crime ou un délit ».

Cette décision suffira-t-elle à faire plier Tebboune et à éloigner Doualemn ? Il est permis d'en douter. Même si elles vont ici dans le sens du ministère de l’Intérieur, ces commissions départementales d’expulsion sont en fait emblématiques d’une France débordée, sur le fond comme sur la forme. Une France submergée par l’arrivée de 500.000 immigrés par an mais dont les procédures restent marquées par la période où l’immigration de masse n’existait pas. L’origine du dispositif Comex remonte à… 1945. La France avait alors d’autres chats à fouetter. La complexité de nos procédures, leur longueur, leur coût semblent sans limites. Dans chaque département, ces Comex rassemblent trois membres : le président du tribunal judiciaire du chef-lieu, sauf s’il délègue lui-même un juge, un magistrat désigné par l'assemblée générale du tribunal judiciaire du chef-lieu et un conseiller de tribunal administratif. Bien sûr, Doualemn ou la personne en voie d’expulsion dispose d’un avocat et d’un interprète. Tout cela pour donner un avis… consultatif ! Autant lutter contre un tsunami muni d’une petite cuillère ! Le président algérien a de quoi se tenir les côtes.


Pendant ce temps, Boualem Sansal…

Résultat, après trois mois de polémique, ledit Doualemn est toujours dans nos frontières, ses avocats exploitant à l’infini les arcanes de notre droit. « Les chiens aboient et la caravane passe », dit le proverbe arabe. Et Tebboune poursuit activement ses provocations.

Selon Valeurs actuelles, Alger a refusé les 7 et 10 mars, à nouveau, deux Algériens dont les papiers étaient en règle : ils attendent tranquillement en Centre de rétention administratif (CRA) à Perpignan et à Marseille. Facture : 690 euros par jour et par résident !

Pendant ce temps, l'écrivain amoureux de la France Boualem Sansal, franco-algérien, dort en prison, sans le soutien de sa famille, ni celui de son avocat. Le président Tebboune ne doit pas s'encombrer des mêmes freins. Il emplit ses corbeilles des pétitions parisiennes et doit se régaler des pudeurs de gazelles de Macron, prompt à dissoudre tout ultimatum face à son pays, même s'il vient du Premier ministre Bayrou. Les photos du président français et de son gouvernement venus en grande pompe à l’été 2022, en chemise et la corde au cou, encourager l’amitié franco-algérienne au prix de toutes les humiliations, doit beaucoup le réjouir les soirs de pluie.

Et lorsqu’il lit, ce 12 mars, dans le quotidien qui lui est soumis, El Wattan, qu’un historien français fait le compte des « 450 opérations militaires avec armes chimiques menées en Algérie » durant la guerre, Tebboune doit se dire que décidément, il est inutile de s’acharner contre la France, elle fait cela très bien toute seule.

songkrah.blogspot.com

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