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√La revue de presse internationale pour la semaine du 28 juillet au 3 août 2025 ~ Songkrah


Par Wayan – Le 3 aout 2025 – Le Saker Francophone

Les guerres commerciales de Trump

Trois jours avant la fin de l’ultimatum du 1er août, un « accord » a été conclu entre van der Leyen et Trump :

Sur le fond, l’accord prévoit une taxe douanière de 15%, comprenant toutes les taxes déjà existantes, sur les produits des 27 États membres exportés vers les États-Unis – bien en deçà des 30 % initialement menacés par l’administration Trump – qui couvrira les médicaments, les puces électroniques et les voitures.

En échange, l’Union européenne s’est engagée à investir massivement dans l’économie américaine : 750 milliards de dollars sur trois ans, soit 250 milliards par an. Il comporte aussi de nouveaux investissements européens aux États-Unis pour un montant de 600 milliards de dollars. Le président américain a évoqué des « centaines de milliards de dollars » d’achats d’armement par les Européens.

L’accord, dont tous les détails ne sont pas encore exactement connus, devra être validé par les États membres de l’UE. « Le point de départ, c’est le déséquilibre. Il y avait un surplus de notre côté et un déficit du côté américain. Donc c’est un rééquilibrage dans notre relation commerciale, et on l’a fait pour que le commerce entre nous se poursuive », a expliqué Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.

Des centaines de milliards d’euros d’investissement potentiel pour redresser l’économie européenne chancelante qui vont servir à redresser l’économie étasunienne, beaucoup moins chancelante. L’écart entre les deux puissances économiques va donc continuer à se creuser.

De plus, en disant « Il y avait un surplus de notre côté et un déficit du côté américain » Van der Leyen renforce l’argument utilisé par Trump pour imposer ses taxes alors que cet argument ne tient pas vraiment la route :

Trump se plaint fréquemment de l’écart béant dans le commerce des marchandises entre les États-Unis et l’UE. L’année dernière, les États-Unis ont importé pour près de 606 milliards de dollars de produits européens tout en vendant des marchandises totalisant environ 370 milliards de dollars à des acheteurs européens. Le déficit commercial de 236 milliards de dollars qui en résulte est la preuve de l’injustice européenne, insiste Trump.

Mais les États-Unis enregistrent eux-mêmes un excédent considérable dans le commerce de services tels que les conseils financiers, le tourisme et l’éducation, rapprochant ainsi la relation commerciale totale de l’équilibre. Compte tenu du total de 1,8 billion de dollars de biens et services qui circulent entre les États-Unis et l’UE, le déficit commercial américain est inférieur à 100 milliards de dollars, ce qui, selon la plupart des économistes, est sans conséquence.

Van der Leyen devrait le savoir aussi bien que ce journaliste du Washington Post, alors pourquoi n’a-t-elle pas suivi l’exemple de la Chine qui, en résistant concrètement aux menaces de Trump, le fait hésiter :

Les responsables américains et chinois ont entamé mardi une deuxième journée de pourparlers à Stockholm pour résoudre leurs différends économiques et prendre du recul par rapport à une escalade de la guerre commerciale entre les deux plus grandes économies du monde.

Les États-Unis et la Chine ont prolongé leur « trêve douanière » de trois mois supplémentaires après des pourparlers à Stockholm, a annoncé la radio Sveriges.

Un autre indice que Trump craint plus la Chine que l’UE :

Les États-Unis ont annulé une réunion avec le ministre taïwanais de la Défense en juin, soulignant l’inquiétude du président Donald Trump de soutenir l’île d’une manière qui pourrait nuire aux relations américaines avec la Chine, a rapporté mercredi le Financial Times.

L’UE est assez puissante économiquement pour faire de même. Mais il semble que la soumission des dirigeants européens aux Etats-Unis soit la plus forte ; et Trump le sait bien.

De plus, ces accords oraux conclus avec Trump avant même d’en connaitre les détails semblent peu fiables,  chacun pouvant les interpréter à sa manière :

Les États-Unis n’obtiendront 90% des bénéfices des investissements conjoints avec le Japon que s’ils assument un montant proportionnel de risques et de financements, a déclaré Tokyo vendredi, alors que des fissures se creusaient déjà dans l’interprétation par les deux alliés de leur accord commercial conclu à la hâte.

Les responsables japonais ont déclaré qu’il n’y avait pas d’accord écrit avec Washington — et qu’aucun accord juridiquement contraignant ne serait rédigé — après que les responsables de l’administration Trump ont affirmé que Tokyo soutiendrait les investissements aux États-Unis dont les contribuables américains récolteraient les neuf dixièmes des bénéfices.

Il en est de même pour la Corée du sud :

Il n’y a pas encore d’accord écrit sur un accord commercial entre la Corée du Sud et les États-Unis annoncé par le président Donald Trump cette semaine, a déclaré vendredi le ministre du Commerce de la nation asiatique.

