√Dans la cage ~ Songkrah
… Nous sommes sur le point de révéler davantage d’informations et de réparer les torts causés au personnel. Nous veillons à ce que cela soit fait correctement. Mais cela sera absolument fait. − Dan Bongino, directeur adjoint du FBI
Par James Howard Kunstler – Le 7 juillet 2025 – Source Clusterfuck Nation

Elon, tel qu’il s’imagine actuellement
Qui sait quoi croire de nos jours ? Eh bien, à quoi pouvait-on s’attendre après des années, voire des décennies, d’opérations anti-réalité menées par tout le monde, de la CIA au New York Times en passant par l’université de Harvard ? Faut-il s’étonner que la réalité optionnelle rende les gens à la fois apathiques et fous ?
Le FBI nous dit maintenant qu’il n’y a aucune preuve que Jeffrey Epstein ait mené une opération de chantage contre les politiciens de la civilisation occidentale, ni qu’une « liste de clients » ait existé, ni que Jeffrey Epstein ait été assassiné dans sa cellule. Il est fort possible qu’il n’y ait aucune preuve, à proprement parler.
Messieurs Patel et Bongino, arrivés assez tardivement dans l’affaire Epstein, se sont apparemment retrouvés avec un sac bien vide. Que peuvent-ils rapporter d’autre en toute honnêteté ? Ils ont donc dû le dire, sachant que beaucoup de gens seraient mécontents. « Nous n’avons rien, désolé. » Étaient-ils contrariés de devoir le faire ? Manifestement oui. Bien sûr, cette affaire Epstein dure depuis des années et il est tout à fait possible que les preuves les plus accablantes aient été détruites par des parties intéressées.
Personnellement, je trouve invraisemblable que rien n’ait jamais fuité, pas même une vidéo de Tony Blair ou Bill Clinton en train d’abuser d’un enfant, si cela s’est réellement produit. Tout finit par fuiter dans notre monde. Et combien y avait-il de caméras autour des propriétés d’Epstein, et combien de milliers d’heures d’enregistrements vidéo ? Il y a plus de vidéos de Bigfoot que de vidéos compromettantes sur les gros bonnets liés à Epstein. Je dis ça comme ça.
La procureure générale Pam Bondi, la patronne du FBI, a également des explications à fournir. En février, elle a affirmé avoir la liste des clients d’Epstein « sur son bureau en ce moment même pour examen » et a laissé entendre qu’elle serait publiée sous peu. Ce document, une fois publié, s’est avéré être les vieux carnets de vol cornés qui circulent dans tous les médias depuis des années. Ne connaissait-elle pas la différence entre une prétendue « liste de clients » et de vieux carnets de vol ? Soyons honnêtes : cela semble un peu stupide… On dirait que la procureure générale s’est fait avoir… Et maintenant, la foule sur « X » s’amuse à ses dépens.
Parmi les personnes mécontentes, il y a apparemment Elon Musk. Au plus fort de sa querelle avec M. Trump, le 5 juin, Elon a publié un message sur sa plateforme « X » disant : « @realDonaldTrump est dans les dossiers Epstein. C’est la vraie raison pour laquelle ils n’ont pas été rendus publics. Bonne journée, DJT ! » [DJT : Donald John Trump, Ndt]. Cette déclaration intempestive vous amène naturellement à vous demander : comment (ou que) Elon pourrait-il savoir quoi que ce soit sur les prétendues preuves contre Epstein ? À ce stade, le FBI pourrait envoyer quelqu’un pour enquêter. Elon, qui est plus riche que Scrooge McDuck, aurait-il réussi à acheter toutes ces prétendues cassettes de chantage ? Sait-il d’une autre manière où elles ont pu disparaître ? A-t-il déjà vu quelque chose ? Quoi qu’il en soit, il n’a produit aucune preuve concrète.
Elon serait-il en train de perdre la tête ? Son emprise, en tout cas. C’est ce que pense M. Trump. Il a déclaré ce week-end qu’Elon avait « déraillé »… qu’il était devenu « un accident ferroviaire ». Eh bien, ce que l’on peut voir dans cette lutte très publique et très regrettable entre deux personnalités publiques géantes, c’est qu’Elon a perdu son sang-froid et que le président, lui, l’a gardé.
