√La revue de presse internationale pour la semaine du 21 au 27 juillet 2025 ~ Songkrah
Par Wayan – Le 27 juillet 2025 – Le Saker Francophone
Le génocide des palestiniens
L’horreur quotidienne continue à Gaza puisque rien ni personne ne peut l’arrêter :
Le bilan est extrêmement lourd et s’est encore alourdi au fil des heures dimanche. Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 93 personnes ont été tuées par l’armée d’Israël alors qu’elles cherchaient à se ravitailler.
D’après des médias et des hôpitaux locaux, les personnes tuées attendaient le passage de camions d’aide qui transitaient par là. Des témoins rapportent que l’armée israélienne a tiré dans la foule qui attendait l’arrivée des camions d’aide humanitaire. Selon l’ONU, 25 camions devaient entrer dimanche à Gaza pour répondre à l’urgence de la famine qui fait des ravages. L’organisation internationale a condamné une violence inacceptable contre des personnes affamées
La destruction totale de Gaza est en cours, pendant que le reste du monde regarde ailleurs :
Israël a démoli des milliers de bâtiments dans tout Gaza depuis qu’il s’est retiré d’un cessez-le-feu avec le Hamas en mars, des villes et des banlieues entières – qui abritaient autrefois des dizaines de milliers de personnes – ont été rasées au cours des dernières semaines.
Des images satellites montrent des quantités massives de destructions dans plusieurs zones que le commandement militaire israélien prétend avoir sous « contrôle opérationnel ».
Des images vérifiées montrent de grandes explosions libérant des panaches de poussière et de débris, alors que les forces israéliennes effectuent des démolitions contrôlées sur des tours, des écoles et d’autres infrastructures.
Pour les pousser à fuir, Israël fait tout son possible pour affamer et terroriser les palestiniens :
« On nous tire dessus tous les jours » : à Gaza, les pêcheurs sous le feu de l’armée israélienne
Les Palestiniens de Gaza privés d’accès à la mer, ce n’est pas nouveau. Mais l’armée israélienne a réitéré cette interdiction le 12 juillet et fait peser une menace toujours plus lourde sur les survivants qui s’amassent sur les plages, ainsi que sur les pêcheurs qui tentent de survivre.
- Le chef du plus grand hôpital de Gaza a déclaré mardi que 21 enfants étaient morts de malnutrition et de famine dans le territoire palestinien au cours des trois derniers jours, alors qu’Israël lançait un assaut dévastateur.
- Selon les chiffres du ministère palestinien de la Santé, qui sont vérifiés par l’Unicef, cette dernière semaine, 100 personnes sont mortes de faim, dont 80 enfants. La malnutrition chez les enfants atteint des niveaux catastrophiques. Sur la totalité de la population palestinienne, à peu près une personne sur quatre, soit 470 000 personnes, est confrontée à une situation de famine. C’est-à-dire que les gens meurent de faim. Ils se lèvent le matin, ils n’ont pas mangé depuis plusieurs jours, ils n’ont pas eu accès à de l’eau potable. Et sur ce chiffre-là, 71 000 enfants qui, s’ils n’ont pas un traitement d’urgence dans nos centres de santé pour malnutrition aiguë, par exemple des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, risquent de mourir. Encore une fois, il s’agit d’une catastrophe d’origine humaine, la solution est à portée de main et il faut nous laisser opérer, il faut lever le blocus.
- Les réserves sont complètement épuisées et les organisations humanitaires voient désormais leurs propres collègues et partenaires mourir de faim devant leurs yeux. 109 organisations tirent la sonnette d’alarme, appelant les gouvernements à agir : ouvrir tous les points de passage terrestres, rétablir l’acheminement de nourriture, d’eau potable, de fournitures médicales, de matériel de construction d’abris et de carburant par l’intermédiaire d’un mécanisme fondé sur des principes et géré par l’ONU, lever le siège et conclure un cessez-le-feu immédiatement. « Chaque matin, la même question résonne à Gaza : vais-je manger aujourd’hui ? », a déclaré un représentant d’une agence.
- Les derniers collaborateurs palestiniens de l’Agence France-Presse (AFP) à Gaza sont affamés, incapables de continuer à travailler ou de survivre dans les conditions actuelles, a averti l’association interne des journalistes de l’agence. L’AFP s’appuie sur dix pigistes locaux depuis que son personnel s’est retiré de l’enclave début 2024, a annoncé lundi la Société des journalistes (SDJ) dans un communiqué. « Ils sont jeunes, mais leur force s’estompe. La plupart n’ont plus la capacité physique de se déplacer dans l’enclave pour faire leur travail”, a écrit l’association sur X.
- L’armée israélienne a émis un nouvel avertissement d’évacuation forcée pour les Palestiniens du centre de Gaza, leur ordonnant de se déplacer vers le sud vers al-Mawasi, une zone régulièrement attaquée par Israël bien qu’elle l’ait déclarée “zone de sécurité”. Des milliers de tracts ont été largués sur Deir el-Balah dimanche, demandant aux familles déplacées vivant dans des tentes dans plusieurs quartiers densément peuplés de la ville de partir immédiatement.
- L’Organisation mondiale de la santé a dénoncé, lundi 21 juillet, des « attaques » contre la résidence de son personnel et son principal entrepôt dans la ville de Deir el-Balah, dans la bande de Gaza, frappée par des opérations militaires israéliennes. « La résidence du personnel de l’OMS à Deir el-Balah, dans la bande de Gaza, a été attaquée trois fois aujourd’hui, de même que son principal entrepôt », a alerté Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’agence sanitaire de l’ONU, sur X, ajoutant que « des militaires israéliens sont entrés dans les locaux » et ont détenu des membres du personnel de l’OMS et des membres de leur famille.
- Vendredi à l’aube, des groupes de colons israéliens ont abattu des dizaines de moutons et battu et volé plusieurs autres éleveurs à al-Miteh, dans la vallée du Jourdain, en Cisjordanie occupée. L’attaque a forcé deux familles palestiniennes à évacuer leurs maisons et à déménager à al-Auja, près de la ville de Jéricho. Cet incident s’inscrit dans un schéma croissant de violence des colons ciblant les communautés bédouines, visant à les chasser des terres convoitées par les colons israéliens. Les colons attaquent fréquemment le bétail pour détruire les moyens de subsistance des familles palestiniennes et faciliter la saisie de leurs terres.