La taxe américaine sur les importations sud-coréennes sera de 15%, a déclaré Trump après avoir rencontré ses ministres mercredi, contre une menace de 25%, mais les États-Unis ont donné peu de détails, à l’exception des publications sur les réseaux sociaux de Trump et du secrétaire au Commerce Howard Lutnick.

C’est le cas aussi pour cet « accord » avec l’Europe :

Qualifié de « bon accord » par Ursula von der Leyen, le texte signé dimanche entre Bruxelles et Washington n’est à ce stade qu’un accord de principe. Rien n’a été signé formellement, aucun document commun n’a été rendu public et certains points ne semblent pas avoir été tranchés. Reste notamment à définir la liste précise des produits européens qui seront exemptés de droits de douane ou encore le montant des possibles quotas sur l’aluminium et l’acier. L’autre question qui reste en suspens est celle relative aux produits agricoles qui seront concernés par l’accord.

La Commission européenne assure qu’une déclaration commune avec les États-Unis sera publiée ce vendredi 1er août – date qui correspond à l’échéance qui avait été fixée par Donald Trump pour trouver un terrain d’entente –, pour confirmer par écrit les grandes lignes de l’accord. Mais ce document n’aura aucune valeur juridique. En réalité, les négociations vont se poursuivre sur les points qui restent flous ou en suspens.

Et l’accord, une fois retranscrit, devra ensuite être soumis au vote des États membres, à la majorité qualifiée, c’est-à-dire obtenir le soutien d’au moins 55% des pays de l’Union, qui, en plus, doivent représenter ensemble au moins 65% de la population du bloc. Et selon la forme que prendra le texte, il pourrait aussi devoir passer par un vote au Parlement européen.

L’accord cadre trouvé à Turnberry prévoit 15% de droits de douanes sur les produits européens entrant sur le sol américain – au lieu des 30% que Donald Trump menaçait d’imposer au bloc européen. En échange de cette « ristourne », les Vingt-Sept se sont notamment engagés à acheter du matériel militaire américain et à dépenser 750 milliards de dollars d’importations énergétiques.

Problème, la production américaine à elle seule, notamment de gaz naturel liquéfié, ne suffirait pas à couvrir les besoins des 27. Et même si l’Europe absorbait la totalité des exportations énergétiques américaines, le chiffre annoncé de 250 milliards de dollars d’importations par an ne seraient pas atteints, estime Anne-Sophie Corbeau, chercheuse au Center on Global Energy Policy de l’Université américaine de Columbia.

« L’année dernière, nous avons importé au total à peu près 375 milliards d’euros, rappelle-t-elle. Donc si on voulait importer toute cette énergie seulement des États-Unis, ça représenterait à peu près 60% de nos importations énergétiques totales. Ça semble impossible que ce soit au niveau du pétrole ou du gaz naturel liquéfié. Et ils essayent de forcer l’Union européenne qui n’a absolument pas l’autorité de forcer les compagnies à dire : « Oui, nous allons en fait importer davantage de gaz naturel liquéfié américain ». »

Pour ceux qui veulent savoir la longue liste de désaccords sur un « accord » n’ayant même pas encore été écrit, cet article de Euronews la précise :

Lundi, la Commission européenne a passé la journée à informer les journalistes en défendant l’accord comme étant une ancre de stabilité et de prévisibilité en ces temps troublés, une pilule difficile à avaler mais nécessaire pour éviter une guerre commerciale dévastatrice de l’autre côté de

L’histoire a ensuite pris une nouvelle tournure lorsque la Maison Blanche a publié une fiche d’information sur l’accord contenant de nombreuses affirmations qui ne correspondaient pas ou contredisaient carrément la version des événements présentée par la Commission quelques heures plus tôt.

Mardi, Bruxelles a répondu avec sa propre déclaration, semant encore plus de confusion. Euronews se penche de plus près à ce choc des narratifs :

Van der Leyen ne se montre guère plus professionnelle dans cette histoire de dupes car elle-même a fait des promesses intenables.

L’Union européenne a admis qu’elle n’avait pas le pouvoir de tenir sa promesse d’investir 600 milliards de dollars dans l’économie américaine, quelques heures seulement après s’être engagée lors de négociations commerciales historiques en Écosse.

C’est parce que l’argent proviendrait entièrement d’investissements du secteur privé sur lesquels Bruxelles n’a aucune autorité, ont déclaré deux responsables européens.

Les accords de Trump semblent donc être plus de l’ordre d’un théâtre destiné aux électeurs (« Regarder comme les Etats-Unis de Trump sont puissants. Tout le monde se courbe devant moi ») que d’un calcul économique rigoureux. Cette fois c’est visible. Les « guerres commerciales de Trump » sont donc destinées à s’enliser dans d’éternelles disputes. Or, comme le disent ceux que baissent la tête face à Trump, « c’est pour la stabilité de nos relations commerciales avec les Etats-Unis ». Un argument qui risque fort de se retourner contre eux tant il y aura d’incertitudes.

