√« L’Occident » est une farce ~ Songkrah

Par English Outsider – Le 17 juin 2025 – Moon of Alabama

Il n’y a rien de drôle ici, même s’il est vrai que les institutions militaires et politiques occidentales sont désormais une pure farce. Il n’y a rien de drôle parce que cette farce a des conséquences mortelles. Le carnage effréné à Gaza restera à jamais un reproche à l’Occident. Quant à l’Ukraine, « b » résume, depuis deux ans maintenant, ce que nous faisons subir à nos mandataires en Ukraine. Un « crime », a-t-il déclaré. C’est vrai. Depuis 2014. Pire encore aujourd’hui, après plus d’un million de morts et la ruine économique et sociale de l’Ukraine.

Quant à la réalité militaire, Poutine, dans la vidéo intégrée à l’article de Simplicius, résume la réalité militaire qui est claire pour nous, Européens, depuis février 2022. L’OTAN, les États-Unis et tous les autres sont des tigres de papier. Même avec les effectifs importants des forces armées ukrainiennes d’origine, l’OTAN n’a ni les troupes ni l’équipement nécessaires pour mener une guerre terrestre aux portes de la Russie, et ne les a jamais eus. Tout ce que nous avons, c’est la menace nucléaire, et ni Biden, ni Trump aujourd’hui, ne prendront le risque de voir Chicago partir en fumée pour Vilnius. Ni pour Berlin. Ni pour Londres. Cela étant admis, la seule énigme réside dans la question de savoir ce que les politiciens européens espèrent gagner en prolongeant une guerre perdue depuis longtemps.

Cela semble assez simple, à condition, bien sûr, que les politiciens européens soient rationnels. Le pari qu’ils ont pris en 2022 était de détruire la Russie par des sanctions. Leur seule issue à ce pari raté est de sauver la face en nous entraînant dans une nouvelle guerre froide. Ils nous disent que nous devons mobiliser toutes nos forces pour faire face à la menace russe. Seul le maintien d’un état d’hystérie guerrière permanente peut y parvenir. Sinon, si nous nous remettons de cette hystérie, le danger est que nous regardions autour de nous et demandions des comptes aux politiciens pour les dommages qu’ils ont causés et continuent de causer à nos propres économies et à nos propres sociétés.

L’issue de la guerre contre l’Iran est encore inconnue. Celle de la guerre en Ukraine est gravée dans le marbre et l’a toujours été. Il ne reste plus qu’à essayer de deviner comment les Russes vont atteindre leurs objectifs locaux dans ce pays.

Ces objectifs locaux sont assez simples. Protéger les habitants du Donbass, un objectif souvent oublié ou passé sous silence, mais qui était l’objectif initial principal de l’opération militaire spéciale. Empêcher l’OTAN d’utiliser l’Ukraine, et maintenant ce qui reste de l’Ukraine, comme moyen d’attaquer la Russie.

Cela signifie qu’il n’y aura plus de missions de sabotage et d’assassinat menées depuis l’Ukraine vers la Russie à partir des bases que nous avons établies en Ukraine à cette fin. Plus d’attaques de missiles et de drones « sans mains » depuis l’Ukraine. Si nous souhaitons poursuivre ces différentes lignes d’attaque, nous devrons le faire depuis l’Europe ou depuis un autre endroit situé le long du périmètre russe. Les restes de l’Ukraine ne seront plus à notre disposition à ces fins.

Les objectifs russes plus larges, ceux énoncés dans les projets de traités de 2021, sont moins certains d’être atteints par les Russes. Ils pourraient obtenir quelque chose avec les Américains. Cela dépendra de la capacité de l’équipe Trump, elle-même divisée, à négocier le conflit entre les « populistes » et l’Ancien Régime aux États-Unis. Mais qu’ils obtiennent ou non quelque chose avec les Américains, les Russes doivent savoir qu’ils n’obtiendront rien avec les Européens tant que l’Ancien Régime européen restera au pouvoir. En 2022, j’écrivais sur des blogs anglais que tout ce que les Russes veulent faire avec l’Europe, c’est nous fermer la porte et s’assurer que cette porte est bien verrouillée. Je doute qu’ils parviennent à faire mieux avec nous aujourd’hui, et le jardin au milieu de la jungle restera donc une enclave impuissante et aigrie dans un monde qui a depuis longtemps évolué.

Pas étonnant que Boris Johnson nous ait dit que l’enjeu en Ukraine n’était rien de moins que l’hégémonie de l’Occident. C’était bien le cas, et quand on voit ce que nous avons fait subir à nos mandataires en Ukraine, et ce que nous faisons ou avons aidé à faire à Gaza, qui peut regretter cette hégémonie perdue ?

English Outsider

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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