- Les Nations Unies ont signalé que 69 communautés palestiniennes de Cisjordanie occupée ont été déplacées depuis 2023 en raison de l’escalade de la violence des colons israéliens. Selon un communiqué du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) en Palestine, environ 2 895 Palestiniens ont été contraints de quitter leurs foyers au cours des deux dernières années.
- Depuis le début de la guerre à Gaza, les conditions de détention se sont largement dégradées d’après les prisonniers eux-mêmes : plus de droit de visite de l’entourage, des conditions d’hygiène déplorables, et des gardiens de prison particulièrement violents… Écoutez le témoignage d’Hossam Shaheen, libéré en février lors d’un échange de prisonniers conclu pendant l’accord de trêve à Gaza.
Gaza est donc en train d’atteindre un point de bascule et de devenir un enfer.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est « atterré », par les conditions humanitaires dans la bande de Gaza où « les dernières planches de salut maintenant les gens en vie sont en train de s’effondrer », a déclaré lundi son porte-parole.
Voici un témoignage d’un médecin anglais, volontaire à Gaza :
J’écris ceci depuis l’hôpital Nasser, dans le sud de Gaza, où je viens de terminer l’opération d’un autre jeune adolescent gravement malnutris. Un bébé de sept mois repose dans notre unité de soins intensifs pédiatriques, si petit et mal nourri que je l’ai d’abord pris pour un nouveau-né. L’expression « la peau sur les os » ne rend pas justice à la façon dont son corps a été ravagé. Elle dépérit littéralement sous nos yeux et, malgré tous nos efforts, nous sommes impuissants à la sauver. Nous assistons à une famine délibérée à Gaza en ce moment.
C’est la troisième fois que je viens à Gaza depuis décembre 2023 en tant que chirurgien bénévole pour les Palestiniens. J’ai connu des événements faisant de nombreuses victimes et j’avais déjà sonné l’alarme sur la malnutrition en janvier 2024. Mais rien ne m’avait préparé à l’horreur dont je suis témoin maintenant : l’utilisation de la famine comme une arme contre toute une population.
La crise de malnutrition est devenue catastrophique depuis ma dernière visite. Chaque jour, je regarde les patients se détériorer et mourir, non pas de leurs blessures, mais parce qu’ils sont trop mal nourris pour survivre à la chirurgie. Les réparations chirurgicales que nous effectuons tombent en morceaux, les patients contractent de terribles infections, puis ils meurent. Cela se produit à plusieurs reprises, et c’est déchirant à regarder. Quatre bébés sont morts au cours des dernières semaines dans cet hôpital – non pas de bombes ou de balles, mais de faim.
Et nous finirons cette liste de conséquences des malversations israéliennes par ce communiqué de l’ONU :
Dans une alerte, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine, l’UNRWA, a relayé les témoignages désespérés de ses collègues qui luttent également pour survivre dans l’enclave déchirée par la guerre.
“Nous sommes dans la phase de la mort« , a déclaré un employé de l’UNRWA. « Tout ce qui entoure les gens en ce moment est la mort, qu’il s’agisse de bombes ou de frappes, les enfants dépérissent sous leurs yeux de malnutrition, de déshydratation et meurent.”
Les médecins et les infirmières qui continuent de travailler dans les cliniques et les centres médicaux de l’agence des Nations Unies “regardent des enfants disparaître et mourir sous leurs yeux, et ils ne peuvent absolument rien y faire”, a poursuivi le travailleur.
Le dernier ordre d’évacuation signifie que près de 88% de Gaza est touché par des ordres de déplacement ou se trouve dans des zones militarisées par Israël. Quelque 2,1 millions de civils qui ont été déracinés à plusieurs reprises sont maintenant coincés dans le peu d’espace restant, où les services essentiels se sont effondrés.
“Il n’y a nulle part où [les Gazaouis] peuvent s’échapper. Ils sont pris au piège », a déclaré Louise Wateridge, responsable des urgences de l’UNRWA. « Ils ne peuvent pas quitter la bande de Gaza. Ils essaient de garder leurs enfants en vie. Ils essaient de se maintenir en vie.”
Dans ses commentaires à ONU Info, l’humanitaire vétéran a expliqué qu’il n’y avait pas de nourriture disponible et que l’eau était très limitée, expliquant pourquoi tant de Gazaouis désespérés risquent leur vie pour aller chercher de l’aide dans les quelques centres de distribution et points d’arrivée encore opérationnels.
” Les enfants souffrent de malnutrition, ils sont déshydratés, ils meurent sous les yeux [de leurs parents] », a poursuivi Mme Wateridge. « Les bombes et les frappes se poursuivent ; il n’y a aucun moyen de fuir, il n’y a nulle part où se cacher. Il n’y a aucun moyen de s’échapper là-bas.”
Quand on se rappelle qu’il y a quelques semaines, Israël avait promis à l’UE de « faire des efforts sur le plan humanitaire », on se rend compte de ce que vaut la parole du gouvernement israélien.
Une promesse que le gouvernement israélien savait mensongère puisque ses ministres le déclarent ouvertement :
Des politiciens israéliens extrémistes et des colons de droite ont tenu une conférence au Parlement israélien mardi où ils ont déclaré que les États-Unis leur avaient donné le « feu vert » pour transformer la bande de Gaza assiégée en une « station balnéaire » une fois qu’ils auraient achevé le nettoyage ethnique de plus de deux millions de Palestiniens.
Le ministre israélien des Finances d’extrême droite Bezalel Smotrich a déclaré qu’Israël avait reçu « le feu vert du président des États-Unis pour transformer Gaza en une bande prospère, une station balnéaire avec des emplois ».
« Nous occuperons Gaza et en ferons une partie inséparable d’Israël », a déclaré Smotrich à l’événement intitulé « La Riviera de Gaza – De la vision à la réalité ».