L’accord d’aujourd’hui crée de la certitude en période d’incertitude .. pour les citoyens et les entreprises des deux côtés de l’Atlantique”, a déclaré von der Leyen, ajoutant que les taxes américaines de 15% s’appliquerait aux voitures, produits pharmaceutiques et semi-conducteurs européens – des produits importants pour Bruxelles.

Trump a précisé que les États-Unis imposeraient des droits de douane de 15% sur les produits de l’UE, y compris les automobiles, qu’en échange del’ouverture de leurs pays à zéro droit de douane” aux exportations américaines.

« 15 à 30% pour toi, 0% pour moi » un échange totalement biaisé et qui est pourtant accepté par de nombreux dirigeants, sortant tout sourire d’un tel accord. Comment fait Trump pour les soumettre ainsi ? Menaces, corruption ou tout simplement en profitant de l’image de marque des Etats-Unis qui impressionnent encore le psychisme de ses interlocuteurs ?

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A la veille de la date butoir du 1er août, Trump a commencé à distribuer les punitions.

Au Brésil, particulièrement touché : Le président américain a signé ce mercredi un décret imposant 40 points de pourcentage (pp) de droits de douane supplémentaires sur les produits brésiliens, ce qui porte la surtaxe à 50%. Le locataire de la Maison Blanche exécute ainsi la menace qu’il avait brandie en représailles aux poursuites lancées contre l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, poursuivi pour une tentative de coup d’État après sa défaite lors de l’élection présidentielle en 2022. Donald Trump avait qualifié cette action judiciaire de « chasse aux sorcières ».

A l’Inde : Donald Trump a annoncé ce mercredi 30 juillet sur son réseau social Truth que les États-Unis imposeront 25% de droits de douane aux produits venant d’Inde à compter du 1er août. « Nous faisons peu de commerce avec eux, car leurs droits de douane sont parmi les plus élevés au monde et les barrières non tarifaires les plus fatigantes et odieuses », a-t-il justifié. « Nous avons un déficit commercial massif avec l’Inde ! »

Ces deux pays sont durement touchés car ils sont des membres importants des BRICS :

” Ils ont les BRICS, qui sont essentiellement un groupe de pays opposés aux États-Unis, et l’Inde en est membre si vous arrivez à le croire », a déclaré Trump. “C’est une attaque contre le dollar, et nous n’allons laisser personne attaquer le dollar.”

Trump avait précédemment averti que toute tentative du groupe de contester le dollar américain se heurterait à des mesures économiques sévères. Les membres des BRICS visés par ses dernières sanctions, comme l’Inde et le Brésil, ont déclaré qu’ils protégeraient leurs intérêts nationaux.

La Chine aussi en est membre…

Pour l’Inde, qui s’estime un partenaire privilégié des Etats-Unis en Asie centrale, c’est un coup dur. Mais, comme de nombreux autres dirigeants, le gouvernement indien préfère faire tête basse :

Les relations indo-américaines ont “résisté à de nombreuses transitions et défis” dans le passé et sont basées sur le respect mutuel, a déclaré vendredi le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal.

“L’Inde et les États-Unis partagent un partenariat stratégique mondial global ancré dans des intérêts communs, des valeurs démocratiques et de solides liens interpersonnels”, a déclaré Jaiswal.

Il a également évoqué le potentiel du partenariat de défense avec Washington. “Nous avons de solides liens de défense avec les États-Unis qui se sont renforcés au cours des dernières années”, a-t-il déclaré.

Combien de temps va-t-elle pouvoir tenir, écartelée ainsi entre maintenir ses bonnes relations à la fois avec la Russie et avec les Etats-Unis. Car il est visible que Trump n’est pas partageur et pousse l’Inde à choisir son camp :

Trump a pénalisé l’Inde pour avoir continué à être “le plus gros acheteur d’énergie de la Russie, avec la Chine », malgré la guerre en cours en Ukraine. Il s’est également attaqué à la forte dépendance de l’Inde à l’égard de l’équipement militaire russe, arguant que de tels liens contredisent les pressions occidentales sur la Russie.

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Finalement le 1er aout le verdict est tombé, avec toujours autant de zones grises :

Le président Donald Trump a imposé à des dizaines de partenaires commerciaux des droits de douane élevés avant la date limite d’un accord commercial vendredi, y compris un droit de 35% sur de nombreuses marchandises en provenance du Canada, 50% pour le Brésil, 25% pour l’Inde, 20% pour Taiwan et 39% pour la Suisse.

Trump a publié un décret répertoriant des taux de droits d’importation augmentés de 10% à 41%, dans sept jours, pour 69 partenaires commerciaux à l’approche de la date limite. Certains d’entre eux avaient conclu des accords de réduction des droits de douane et d’autres n’ont eue aucune possibilité de négocier avec son administration.

L’ordonnance stipule que les marchandises en provenance de tous les autres pays non énumérés dans une annexe seraient soumises à un droit de douane de 10%.

