Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

√Comment Donald est entré en guerre ~ Songkrah


Par Dmitry Orlov − Le 2 Juillet 2025 − Source Club Orlov

Qui a gagné ? Pour répondre à cette question, laissez-moi vous raconter une histoire. Certains pourraient appeler cela un « récit », mais il s’agit simplement d’une histoire. Je vous laisse décider si elle est entièrement factuelle ou quelque peu fictive (certaines personnes pointilleuses peuvent toujours relever certains détails qui ne cadrent pas avec l’ensemble), mais je vais m’efforcer de rester aussi fidèle que possible à la réalité.

Il était une fois un pays appelé Usania, qui était (en apparence) dirigé par des fous. Il y avait beaucoup d’Usaniens sensés parmi lesquels choisir, mais aucun d’entre eux ne voulait être président. Comme l’a si bien dit le grand écrivain usanien Kurt Vonnegut, « seuls les fous veulent être président ». En effet, fous ou non, les présidents n’étaient pas autorisés à diriger l’Usania, mais faisaient seulement semblant de le faire en raison d’un système appelé « chèques et impayés ». Ou quelque chose comme ça. Cela dissuadait les Usaniens sensés de se présenter à un poste aussi ridicule.

Et comme ils étaient tous fous, les présidents n’étaient, très judicieusement, pas autorisés à diriger réellement l’Usania, et cette prérogative était secrètement confiée à des personnages obscurs qui étaient tenus autant que possible à l’écart du public. Ces apparatchiks n’étaient jamais soumis à l’examen du public et ne se présentaient jamais aux élections ; par conséquent, il n’existait aucun mécanisme de contrôle permettant d’éliminer les idiots, les psychopathes et les kleptomanes de leurs rangs. Une dégénérescence totale s’ensuivit, rampante au début, puis éclatant au grand jour lorsque le monde entier fut contraint d’assister à la transformation de l’Usania, vers l’an 2020, en un chaos irréformable, ingouvernable et en proie à des conflits internes.

À cette époque, l’Usania était à court de fous qui voulaient devenir président, et ils ont donc « élu » (façon de parler, car l’Usania n’a jamais vraiment été une démocratie) un vieil homme sénile nommé Joe qui n’avait jamais travaillé de sa vie (hanter les couloirs du Congrès ne compte pas) et qui a titubé pendant quatre ans en tant que soi-disant fou en chef, essayant de serrer la main de fantômes, reniflant et mordant les gens et passant le plus clair de son temps à se cacher pendant que des apparatchiks falsifiaient sa signature sur d’innombrables documents officiels, y compris ceux qui les graciaient de toute infraction, réelle ou imaginaire, qu’ils avaient commise ou non, ou qu’ils envisageaient peut-être de commettre.

Lorsque le moment de l’« élection » est arrivé et que l’incapacité de Joe est devenue flagrante, il a été remplacé à la hâte par une femme indienne mentalement retardée dont les qualifications pour cette haute fonction se résumaient à son absence de testicules et à sa peau foncée à la mode — cela et son rire dément, qui la qualifiait effectivement de folle. Sa faiblesse d’esprit étant devenue un sujet de discussion publique, elle a perdu les « élections » au profit d’un véritable fou : un bouffon narcissique et grandiloquent nommé Donald, qui avait déjà tenté de devenir le fou en chef, avec des conséquences désastreuses, mais qui s’est présenté pour en redemander. Ses qualifications pour diriger comprenaient son expérience dans la fraude immobilière, l’organisation d’établissements de jeux d’argent, l’organisation de concours pour femmes aux gros seins et aux dents bien visibles et de faux combats de catch, ainsi que le rôle principal dans des émissions de téléréalité avec beaucoup de pions à qui il pouvait dire « Vous êtes viré ! » chaque fois que l’un d’eux faisait une erreur.

Note du Saker Francophone

Depuis quelques temps, des gens indélicats retraduisent “mal” en anglais nos propres traductions sans l’autorisation de l’auteur qui vit de ses publications. Dmitry Orlov nous faisait l’amitié depuis toutes ses années de nous laisser publier les traductions françaises de ses articles, même ceux payant pour les anglophones. Dans ces nouvelles conditions, en accord avec l’auteur, on vous propose la 1ere partie de l’article ici. Vous pouvez lire la suite en français derrière ce lien en vous abonnant au site Boosty de Dmitry Orlov.

Dmitry Orlov

Soutenez mes efforts sur https://boosty.to/cluborlov.