Smotrich, qui est également ministre au ministère de la Défense, a déclaré « qu’un projet de réinstallation des Gazaouis [Palestiniens] dans d’autres pays servira de moyen de faciliter la colonisation de la bande ». « Je crois vraiment qu’il y a une formidable opportunité ici », a-t-il déclaré, suggérant qu’Israël commence « par la frontière nord [de la bande de gaza] et y établisse trois communautés. Nous en parlons déjà. Certains appellent cela une « annexion sécuritaire » ».
Même le parlement israélien le déclare aux oreilles du monde, et à une large majorité. On ne pourra plus dire que « sans Netanyahou/Smotrich les choses iraient mieux » :
La Knesset a approuvé mercredi une motion non contraignante en faveur de l’annexion de la Cisjordanie, un geste symbolique qui a uni la coalition gouvernementale de droite par ailleurs frondeuse.
La résolution, qui a été adoptée à 71 pour – 13 contre, a déclaré que la Cisjordanie est “une partie inséparable de la Terre d’Israël, la patrie historique, culturelle et spirituelle du peuple juif « et que » Israël a le droit naturel, historique et légal à tous les territoires de la Terre d’Israël.”
Je remarque au passage que ces deux dernières infos, pourtant très importantes pour comprendre l’attitude actuelle d’Israël, ont été mises sous le tapis par les médias occidentaux, européens comme étasuniens, car elles sont trop mauvaises pour l’image d’Israël.
Mais elles ont quand même ému certains dirigeants européens qui commencent à s’affoler :
Dans une déclaration fortement formulée jeudi soir, Starmer a déclaré qu’il discuterait avec ses partenaires « de ce que nous pouvons faire de toute urgence pour arrêter les tueries et fournir aux gens la nourriture dont ils ont désespérément besoin », et a appelé Israël à autoriser l’aide dans l’enclave palestinienne.
« Les souffrances et la famine qui se déroulent à Gaza sont indicibles et indéfendables. Alors que la situation est grave depuis un certain temps, elle a atteint de nouvelles profondeurs et continue de s’aggraver. Nous assistons à une catastrophe humanitaire« , a déclaré Starmer.
« Nous sommes tous d’accord sur le besoin urgent pour Israël de changer de cap et de permettre à l’aide dont il a désespérément besoin d’entrer à Gaza sans délai », a-t-il ajouté, faisant référence à la France et à l’Allemagne.
Le président de la République Emmanuel Macron annonce sur son compte X ce jeudi 24 juillet que la France va reconnaitre l’État de Palestine en septembre prochain lors de l’Assemblée générale des Nations unies. La France deviendra ainsi la première puissance du G7 à prendre une telle mesure, que le Hamas a qualifié « d’étape positive », alors que Benyamin Netanyahu a fustigé une décision qui « récompense la terreur ».
On verra si l’Europe a encore assez de poids politique à l’international pour faire reculer Israël. Mais on peut en douter tant que ce dernier bénéficie du soutien inconditionnel des Etats-Unis :
La nouvelle a déclenché la colère en Israël et à Washington.
En réponse, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a déclaré que les États-Unis « rejettent fermement le projet (de Macron) de reconnaître un État palestinien à l’Assemblée générale des Nations Unies. »
Quant à Netanyahou il ressort le même argument éculé contre la décision de Macron :
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a condamné la décision de l’un des alliés les plus proches d’Israël et membre du G7, affirmant qu’une telle décision « récompense le terrorisme et risque de créer un autre proxy iranien. »
Dans un post sur X, il a ajouté : « Un État palestinien dans ces conditions serait une rampe de lancement pour anéantir Israël – pas pour vivre en paix à côté de lui.
« Soyons clairs : les Palestiniens ne cherchent pas un État aux côtés d’Israël ; ils cherchent un État à la place d’Israël. »
C’est clairement un cas de projection psychologique puisque c’est, dans les faits et les déclarations de son parlement, Israël qui « cherche un Etat à la place de la Palestine ». De plus, les accords parlant d’un Etat palestinien démilitarisé, il ne serait donc pas en état d’être « une rampe de lancement pour détruire Israël ».
Finalement, Trump vient de donner oralement son feu vert à Israël pour la destruction finale de Gaza :
Maintenant, l’optimisme de Trump semble avoir disparu. Le président a retiré ses négociateurs des pourparlers de cessez-le-feu cette semaine après que les États-Unis eurent jugé que le Hamas n’était ni “coordonné” ni “agissant de bonne foi ». Steve Witkoff, l’envoyé de Trump au Moyen-Orient, a déclaré qu’il examinait des “options alternatives” pour faire sortir les otages.
Et Trump, plutôt que d’exhorter à un retour immédiat à la table des négociations, a signalé vendredi qu’il était temps pour Israël d’intensifier sa campagne militaire, alors même que les images d’enfants affamés à Gaza suscitent une indignation mondiale croissante.
” Je pense qu’ils veulent mourir, et c’est très, très grave », a déclaré Trump au sujet du Hamas avant de partir pour un week-end en Écosse. “Nous allons arriver à un point où il faudra finir le travail.”
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L’infamie sioniste est telle que même certains militaires israéliens ne la supportent plus.
Au moins cinq soldats israéliens se sont suicidés au cours des deux dernières semaines, y compris des conscrits et des réservistes récemment libérés après de longs déploiements de combat à Gaza et dans d’autres zones de conflit actif. Les suicides dans les rangs des Forces de défense israéliennes (FDI) ont augmenté depuis que l’État juif a déployé des troupes à Gaza à la suite de l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre 2023. Sept soldats sont morts par suicide à la fin de 2023, suivis de 21 cas confirmés en 2024 et d’au moins 20 incidents depuis le début de cette année.
Il n’y a pas que le syndrome post traumatique qui soit un danger pour les soldats israéliens :
C’est une première en Europe : deux soldats israéliens ont été auditionnés par la justice belge dimanche 20 juillet, dans le cadre d’une enquête pour crime de guerre, génocide et autres actions qu’ils auraient pu commettre à Gaza. Ils ont été localisés par la police belge alors qu’ils participaient à un festival de musique électro près d’Anvers.
Même une partie de la population commence à fuir le pays :
Près de 80 000 Israéliens ont quitté leur pays l’an dernier. Un record, alors que le sujet a longtemps été tabou en Israël. Guerre à Gaza, atteintes à la démocratie et plus récemment la guerre de 12 jours contre l’Iran poussent de plus en plus d’habitants à déménager à l’étranger… L’an dernier, les gens qui ont quitté Israël ont été plus nombreux que ceux qui ont décidé de s’y installer.