Même Israël, à qui Trump pourtant cède tout, est dans la liste :

La Maison Blanche a annoncé jeudi soir qu’un tarif de 15% serait imposé sur les marchandises en provenance d’Israël dans le cadre de la nouvelle politique commerciale de l’administration Trump qui a vu les taux augmenter dans les pays du monde entier.

En réponse, le ministère israélien des Finances a tenté de minimiser cette décision, notant que le taux de 15% est “au niveau le plus bas parmi les pays qui ont un déficit commercial avec les États-Unis”, ce qui, selon lui, “reflète le dialogue en cours entre Israël et l’administration dans le but de parvenir à un accord amélioré.”

Le génocide des palestiniens

Même des ONG israéliennes commencent à le dire publiquement :

C’est un pavé dans la mare qu’ont lancé lundi 28 juillet deux ONG de défense des droits de l’homme en Israël. Alors que les gazaouis sont affamés par des mois de blocus israélien et que le bilan humain approche les 60 000 morts, deux organisations de défense des droits humains israéliennes, « B’Tselem » et « Médecins pour les droits de l’homme », accusent leur pays de génocide à Gaza. Une première du genre pour des organisations israéliennes.

« Rien ne vous prépare à réaliser que vous faites partie d’une société qui commet un génocide. C’est un moment profondément douloureux pour nous », confiait lundi 28 juillet Yuli Novak, directrice exécutive de l’organisation B’Tselem.

« Rien ne vous prépare à réaliser que vous faites partie d’une société qui commet un génocide », un tel témoignage montre l’ampleur de la propagande du gouvernement israélien envers son propre peuple pour lui cacher l’ampleur de ses crimes.

Pourtant même RFI n’ose pas employer le mot « propagande » au sujet d’Israël, alors les israéliens sont seulement « mal informés » :

Les Israéliens mal informés sur la situation humanitaire à Gaza : « On a perdu l’empathie »

Autocensure, patriotisme, soutien aux opérations militaires : à de rares exceptions près, les médias israéliens présentent le narratif que les lecteurs et téléspectateurs veulent bien entendre sur ce qu’il se passe dans la bande de Gaza et en Cisjordanie occupée. Et cela donne aux Israéliens une perspective différente sur la situation dans l’enclave palestinienne par rapport au reste du monde.

Dans cet article, pas un mot sur la censure militaire et gouvernementale qui sévit pourtant depuis bien avant le 7 octobre. Pas un mot sur le hasbara. Juste de « l’autocensure de la part des médias pour plaire à son lectorat ». Or, seule une propagande puissante et internationale est capable de transformer Israël, l’entité colonisatrice, en la victime et les Palestiniens, les résistants à cette colonisation, en « terroristes » dans l’esprit de nombreux occidentaux, indiens ou sud-américains.

Une propagande intense qui passe carrément par un déni complet de la réalité :

“Il n’y a pas de politique de famine à Gaza, et il n’y a pas de famine à Gaza”, a déclaré le Premier ministre [isarélien] aux participants à l’événement, affirmant qu’Israël a “permis l’entrée du montant requis par le droit international” et a livré “1,9 million de tonnes d’aide depuis le début de la guerre” en octobre 2023. Israël “a permis l’aide humanitaire pendant toute la durée de la guerre, sinon il n’y aurait déjà plus de Gazaouis”, poursuit-il.

Dans le cadre de cette propagande et pour essayer d’améliorer son image publique en lambeaux :

L’armée israélienne a entamé dimanche des pauses limitées dans les combats dans trois zones peuplées de Gaza pendant 10 heures par jour, dans le cadre de mesures comprenant des largages aériens alors que les inquiétudes grandissent face à la montée de la faim et qu’Israël fait face à des critiques sur sa conduite dans la guerre de 21 mois.

Le chef des affaires humanitaires des Nations Unies, Tom Fletcher, a salué la décision d’Israël de soutenir une « augmentation de l’aide d’une semaine » et a déclaré que  » certaines restrictions de mouvement semblent avoir été assouplies. » Mais il a dit que l’action doit être soutenue, vaste et rapide.

“Quelle que soit la voie que nous choisirons, nous devrons continuer à autoriser l’entrée de fournitures humanitaires minimales”, a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

« Écran de fumée », « mascarade », telles sont les adjectifs qu’utilisent les ONG de terrain pour qualifier les « largages d’aide humanitaire » autorisés par Israël :

« Les largages aériens à Gaza n’inverseront pas la famine qui s’aggrave. Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés. C’est une distraction et un écran de fumée”, a écrit Lazzarini sur X samedi, ajoutant “une faim provoquée par l’homme ne peut être résolue que par la volonté politique.”

Il a appelé Israël à « lever le siège » et à garantir un accès sûr aux travailleurs humanitaires. “À l’UNRWA, nous avons l’équivalent de 6 000 camions en Jordanie et en Égypte qui attendent le feu vert pour entrer à Gaza”, a-t-il écrit.