D’une part, Elon est apparemment furieux contre le One Big Beautiful Bill (OBBB) qui vient d’être promulgué, car il met fin à l’obligation d’utiliser des véhicules électriques héritée du régime « Joe Biden », ainsi qu’à l’énorme crédit d’impôt fédéral de 7 500 dollars pour les nouvelles voitures électriques, dont la perte risque de briser le modèle économique de Tesla. Le projet de loi prévoit également la suppression des subventions pour la production de batteries d’ici 2028, ce qui signifie que l’activité Powerwall de Tesla sera également touchée. M. Trump s’est donné beaucoup de mal pour expliquer qu’il avait informé Elon dès le début (et à plusieurs reprises) que toutes ces subventions seraient supprimées dès son élection.
Elon était visiblement perturbé par le processus qui a conduit à l’OBBB, la fameuse « fabrication de saucisses politiques » (c’est-à-dire une affaire sordide dont vous seriez horrifié d’être témoin). Selon lui, cela semblait réduire à néant toutes les coupes budgétaires qu’il avait laborieusement réalisées. Elon a principalement déploré l’incapacité à s’attaquer à la dette nationale de plus de 36 000 milliards de dollars, largement reconnue comme une bombe à retardement susceptible de faire couler tout le navire amiral des États-Unis. Je vais vous dire une vérité cruelle : personne ne fera rien pour réduire la dette nationale. Le simple calcul mathématique de notre service annuel de la dette est tout simplement impossible. Notre pays se dirige vers une sorte de procédure de faillite, une sorte de « restructuration » féroce, comme on dit dans les salles de conseil des banques.
M. Trump parie que la réindustrialisation des États-Unis produira une croissance suffisante et appropriée, c’est-à-dire la production de biens réels ayant une valeur réelle, par opposition à de simples manœuvres financières, afin que le problème de la dette puisse être surmonté d’une manière ou d’une autre. Ou atténué. C’est un risque audacieux, et de nombreux éléments du plan se mettent effectivement en place : droits de douane, investissements massifs de capitaux étrangers, réorganisation générale des relations commerciales, réforme fiscale, réduction de la taille du gouvernement.
Mais une opposition virulente, les vestiges enragés du Parti démocrate, cherche à saboter le programme de M. Trump (et peut-être même les États-Unis tout entiers), et c’est un miracle que le président soit arrivé aussi loin avec son plan. Personnellement, je doute que les ressources énergétiques nécessaires à cette réindustrialisation soient disponibles, mais c’est un sujet pour un autre jour.
Et maintenant, Elon, contrarié comme il l’est, propose d’ajouter un autre obstacle de taille à la scène, son nouveau « Parti américain ». Il semble commettre une erreur tactique, et son comportement émotionnel désemparé suggère une prise de décision peu judicieuse. Franchement, je m’inquiète pour la santé mentale d’Elon depuis qu’il a rejoint le camp de M. Trump l’été dernier. Il y avait quelque chose d’étrange dans ses pitreries sur scène, ses mouvements saccadés, ses discours incohérents. On se demande si tout ce battage médiatique autour de son « génie » hors du commun ne lui a pas tourné la tête.
De plus, j’ai longtemps pensé que tenter de coloniser Mars était absurde, ou du moins prématuré. Ne devrions-nous pas plutôt nous efforcer de démontrer que nous pouvons vivre sur cette planète avant de nous aventurer sur une nouvelle ? Après tout, la Terre est parfaitement adaptée à nos besoins, contrairement à Mars. Je doute que même le programme transhumaniste le plus extrême permette de nous implanter là-bas.
Pour aller droit au but : la grandiloquence des projets d’Elon et l’étrangeté de ses apparitions publiques me donnent à penser qu’il est devenu un peu fou, au sens propre du terme. Ce nouveau parti qu’il propose ressemble à une pièce de théâtre délirante écrite par un fou. Il peut y investir des milliards de dollars et semer le chaos politique, mais qu’est-ce que cela prouverait ? En quoi cela le rendrait-il meilleur que des méchants aussi évidents que George Soros et Bill Gates ?
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
songkrah.blogspot.com
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