Mais ils sont souvent mal accueillis :
Un bateau de croisière transportant des touristes israéliens a quitté l’île grecque de Syros mardi sans que ses passagers ne puissent débarquer car plus de 150 manifestants manifestaient au port de l’île, déployant des drapeaux palestiniens et appelant à la fin de la guerre à Gaza.
Un groupe d’adolescents israéliens a été attaqué tôt mercredi par un gang d’assaillants anti-Israéliens alors qu’il était en vacances sur l’île grecque de Rhodes, ont annoncé les adolescents et leurs familles.
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Un génocide en direct que les médias et dirigeants occidentaux cherchent à censurer pour protéger l’image d’Israël :
Cinquante-cinq personnes ont été arrêtées à Londres lors d’un rassemblement contre l’interdiction du mouvement Action Palestinienne devant le Parlement britannique samedi, selon la Police métropolitaine.
Des manifestants se sont rassemblés pour soutenir l’organisation, qui a été interdite en vertu des lois antiterroristes au début du mois.
Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Je m’oppose au génocide. Je soutiens Action Palestinienne » avant que la police ne commence à regrouper les participants dans des camionnettes.
Des manifestations similaires ont eu lieu à Édimbourg, en Cornouailles et dans d’autres régions du pays, conduisant également à des arrestations.
Une contre-manifestation de militants pro-israéliens à Londres – brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « il n’y a pas de génocide » et décrivant la population de Gaza comme « 2 millions de boucliers humains » – a été protégée par la police.
« Il n’y a pas de génocide ». Un exemple typique de « déni de réalité » par des « pro-israéliens ». Comme le New York Times, qui publie des articles prétendument « sérieux » dont le titre dit tout : « Non, Israël n’est pas en train de commettre un génocide à Gaza ».
L’Université Columbia a annoncé mardi de nouvelles sanctions contre des étudiants, suspendant ou expulsant des dizaines d’étudiants pour leur participation à des manifestations pro-palestiniennes.
Les suspensions dureront entre un et trois ans et obligeront les étudiants à rédiger une lettre d’excuses s’ils souhaitent retourner à l’université.
Une propagande qui va s’accentuer pour cacher/justifier les horreurs israéliennes :
Le 21 juillet 2025, le ministère israélien des Affaires étrangères, en collaboration avec l’ONG Israel365, a lancé une campagne pour contrer le déclin du soutien à Israël parmi la jeunesse américaine, selon Haaretz. Seize influenceurs pro-Trump, affiliés au mouvement MAGA et totalisant des millions d’abonnés sur X, TikTok et Instagram, ont été sélectionnés pour un voyage en Israël financé par l’État. Âgés de moins de 30 ans, ces créateurs, souvent issus de la droite conservatrice, sont formés pour produire du contenu pro-israélien et influencer les jeunes Américains, dont seulement 23 % soutiennent pleinement les actions israéliennes à Gaza, d’après un sondage CNN de juillet 2025.
En d’autres mots, la propagande israélienne est favorablement accueillie par le gouvernement Trump pour endoctriner les jeunes étasuniens.
Pourtant, un département de ce même gouvernement, vient de révéler indirectement une autre méthode de propagande israélienne, diaboliser le Hamas :
Une analyse interne du gouvernement américain n’a trouvé aucune preuve de vol systématique par le groupe militant palestinien Hamas de fournitures humanitaires financées par les États-Unis, remettant en question la principale justification qu’Israël et les États-Unis donnent pour soutenir une nouvelle opération d’aide privée armée.
L’analyse, qui n’avait pas été rapportée auparavant, a été menée par un bureau de l’Agence américaine pour le développement international et achevée à la fin du mois de juin. Il a examiné 156 incidents de vol ou de perte de fournitures financées par les États-Unis signalés par des organisations partenaires d’aide américaines entre octobre 2023 et mai prochain.
Un porte-parole du Département d’État a contesté les conclusions, affirmant qu’il existe des preuves vidéo du pillage de l’aide par le Hamas, mais n’a fourni aucune vidéo de ce type. Le porte-parole a également accusé les groupes humanitaires traditionnels de dissimuler « la corruption de l’aide. »
On remarquera au passage les contradictions de l’administration Trump qui « conteste les conclusions » d’une « analyse interne du gouvernement américain ».
Mais, comme toute propagande, elle provoque une contre-réaction :
Le groupe anglais Massive Attack prend position sur la guerre à Gaza. Accompagné des musiciens Brian Eno, Fontaines D.C. et du groupe de rap irlandais Kneecap, il a annoncé, jeudi 17 juillet, la création de l’« Ethical Syndicate Palestine », un collectif d’artistes destiné à défendre la liberté d’expression des artistes sur les agissements des forces israéliennes dans la bande de Gaza.
Des dizaines de militants pro-palestiniens anti-israéliens ont agité des drapeaux et déployé des banderoles mercredi alors que le peloton du Tour de France traversait Dieulefit, une ville du sud-est de la France honorée comme “Ville des Justes” pour avoir abrité des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Une maison était drapée de drapeaux palestiniens et des manifestants agitaient des dizaines d’autres au bord de la route. Des cris de » Palestine libre” résonnaient dans la ville, alors que les coureurs traversaient à vélo. Une banderole disait « Affamer c’est tuer“.
Qualifier ces manifestants de « pro-palestiniens », « anti-israéliens » ou « antisémites » est une manipulation linguistique classique pour ne pas les qualifier avec le mot « anti-génocide », bien plus exact mais bien moins politiquement correct.
La guerre en Ukraine
Suite à la volte-face et aux exigences de Trump, en colère contre Poutine qui ose lui résister, les européens s’activent :
C’est une des annonces qui auront marqué la 29e réunion des alliés de Kyiv. Le Royaume-Uni et l’Allemagne se sont engagés dans un projet commun visant à fournir à l’Ukraine 220 000 obus pour le système antiaérien allemand Gepard. Les deux pays financeront également la fourniture de drones modernes sur le champ de bataille.