Elsa Softic, adjointe au directeur des opérations de Première Urgence Internationale, dénonçait déjà une « mascarade ». « Ce sont des colis jetés depuis les airs, sans localisation précise. Certains s’écrasent au sol ou sur des gens. Et nos équipes n’ont même pas été informées par les autorités israéliennes de la reprise de ces parachutages. C’est une mascarade ».

C’est surtout une mascarade permettant de détourner l’attention du fait que l’abject massacre continue méthodiquement :

Au moins 91 personnes ont été tuées à proximité de centres d’aide dans la bande de Gaza entre mercredi et jeudi, selon des rapports du Hamas et des hôpitaux locaux. Les forces israéliennes auraient tiré sur la foule.

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Cette semaine, s’est tenue une conférence de l’ONU sur la Palestine et la fameuse « solution à deux Etats » :

Alors qu’aucun cessez-le-feu n’est en vue à Gaza, une quarantaine de pays vont débattre, dès ce lundi 28 juillet et pendant deux jours, d’une résolution à long terme du conflit israélo-palestinien. L’Arabie saoudite et la France président au siège de l’ONU une conférence internationale sur la mise en œuvre de la solution à deux États. Cette conférence se tiendra à un niveau ministériel : un sommet de chefs d’État est prévu en septembre. 

Mais l’urgence est de sauver les gazaouis encore vivants :

Dès l’ouverture, le ton a été donné : « Nous devons agir avant qu’il ne soit trop tard, a lancé Antonio Guterres à la tribune des Nations unies. Le carnage à Gaza doit cesser, les otages doivent être libérés ». Le secrétaire général de l’ONU, comme de nombreux intervenants, a souligné l’urgence de passer du discours à l’action : « On ne peut pas juste contrôler ce conflit… On doit le régler ! On ne peut pas attendre que les conditions soient parfaites, on doit les créer. »

Ces bonnes paroles risquent de ne rester que des paroles car :

Si la conférence bénéficie d’un large soutien international, deux absences majeures sont à noter : Israël et les États-Unis. Washington a vivement critiqué cette initiative, y voyant, selon les mots de la porte-parole du Département d’État, « un coup de publicité ». Les États-Unis estiment que la conférence « prolongera la guerre, encouragera le Hamas, récompensera son obstruction et sapera les efforts concrets visant à instaurer la paix ».

Et la conférence s’est effectivement limité à de simples déclarations d’intention, mais c’est toujours un premier pas :

Paris a signé un document intitulé « l’appel de New York », aux côtés de 14 autres pays, dont certains — comme le Canada ou le Portugal — n’ont pas encore franchi le pas. L’objectif : soutenir et encourager cette initiative en faveur d’un État palestinien.

Les signataires insistent également sur l’importance de la normalisation des relations avec Israël et de son intégration dans la région, ainsi que de la démilitarisation du Hamas. Autant d’éléments que ces pays considèrent comme des étapes clés vers l’instauration d’une solution politique durable.

Car l’objectif affiché de cette conférence était clair : réaffirmer qu’il n’existe pas d’alternative crédible à la solution à deux États. Un message que les 125 participants, sans exception, ont martelé à la tribune de l’ONU tout au long de ces deux journées.

S’il n’en est ressorti aucune mesure concrète immédiate, les organisateurs insistent sur le fait que cette conférence visait avant tout à créer une dynamique diplomatique, à quelques semaines de l’Assemblée générale des Nations unies prévue en septembre.

Pour l’instant tout montre qu’Israël refuse la création d’un Etat Palestinien, qu’il préfère annexer, et organise tout sur le terrain pour rendre cela impossible :

Israël accélère ses efforts pour consolider son contrôle permanent sur la Cisjordanie grâce à un certain nombre de changements juridiques et institutionnels radicaux, selon un nouveau rapport d’Adalah, le Centre juridique pour les Droits des minorités arabes en Israël.

Le rapport de 87 pages, Structures juridiques de Distinction, de Séparation et de Domination territoriale, décrit la manière dont le gouvernement Netanyahu s’appuie rapidement sur une ancienne matrice juridique qui menace davantage le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

“Ce qui se passe en Cisjordanie accélère dangereusement les politiques d’annexion, en violation flagrante du droit international”, a déclaré Bishara. « Israël intensifie ses mesures pour changer le statut de la Cisjordanie, le statut de nombreux Palestiniens vivant dans la zone C qui sont soumis à une intensification des déplacements induits par la violence des colons et les politiques israéliennes. Cela s’ajoute à l’expansion des colons et à de nouvelles restrictions sur le développement palestinien dans la région.”

Israël commencera à annexer des parties de la bande de Gaza si le Hamas rejette à nouveau les efforts des médiateurs pour négocier un cessez-le-feu à Gaza et un accord de libération des otages, selon le quotidien Maariv, qui affirme que Jérusalem donnera une autre chance aux négociations.

Le rapport non sourcé indique que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a présenté la proposition lors d’une réunion avec un petit groupe de ministres, qui ont décidé de créer une entité spéciale pour administrer les zones annexées.