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

Pendant le mandat de Joe, le cerveau défectueux, les apparatchiks ont élaboré un plan vraiment farfelu pour renverser le redoutable dictateur russe Poutine. C’était une idée fixe de ces apparatchiks depuis longtemps. Ils ont armé et entraîné des Ukrainiens, l’Ukraine étant un morceau de la Russie dont elle s’était temporairement séparée lors de la dissolution de l’URSS, comme la Russie le fait parfois, étant un pays si vaste et parfois difficile à maintenir uni. Les apparatchiks ont ordonné aux Ukrainiens d’attaquer les Russes vivant dans ce qui était alors la partie orientale de l’Ukraine, forçant la Russie à intervenir pour protéger son peuple. Exemple clinique de pensée délirante, les apparatchiks pensaient que les troupes russes démoralisées jetteraient leurs armes rouillées et s’enfuiraient, que le gouvernement russe s’effondrerait et que le peuple russe se soulèverait pour renverser le redoutable dictateur Poutine. D’une manière ou d’une autre, ils n’avaient pas remarqué qu’au cours du long règne de Poutine, la Russie était redevenue riche, prospère, très bien armée et gérée de main de maître. Ils avaient également négligé de remarquer que Poutine jouissait d’une cote de popularité constante d’environ 80 %, ce qui rendait très improbable que les 20 % qui ne l’approuvaient pas sans réserve puissent être incités à se révolter et à le renverser. Un conflit armé violent et prolongé s’ensuivit, au cours duquel plus d’un million d’Ukrainiens et des dizaines de milliers de Russes perdirent la vie.

Au moment où le vieux sénile Joe fut mis au rancart et où le bouffon Donald redevint le chef des fous, il était devenu évident que l’Ukraine avait perdu la guerre, le front avançant lentement mais sûrement en faveur de la Russie. Les conseillers de Donald ont fait de leur mieux pour présenter cette défaite comme la faute du vieux Joe sénile et ont tenté à plusieurs reprises, sans succès, de mettre fin au carnage. Mais cela ne suffisait pas. L’image publique de Donald, en rapide déclin, avait besoin d’une nouvelle victoire militaire. Les Américains, dont la capacité d’attention est limitée à 6 ou 8 minutes, conditionnés par la durée standard des épisodes de sitcoms, oublieraient alors la défaite ukrainienne et ne penseraient plus qu’à la nouvelle grande victoire.

Mais où commencer une guerre ? Bibi, le Premier ministre israélien, qui s’accroche à son poste pour éviter d’aller en prison pour corruption, a proposé son aide : pourquoi ne pas attaquer l’Iran sous prétexte de détruire son programme nucléaire (idée que Bibi a imaginée sans aucune information) et remplacer son gouvernement par un gouvernement qui plairait à Donald et Bibi ? Les apparatchiks de Donald ont sauté de joie et sont partis en guerre. Israël a lancé une campagne d’assassinats politiques contre les dirigeants iraniens en activant des cellules dormantes à l’intérieur de l’Iran, qu’il cultivait depuis environ 2010. La puissante armée usanienne est alors passée à l’action et a creusé des cratères impressionnants à l’entrée de la grotte où, selon les apparatchiks usaniens, les bombes nucléaires iraniennes pourraient être cachées.

Inutile de dire que la guerre s’est déroulée aussi mal que celle en Ukraine, mais il n’a fallu que 12 jours au lieu de trois ans pour atteindre le stade du fiasco total. Bibi a alors supplié Donald de faire cesser les tirs de roquettes iraniens qui détruisaient progressivement les ports, les raffineries de pétrole, les installations militaires et le réseau électrique d’Israël. Donald a alors opté pour le plan B, consistant à jouer les pacificateurs, et a demandé à Israël et à l’Iran d’arrêter. Comme ils n’ont pas immédiatement obéit et ont continué à se tirer des missiles, il a lâché quelques jurons. Finalement, les tirs de roquettes ont cessé et Donald a commencé à espérer recevoir le prix Nobel de la paix. Au lieu de cela, il a été victime d’un scandale assez important concernant sa gestion de la question du programme nucléaire iranien, qui a remis en question l’existence même d’un tel programme et, le cas échéant, la question de savoir si l’attaque de Donald l’avait détruit, ralenti ou accéléré.

songkrah.blogspot.com

Enregistrer un commentaire for "√Comment Donald est entré en guerre ~ Songkrah"