C’est ce qu’ont annoncé les ministres britannique et allemand de la défense, John Healey et Boris Pistorius, au début de la réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine (UDCG), dite de « format Ramstein », qui s’est tenu lundi par visioconférence, rapporte le média ukrainien Yevropeïska Pravda.
Cela fait trois ans que les européens se donnent des objectifs de fourniture d’armement que leurs capacités industrielles ne permettent pas de produire. Alors ils puisent dans leurs stocks.
La semaine dernière, l’Allemagne déclarait :
L’Allemagne ne peut plus envoyer de systèmes de défense aérienne Patriot en Ukraine en raison d’une pénurie d’unités disponibles, a déclaré le ministre berlinois de la Défense, Boris Pistorius, au Financial Times ce week-end.
Il a déclaré que l’Allemagne disposait à l’origine de 12 batteries Patriot, dont trois ont déjà été envoyées à Kiev. Deux autres ont été loués à la Pologne, et une ou plusieurs sont en cours de maintenance.
“Nous n’en avons plus que six en Allemagne. C’est vraiment trop peu, surtout compte tenu des objectifs capacitaires de l’OTAN que nous devons atteindre. Nous ne pouvons certainement pas en donner plus », a déclaré Pistorius.
Cette semaine, après s’être fait sermonner par Hegseth, l’Allemagne va finalement donner ses derniers Patriots à l’Ukraine.
L’Allemagne et les États-Unis ont convenu de livrer cinq systèmes de défense aérienne Patriot à l’Ukraine, a annoncé lundi le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius.
S’exprimant lors de la 29e réunion du Groupe de contact pour la défense de l’Ukraine (UDCG), dite de « format Ramstein », Pistorius a indiqué qu’il était parvenu à cet accord avec son homologue américain Pete Hegseth, lors d’un récent voyage à Washington.
« L’Allemagne fournira des systèmes de défense aérienne supplémentaires et les munitions nécessaires. En outre, […] l’Allemagne veillera à ce que cinq systèmes Patriot, dont le besoin se fait cruellement sentir, soient livrés aussi rapidement que possible », a-t-il déclaré.
Trump est donc en train de déshabiller l’Europe pour habiller l’Ukraine, sans grands résistance de la part des dirigeants européens qui obéissent immédiatement. Mais alors comment ces dirigeants comptent-t-ils défendre leur population contre une attaque russe qu’ils prétendent imminente ? Ou alors savent-ils que tout cela n’est qu’une simple propagande pour remplir les caisses du Complexe militaro-industriel étasunien ?
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Parallèlement à l’armement de l’Ukraine, les sanctions commerciales, pourtant peu utiles jusqu’à présent, vont continuer, cherchant cette fois à toucher ceux qui commercent avec la Russie :
Les États-Unis espèrent que les alliés européens se joindront à d’éventuels droits de douane secondaires sur la Russie, a déclaré le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent à CNBC dans une interview publiée le 21 juillet.
« Le pétrole russe va être soumis à des tarifs secondaires allant jusqu’à 100% », a déclaré Bessent. « J’exhorte nos alliés européens, qui ont parlé d’un grand jeu, à nous suivre si nous mettons en œuvre ces tarifs secondaires. »
Les tarifs secondaires sont des pénalités ciblant les pays ou les entreprises qui continuent de faire des affaires avec un pays sanctionné en facturant un supplément pour l’accès au marché ou au système financier américain.
Si un pays tiers comme la Chine continue d’acheter du pétrole russe, les exportations vers les États-Unis pourraient être soumises à des droits de douane supplémentaires de 100%, augmentant considérablement les prix pour les consommateurs américains et comprimant les exportateurs chinois.
Menaces de sanctions accompagnées des habituelles fanfaronnades :
Le sénateur américain Lindsey Graham a averti que le président américain Donald Trump imposerait des tarifs douaniers élevés aux partenaires commerciaux de Moscou – y compris l’Inde et la Chine – s’ils n’arrêtaient pas d’acheter du pétrole russe au milieu de la guerre de la Russie en Ukraine.
Graham avait précédemment proposé un projet de loi prévoyant des droits de douane de 500% sur les marchandises en provenance de pays continuant à commercer avec la Russie.
« Trump va imposer des droits de douane aux personnes qui achètent du pétrole russe – la Chine, l’Inde et le Brésil… Voici ce que je dirais à la Chine, à l’Inde et au Brésil : Si vous continuez à acheter du pétrole russe bon marché pour permettre à cette guerre de se poursuivre, nous allons vous déchirer et nous allons écraser votre économie« , a déclaré le sénateur Graham lors d’une interview à Fox News.
Evidemment la Chine rejette toute tentative de sanctions contre elle :
Le ministère chinois des Affaires étrangères et le ministère du Commerce (MOFCOM) ont critiqué lundi les sanctions de l’UE impliquant des banques et des entreprises chinoises sur la Russie, et ont promis de protéger les droits légitimes avec les actions nécessaires. Les interactions normales entre les entreprises et les institutions financières chinoises et russes devraient être exemptes d’interférences ou de perturbations, ont noté des experts chinois.
Interrogé par les médias lors d’un point de presse mercredi sur le 18e paquet de sanctions de Bruxelles contre Moscou, qui visait directement une raffinerie indienne, le secrétaire aux Affaires étrangères Vikram Misri a déclaré que le bloc devait avoir une perception claire de la situation énergétique mondiale.
” Nous avons clairement indiqué qu’en ce qui concerne la sécurité énergétique, la plus haute priorité du gouvernement indien est d’assurer la sécurité énergétique du peuple indien et nous ferons ce que nous devons faire à cet égard », a déclaré Misri.
“Sur les questions liées à l’énergie également, comme nous l’avons dit précédemment, il est important de ne pas avoir deux poids deux mesures et d’avoir une perception claire de la situation mondiale en ce qui concerne le marché de l’énergie au sens large et où les fournisseurs de biens énergétiques sont situés et d’où ils vont provenir et qui a besoin d’énergie à quel moment”, a-t-il ajouté.
On remarquera au passage qu’en disant « les États-Unis espèrent que les alliés européens se joindront à d’éventuels droits de douane secondaires sur la Russie » le secrétaire au trésor étasunien montre son ignorance du fait que les européens avaient déjà pris une telle décision, avant même les Etats-Unis :
L’Union européenne a approuvé vendredi un 18e paquet de sanctions contre la Russie pour sa guerre en Ukraine, y compris des mesures visant à porter de nouveaux coups à l’industrie pétrolière et énergétique russe.