Un rapport séparé du journal Haaretz indique que Netanyahu a présenté le plan dans le cadre des efforts visant à empêcher le ministre des Finances Bezalel Smotrich de retirer son parti sioniste religieux d’extrême droite du gouvernement.

Macron ayant choisi de défendre la « solution à deux Etats », Israël commence à le frapper sournoisement, un premier avertissement :

Le 27 juillet, le média i24News [un média israélien] a relayé des allégations selon lesquelles des documents saisis à Gaza par Tsahal prouveraient des contacts secrets entre la France et le Hamas, datant d’une réunion au Qatar le 16 octobre 2020. Ces documents, révélés par la chaîne israélienne N12, suggèrent qu’un haut responsable des renseignements français, sous l’aval d’Emmanuel Macron, aurait rencontré des cadres du Hamas, qui auraient réaffirmé leur objectif de « vaincre l’entité sioniste » sans susciter de réaction française notable.

Cette fuite intervient dans un contexte tendu, après l’annonce du président français le 24 juillet de reconnaître un État palestinien, provoquant la colère d’Israël. Cependant, ces révélations doivent être prises avec prudence, car elles s’appuient sur des sources israéliennes sans corroboration indépendante, et le Quai d’Orsay a qualifié ces accusations d’« infondées », visant à discréditer ses efforts pour une solution négociée.

Heureusement, le renfort européen arrive :

« Je peux confirmer que le Royaume-Uni reconnaîtra l’État de Palestine d’ici à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, à moins que le gouvernement israélien ne prenne des mesures substantielles pour mettre fin à la situation épouvantable à Gaza, convienne d’un cessez-le-feu et s’engage dans une paix durable et à long terme, ravivant la perspective d’une solution à deux États », a déclaré le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Le dirigeant travailliste demande aussi à Israël de « permettre aux Nations unies de reprendre la fourniture d’aide et de s’engager à ce qu’il n’y ait pas d’annexions en Cisjordanie ». Parallèlement, Downing Street a annoncé avoir procédé à des largages d’aide humanitaire sur la bande de Gaza, menacée de « famine », selon l’ONU.

Le Canada s’y met aussi :

Comme la France et le Royaume Uni ces derniers jours, le Canada a lui aussi annoncé son « intention » de reconnaître l’État de Palestine à l’occasion de la prochaine Assemblée générale de l’ONU au mois de septembre. Une déclaration qui a immédiatement suscité la colère d’Israël pour qui elle entre dans le cadre d’une « campagne de pression internationale déformée ».

Alors Trump se lance à la rescousse de Netanyahou et, cela devient un réflexe conditionné, menace le Canada de sanctions douanières :

Le président américain Donald Trump a intensifié sa guerre commerciale avec le Canada un jour avant la date limite du 1er août pour un accord tarifaire, affirmant qu’il serait « très difficile » de conclure un accord avec le Canada après son soutien à l’État palestinien.

« Ouah ! Le Canada vient d’annoncer qu’il appuyait la création d’un État pour la Palestine. Cela rendra très difficile pour nous de conclure un accord commercial avec eux », a déclaré Trump sur Truth Social.

Pourtant, même certains partisans de Trump commencent à accuser le coup :

Pour la première fois, une élue républicaine a utilisé le mot « génocide » pour parler des actions menées par Israël à Gaza. Marjorie Taylor Greene, fervente partisane de Donald Trump, a aussi évoqué la crise humanitaire et la faim qui frappent les Palestiniens. Mais elle n’est pas la seule dans le camp MAGA à critiquer ouvertement le gouvernement israélien.

Il y a quelques semaines, le YouTubeur conservateur Theo Von a, lui aussi, accusé Israël de commettre un génocide à Gaza. Et plus récemment, l’ancien présentateur vedette de Fox News, Tucker Carlson, a pris la parole pour dénoncer la destruction d’une église à Gaza. « Ils n’ont pas le droit d’utiliser l’argent de mes impôts pour bombarder des églises », a-t-il lancé, en faisant référence aux armes américaines utilisées par l’armée israélienne.

Dès le mois de mars, la très influente Heritage Foundation, un cercle de réflexion conservateur, avait déjà appelé la Maison Blanche à revoir sa relation avec Israël, en prônant un « partenariat stratégique d’égal à égal ».

Quant à l’UE elle tergiverse encore, se montrant aussi timorée face à Israël que face à Trump :

Un rapport de la Commission, présenté fin juin aux 27 États membres, avait estimé qu’Israël violait un article de l’accord d’association qui l’unit à l’UE en matière de respect des droits de l’homme. L’exécutif européen planchait depuis sur sa riposte, débattant de plusieurs options possibles : interdire certaines des exportations, réviser sa politique de visas…

C’est finalement l’une des options les plus timorées qui a été retenue. Elle consiste à suspendre partiellement la participation d’Israël au grand programme de recherche Horizon Europe. Sont spécifiquement visées les start-ups spécialisées dans la cybersécurité, les drones ou l’intelligence artificielle. L’exécutif européen qualifie cette mesure de « ciblée » et « réversible ». Cette proposition doit toutefois être soumise au feu vert des États membres. Pour être adoptée à la majorité dite qualifiée, elle doit recueillir les votes de 55% des États, soit 17 pays qui doivent représenter 65% de la population de l’UE.

Et bien même « l’option la plus timorée » n’a pas été votée :

Les États membres de l’UE n’ont pas pu mobiliser le soutien nécessaire pour suspendre Israël du fonds Horizon Europe en réponse à la guerre à Gaza. La proposition nécessitait une majorité qualifiée des États membres pour être adoptée. Mais deux des plus grands pays – l’Allemagne et l’Italie – ont déclaré qu’ils avaient besoin de plus de temps pour l’examiner.

Et la réaction de Trump à ce regroupement international en défense de la Palestine fut :

Les États-Unis ont imposé jeudi des sanctions aux responsables de l’Autorité palestinienne et aux membres de l’Organisation de libération de la Palestine, les accusant de saper les efforts de paix avec Israël alors même que d’autres puissances occidentales se dirigeaient vers la reconnaissance d’un État palestinien.

« Il est dans notre intérêt de sécurité nationale d’imposer des conséquences et de tenir l’OLP et l’AP responsables de ne pas avoir respecté leurs engagements et de saper les perspectives de paix », a déclaré le Département d’État dans un communiqué.

Le Département d’État a déclaré que les deux organisations palestiniennes avaient « pris des mesures pour internationaliser » leur conflit avec Israël, y compris par le biais de la Cour pénale internationale, et ont déclaré que les deux avaient continué « à soutenir le terrorisme ». »

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Pendant que le reste du monde reste paralysé face aux crimes israéliens et l’inconditionnel soutien étasunien, seul un petit peuple montre du courage :

Les rebelles houthis du Yémen ont menacé d’attaquer tous les navires commerciaux connectés aux ports israéliens, quel que soit leur pays d’origine.

Le porte-parole militaire Ameen Hayyan a annoncé l’escalade dans une allocution télévisée, la décrivant comme une nouvelle phase de la campagne du groupe.

“Cette phase comprend le ciblage de tous les navires appartenant à toute entreprise qui traite avec les ports de l’ennemi israélien, quelle que soit la nationalité de cette entreprise, et dans n’importe quel endroit à la portée de nos forces armées”, a-t-il déclaré.

Hayyan a également exhorté les pays à rompre leurs liens avec Israël et à faire pression sur lui pour qu’il lève le “blocus” de Gaza.

Et l’Iran qui résiste encore aux coups de boutoir des Etats-Unis :

Les États-Unis prennent des sanctions contre la flotte iranienne commerciale

Les sanctions américaines visent 50 personnes ainsi que 50 navires présumés appartenir à la flotte commerciale du fils d’un important responsable de la République islamique. Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du Trésor américain affirme, dans un communiqué, qu’il s’agit de ses plus importantes sanctions liées à l’Iran depuis 2018.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a condamné les sanctions américaines comme « un acte malveillant visant à saboter le développement économique et le bien-être du peuple iranien ». Il estime qu’elles sont une « preuve manifeste de l’hostilité des responsables américains envers les Iraniens » et les a même qualifiées de « crime contre l’humanité ».

En même temps que ces sanctions, une campagne médiatique contre les services de renseignements iraniens est lancée :

 Les États-Unis et nombre de leurs alliés de l’OTAN accusent l’Iran d’un nombre croissant de menaces à travers l’Europe et l’Amérique du Nord et exigent qu’il mette fin à ses tentatives de nuire aux dissidents et à d’autres.

“Nous sommes unis dans notre opposition aux tentatives des services de renseignement iraniens de tuer, kidnapper et harceler des personnes en Europe et en Amérique du Nord en violation flagrante de notre souveraineté”, indique le communiqué conjoint publié jeudi.

“Ces services collaborent de plus en plus avec des organisations criminelles internationales pour cibler les journalistes, les dissidents, les citoyens juifs et les responsables actuels et anciens en Europe et en Amérique du Nord”, a-t-il déclaré. « C’est inacceptable.”

La déclaration n’a identifié aucune attaque particulière, bien que les États-Unis et d’autres aient mis en garde depuis de nombreuses années contre des complots parrainés par l’Iran sur le sol européen et américain.

Ce qui est reproché aux services de renseignements iraniens est pratiqué par tous les services de renseignement du monde entier, sans que les médias n’en parlent jamais, et en particulier les renseignements israéliens qui ont déjà assassinés des dizaines de scientifiques ou dirigeants iraniens. Si cette campagne médiatique est lancée maintenant c’est tout simplement dans le but de diaboliser l’Iran aux yeux de la population occidentale pour qu’elle soutienne ce que va bientôt subir l’Iran. Encore un bombardement ?