L’UE fixera un plafond de prix mobile sur le brut russe à 15% en dessous de son prix moyen du marché, ont déclaré des diplomates de l’UE, dans le but d’améliorer un plafond de 60 dollars largement inefficace que le Groupe des Sept grandes économies a tenté d’imposer depuis décembre 2022.
La Grande-Bretagne a également annoncé qu’elle se joindrait au plafonnement des prix, affirmant que cela porterait un coup aux revenus pétroliers de Moscou utilisés pour financer le conflit en cours avec l’Ukraine.
L’argent, le fameux nerf de la guerre, devient un problème car cette guerre s’éternise et l’Europe est déjà tellement endettée. Alors cette dernière réfléchit régulièrement à s’accaparer des finances que la Russie avait investi en Europe avant 2014. Mais, au niveau du droit international, ce serait considéré comme un vol pur et simple alors l’Europe hésite, réputation oblige.
Alors que l’Union européenne est de plus en plus incitée à saisir les 200 milliards d’avoirs russes bloqués dans ses coffres pour financer l’effort de guerre ukrainien, la Commission a pour l’heure choisi la prudence. Bruxelles craint à la fois de possibles représailles russes, mais aussi la réaction des investisseurs internationaux.
Si vous désirez plus d’info sur ce marronnier qu’est la confiscation des avoirs russes, je vous renvoie à l’article de RFI qui explique en détail ce sujet.
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Pendant ce temps sur le terrain, la guerre des drones bat son plein.
Les troupes russes ont lancé une attaque majeure sur Kyiv, et la plus importante depuis le début de la guerre sur Ivano-Frankivsk. Dans le même temps, les drones ukrainiens ont perturbé les transports en Russie ; des milliers de passagers sont bloqués dans les aéroports et les gares.
- A cause des attaques de drones ukrainiennes signalées contre la Russie, un incendie s’est déclaré dans une gare du village de Kamenolomni dans l’oblast de Rostov dans la nuit du 21 juillet alors que Moscou faisait face à des drones pour la cinquième nuit consécutive, a rapporté le maire Sergey Sobianine. Kamenolomni est situé à environ 38 kilomètres (24 miles) de la frontière russe avec l’Ukraine et à environ 200 kilomètres (124 miles) du territoire sous contrôle ukrainien près de Kostiantynivka dans l’oblast de Donetsk.
- Au moins cinq civils ont été tués et plusieurs autres blessés dans une série de frappes de drones ukrainiens sur des véhicules dans la région russe de Kherson au cours des dernières 24 heures, selon des responsables régionaux.
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A Kiev, le parlement a mis le bureau de lutte contre la corruption sous le contrôle direct de Zelensky.
En Ukraine, la société civile est en émoi après que le Parlement a voté mardi 22 juillet des amendements de loi plaçant deux institutions de lutte contre la corruption, jusque-là indépendantes, sous l’autorité du procureur général. Ce vote, au lendemain de l’arrestation contestée d’un responsable travaillant dans l’une de ces structures, a suscité les critiques de militants et ONG en Ukraine. Mardi soir, le président Zelensky a promulgué la loi controversée, selon le site du Parlement.
Il aura fallu une session, une coalition de 263 parlementaires, contre 26 ayant voté contre ou s’étant abstenus, pour approuver des amendements visant à réduire le champ d’action de deux institutions luttant contre la corruption, le bureau national anti-corruption, ainsi que la branche spécialisée dans la lutte contre la corruption du bureau du procureur.
Inna Sovsun, députée du parti Holos est l’une des 13 parlementaires ayant voté contre ces amendements. Elle s’inquiète des conséquences d’une telle décision. « Cela aura un impact considérable sur la lutte contre la corruption. Le procureur général étant placé sous l’autorité du bureau du président, mais nommé par le Parlement, il aura toute autorité pour décider s’il souhaite que le bureau enquête ou non. Et c’est terrifiant, franchement », déplore-t-elle.
Le vote des parlementaires étant accompagné d’une descente dans les bureaux chargés de la lutte anti-corruption et de pressions judiciaires sur ses employés
Le Bureau du Procureur général, le Service de sécurité ukrainien (SBU) et le Bureau d’enquête de l’État ont effectué au moins 70 perquisitions dans des locaux liés au Bureau national de lutte contre la corruption (NABU), qui enquête sur la corruption au plus haut niveau.
Les perquisitions ont ciblé au moins 15 employés de la NABU [l’organisme anti-corruption]. La plupart des cas concernent des accidents de la circulation, tandis que certains des employés de NABU sont également accusés d’avoir des liens avec la Russie.
Le Service de sécurité a également perquisitionné le Bureau du Procureur spécial anti-corruption (SAPO), qui poursuit la corruption.
« Cette opération spéciale a tous les signes d’une tentative de démantèlement de l’infrastructure anticorruption », a déclaré Daria Kaleniuk, directrice exécutive du Centre d’action anticorruption, au Kyiv Independent. « Nous assistons à une décennie de démantèlement des efforts de lutte contre la corruption en Ukraine. C’est un virage à 180 degrés pour l’intégration européenne. »
La semaine dernière, Zelensky avait fait un premier pas dans cette direction en s’en prenant à un activiste anti-corruption renommé :
Une action judiciaire soudaine des autorités contre l’un des militants anticorruption les plus en vue d’Ukraine a provoqué une onde de choc dans la société civile du pays.
Vitaliy Shabunin, président du conseil exécutif de l’ONG Anti-Corruption Action Center (AntAC) et membre actuel des Forces armées, a été inculpé le 11 juillet d’évasion du service militaire et de fraude — une accusation que son équipe rejette.
Alors que des agents des forces de l’ordre ont perquisitionné son poste militaire dans l’oblast de Kharkiv et sa maison familiale à Kiev, l’affaire a alimenté les inquiétudes concernant les pressions exercées par le gouvernement sur la société civile et les efforts de lutte contre la corruption.
« Profitant de la guerre, Volodymyr Zelensky fait ses premiers pas, en toute confiance, vers l’autoritarisme corrompu », a déclaré Shabunin sur Telegram dans son premier message public depuis que les accusations ont été portées.
Zelensky pourra donc utiliser cette loi contre ses ennemis politiques, qui vont devenir de plus en plus nombreux au fur et à mesure de la défaite ukrainienne, et pour se protéger légalement, ses députés et lui. Car, en Ukraine, la corruption est aussi endémique qu’en Indonésie.
Quand on lui demande le pourquoi de cette décision, Zelensky sort la classique excuse russe :
Zelensky a rejeté les accusations d’autoritarisme rampant, qui ont été exprimées par des politiciens de l’opposition. “L’infrastructure de lutte contre la corruption fonctionnera mieux sans l’influence russe. Elle doit être débarrassé de cela. Et il devrait y avoir plus de justice”, a déclaré Zelensky dans son discours vidéo quotidien mercredi matin.
Il a ajouté qu’il n’était “pas normal” que certains fonctionnaires vivent à l’étranger “sans conséquences juridiques”, et a critiqué l’incapacité d’enquêter sur des affaires de corruption “valant des milliards” au fil des ans. “Il n’y a aucune explication sur la façon dont les Russes sont encore en mesure d’obtenir les informations dont ils ont besoin”, a-t-il déclaré.
Une excuse que même le média Kyiv Independent, habituellement russophobe, n’admet pas :
Le président Volodymyr Zelensky a affirmé que le but de la loi démantelant l’infrastructure anticorruption de l’Ukraine était de réduire l’influence russe.
Cependant, la loi adoptée et signée le 22 juillet n’a rien à voir avec l’influence russe. Ses clauses privent les agences de lutte contre la corruption de leur indépendance, et rien dans la loi ne vise les agents russes dans ou en dehors des agences.
Zelensky aurait également pu faire référence aux perquisitions radicales au NABU et au Bureau du Procureur Spécial anti-Corruption (SAPO) qui ont eu lieu le 21 juillet et ont ciblé deux agents russes présumés.
Mais même cette référence est douteuse car deux prétendues taupes russes ne justifient pas la destruction de l’ensemble de l’infrastructure anticorruption de l’Ukraine, disent les militants anticorruptions. De plus, aucune preuve n’a jusqu’à présent été présentée pour prouver leur culpabilité, et la plupart des perquisitions concernaient des infractions au code de la route sans rapport avec celles d’il y a plusieurs années.
Le Bureau du président n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
Finalement, sous la pression des manifestants dans la rue et des dirigeants occidentaux, Zelensky fait marche arrière :
Le président Volodymyr Zelensky a présenté le 24 juillet un nouveau projet de loi visant à restaurer l’indépendance des institutions ukrainiennes de lutte contre la corruption.
Le projet de loi controversé, qui a également sapé les aspirations de l’Ukraine à rejoindre l’Union européenne, a déclenché des manifestations à grande échelle dans toute l’Ukraine, forçant les autorités à reculer.
Dans une déclaration faisant suite à son examen du nouveau projet de loi, la NABU a déclaré que la législation « rétablirait tous les pouvoirs procéduraux et garanties d’indépendance » pour la NABU et la SAPO.
Le Centre d’action anticorruption ukrainien (AntAC), un organisme de surveillance, a également soutenu l’initiative, affirmant qu’elle « rétablirait les principes précédemment démantelés par la Verkhovna Rada. »
« C’est le résultat d’Ukrainiens exceptionnellement incroyables qui ont montré aux autorités ces derniers jours qu’ils ne laisseraient pas leur avenir européen être détruit », indique le communiqué.
« Cependant, même une semaine de retard peut suffire à détruire un tas de procédures NABU et SAPO contre de hauts fonctionnaires corrompus. »
Le sommet UE-Chine
Cette semaine s‘est tenue une réunion Chine-Union Européenne. Avant même qu’elle ne commence, les médias annonçaient la couleur :
Sommet Chine-Union européenne, un anniversaire au goût amer
Alors que s’ouvre, jeudi 24 juillet, un sommet Chine-Union européenne à Pékin pour le cinquantenaire de leurs relations diplomatiques, les deux puissances voient leurs relations perturbées par de nombreux différends, notamment commerciaux. Et les chances de réelles avancées sont minces.
L’heure aurait pu être à la fête. Mais ce sommet, qui célèbre un demi-siècle de relations diplomatiques entre Bruxelles et Pékin, sera surtout l’occasion pour les deux superpuissances de mettre sur la table un certain nombre de différends. Si les divergences sont politiques et diplomatiques – l’UE reproche l’alignement de Pékin sur la Russie en Ukraine ou encore son soutien à l’Iran –, les contentieux sont aussi commerciaux.
Ce fut effectivement une réunion « tendue » :
Les relations commerciales UE-Chine ont atteint un » point d’inflexion clair », a déclaré jeudi à Pékin la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, clôturant un sommet tendu avec les principaux dirigeants chinois dominés par les préoccupations sur le commerce et la guerre en Ukraine.
Les attentes étaient faibles pour le sommet dans la capitale chinoise marquant 50 ans de relations diplomatiques après des semaines d’escalade de la tension et de querelles qui ont conduit à une réduction abrupte de la durée du sommet à une seule journée, à la demande de Pékin.
« Nous avons très franchement et ouvertement exprimé nos préoccupations…sur les questions commerciales, d’investissement et géopolitiques… Nous avons partiellement identifié des solutions », a déclaré von der Leyen lors d’une conférence de presse après une rencontre avec le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Li Qiang.
Interrogé sur un éventuel accord commercial avec les États-Unis, le chef de l’UE a déclaré que l’objectif du bloc était de parvenir à une solution négociée, mais que tous les autres instruments étaient sur la table jusqu’à ce que « nous ayons un résultat satisfaisant. »
Xi avait précédemment déclaré à von der Leyen et au président du Conseil européen Antonio Costa que les défis auxquels l’Europe était confrontée ne venaient pas de la Chine, exhortant le bloc à « gérer correctement les différences et les frictions. »
« On espère que la partie européenne maintiendra le marché du commerce et de l’investissement ouvert et s’abstiendra d’utiliser des outils économiques et commerciaux restrictifs », a déclaré Xi, selon l’agence de presse officielle Xinhua.
Le Global Times ne nie pas les tensions mais prêche pour plus de « stabilité » :
Le président chinois Xi Jinping a appelé jeudi la Chine et l’Union européenne (UE) à apporter plus de stabilité et de certitude au monde grâce à des relations stables et saines entre la Chine et l’UE, selon l’Agence de presse Xinhua.
En tant que « grands pays » de la communauté internationale, la Chine et l’UE devraient continuer à développer leurs relations bilatérales dans la bonne direction et travailler ensemble pour les faire entrer encore plus brillantes dans les 50 prochaines années, a-t-il déclaré.
Les trois propositions du président Xi – montrer un respect mutuel pour consolider le partenariat ; maintenir l’ouverture et la coopération pour régler correctement les différends ; et pratiquer le multilatéralisme pour sauvegarder les règles et l’ordre internationaux – décrivent clairement les piliers fondamentaux d’une relation stable et durable entre la Chine et l’Europe. Ils fournissent non seulement une orientation stratégique, mais également des voies concrètes pour une collaboration future, a déclaré jeudi Gao Jian, chercheur à l’Université des études internationales de Shanghai, au Global Times.
Il fallait quand même faire un petit effort diplomatique alors les deux parties ont finalement trouvé un point d’accord :
Si les relations entre les deux puissances sont tendues sur le plan géopolitique et commercial, la coopération continue dans la lutte contre le changement climatique. « Le vert est la nouvelle couleur de la coopération entre la Chine et l’Union européenne », assure le communiqué. Dans la déclaration conjointe, les dirigeants européens et chinois affirment vouloir montrer l’exemple dans l’effort mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et faire de la COP30, dans quelques mois, une réussite, avec d’ici là, de nouveaux plans climats, qui couvriront tous les pans de leur économie.
Je note au passage qu’aucun article sur cette rencontre UE-Chine n’a été publié par le média européen Euronews.
Le nucléaire iranien
Cette semaine c’est au tour des européens de mettre la pression sur l’Iran :
L’Iran va tenir de nouvelles discussions sur son programme nucléaire avec l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni vendredi à Istanbul, a annoncé lundi la télévision d’État iranienne. « En réponse à la demande des pays européens, l’Iran a accepté de tenir une nouvelle séance de pourparlers », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Esmaïl Baghaï, cité par la télévision d’État.
Ces trois pays ayant été avares d’informations sur leurs intentions, si ce n’est réimposer des sanctions, l’Iran prend les devants :
Le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi a réitéré la position inébranlable de l’Iran sur son programme nucléaire, soulignant le droit de la nation à poursuivre l’énergie nucléaire pacifique, y compris l’enrichissement d’uranium.
« Le monde doit savoir que nous continuerons à défendre fermement les droits du peuple iranien dans l’énergie nucléaire pacifique, en particulier l’enrichissement », a déclaré Araghchi.
Pour montrer sa bonne volonté :
L’Iran a accepté d’accueillir une délégation technique de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans les prochaines semaines en signe de bonne volonté, après une période de tensions accrues après les actes d’agression américano-israéliens contre les installations nucléaires iraniennes.
Le vice-ministre des Affaires étrangères Kazem Gharibabadi, s’adressant à des journalistes américains en marge de réunions de l’ONU à New York, a déclaré que la visite se concentrerait sur l’élaboration d’un nouveau cadre de coopération et non sur l’inspection des sites nucléaires.
« Compte tenu des nouvelles circonstances, la mise en œuvre des engagements nécessite de nouvelles discussions avec l’Agence. C’est une question importante”, a-t-il déclaré.
Avant cette réunion le ministre des affaires étrangères iranien est allé se coordonner avec Poutine :
Le président russe Vladimir Poutine et Ali Larijani, conseiller principal du Chef de la Révolution islamique, l’ayatollah Seyyed Ali Khamenei, ont discuté des dernières questions concernant le programme nucléaire de Téhéran et les tensions dans la région.
Lors de la réunion surprise à Moscou dimanche, Larijani « a transmis des évaluations de l’escalade de la situation au Moyen-Orient et autour du programme nucléaire iranien », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Il a ajouté que le président russe avait exprimé les « positions bien connues de Moscou sur la manière de stabiliser la situation dans la région et sur le règlement politique du programme nucléaire iranien ».
Poutine a exprimé son soutien à la stabilisation de la situation dans la région et à la résolution de toutes les questions relatives au programme nucléaire iranien par des moyens politiques, a-t-il ajouté.
De son côté, la Chine a directement contacté le ministère français des affaires étrangères :
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, a affirmé le droit de l’Iran à l’énergie nucléaire pacifique, appelant au règlement des problèmes par la diplomatie.
Lors d’une conversation téléphonique lundi, Ma a échangé avec Frédéric Mondoloni, Directeur général des Affaires politiques et de Sécurité au Ministère français des Affaires étrangères, sur le dossier nucléaire iranien.
« Le droit de l’Iran d’utiliser pacifiquement l’énergie nucléaire devrait être garanti. La Chine est disposée à continuer à jouer un rôle positif et constructif à cet égard », a déclaré Ma.
Finalement cette réunion s’est bien passée et devrait donner suite à d’autres :
L’Iran a déclaré qu’il poursuivrait les négociations nucléaires avec les puissances européennes après des conversations « sérieuses, franches et détaillées » vendredi, la première rencontre en face à face de ce type depuis qu’Israël et les États-Unis ont bombardé l’Iran le mois dernier.
« Tout en critiquant sérieusement leurs positions concernant la récente guerre d’agression contre notre peuple, nous avons expliqué nos positions de principe, y compris sur le soi-disant mécanisme de relance », a-t-il déclaré. « Il a été convenu que les consultations sur cette question se poursuivraient.«
On se souvient que les négociations USA-Iran du mois dernier se passaient bien au début puis se sont envenimées au fur et à mesure que les USA augmentaient leurs exigences. Pas d’armes nucléaires d’abord, puis plus de nucléaire civil ensuite et, finalement, plus de missiles de défense pour l’Iran. Nous verrons si les européens vont utiliser la même méthode ou rester plus raisonnables dans leurs exigences.
songkrah.blogspot.com
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