Voici un autre signe que le couple Israël/USA préparent quelque chose contre l’Iran :

Israël évacue la plupart de son personnel de mission diplomatique des Émirats arabes Unis, ont rapporté jeudi soir les médias israéliens, après que le Conseil de sécurité nationale israélien a renforcé son avertissement de voyage pour les Israéliens séjournant dans le pays du Golfe.

« Nous soulignons cet avertissement de voyage étant donné que nous comprenons que les organisations terroristes (les Iraniens, le Hamas, le Hezbollah et le Jihad mondial) intensifient leurs efforts pour nuire à Israël », a déclaré le NSC dans un communiqué.

La guerre en Ukraine

Trump devient de plus en plus frustré par la résistance de Poutine à ses injonctions, par conséquent :

Lundi 28 juillet, à l’occasion d’une rencontre en Écosse avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président américain Donald Trump a haussé le ton contre son homologue russe Vladimir Poutine. Il lui aurait donné « 10 à 12 jours » pour mettre fin au conflit en Ukraine, faute de quoi, il envisagerait des sanctions économiques « secondaires » sur l’achat de produits russes, tels que les hydrocarbures.

Parallèlement, il met en place d’autres moyens de pression sur la Russie :

Les États-Unis ont probablement déployé des armes nucléaires en Grande-Bretagne pour la première fois depuis plus de 15 ans, dans un avertissement potentiel à la Russie, a rapporté Bloomberg lundi, citant des données open source et des experts de la défense.

Le 16 juillet, un avion de transport militaire américain a volé avec son transpondeur actif de la base aérienne de Kirtland, au Nouveau-Mexique – une installation connue pour abriter des armes nucléaires – à la RAF Lakenheath dans l’est de l’Angleterre, indique le rapport. L’avion aurait transporté des bombes thermonucléaires B61-12, ce qui marquerait le premier déploiement nucléaire américain connu au Royaume-Uni depuis 2008, selon plusieurs analystes de la défense.

L’ancien haut responsable du contrôle des armements de l’OTAN, William Alberque, a déclaré que laisser le transpondeur de l’avion allumé était intentionnel et semblait viser à envoyer un message à Moscou. “C’est un acompte sur le fait qu’il reste encore beaucoup à faire pour que la posture de dissuasion de l’OTAN se renforce”, a-t-il déclaré. « Le retour des armes nucléaires américaines au Royaume-Uni n’est pas une mince affaire.”

Ni les États-Unis ni le Royaume-Uni n’ont confirmé cette décision. On ne sait pas non plus combien d’armes les États-Unis ont pu redéployer.

Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi 1er août avoir ordonné le déploiement de deux sous-marins nucléaires dans des régions « appropriées » en réponse aux « déclarations hautement provocatrices » de l’ancien président russe Dmitri Medvedev.

Puis encore des sanctions, qu’il sait pourtant inefficaces :

L’administration américaine devrait imposer des sanctions antirusses à l’expiration de la période de 10 jours à 12 jours, même si elles pourraient n’avoir aucun effet sérieux sur la situation autour de l’Ukraine, a déclaré le président américain Donald Trump aux journalistes.

« Nous allons imposer des sanctions. Je ne sais pas si les sanctions le dérangent [le président russe Vladimir Poutine]. Vous savez, ils connaissent bien les sanctions. Mais je connais mieux que quiconque les sanctions, les taxes douanières et tout le reste. Je ne sais pas si elles auront un effet, mais nous allons le faire quand même« , a-t-il déclaré.

Là encore du théâtre politique car l’important est de montrer qu’il punira tous ceux qui lui résisteront. Même la Chine ? Même la Russie ?

Un conflit militaire direct entre les États-Unis et la Russie est inimaginable et ne devrait jamais se produire, a déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio à Fox Radio dans une interview.

« Eh bien, ce n’est même pas une chose pensable. Je veux dire, comprenez, la guerre entre les États-Unis et la Russie est quelque chose que nous ne devrions jamais voir. Ce sont les deux plus grandes armées d’armes nucléaires au monde, et le danger serait tout simplement trop grand », a-t-il souligné lorsqu’on lui a demandé si la Russie était en mesure d’affronter militairement l’Amérique.

Rubio a noté que la chose à craindre « est une escarmouche ou une erreur de calcul qui conduit au début du conflit.« 

Voilà un éclair de conscience qui rassure un peu vis-à-vis du gouvernement Trump et confirme que l’attitude de Trump est avant tout du cinéma. Mais « une erreur de calcul… »

La sage déclaration de Rubio montre aussi le retard des dirigeants occidentaux dans l’idée qu’ils ont de la puissance militaire effective de la Russie :

Le premier système de missile hypersonique Oreshnik produit en série est entré en service dans les forces armées russes, a annoncé vendredi le président Vladimir Poutine lors d’un briefing sur l’état de l’opération militaire en Ukraine.

La Russie a testé au combat le nouveau missile hypersonique en novembre en menant une frappe sur une usine militaire en Ukraine. On pense que le missile Oreshnik est à capacité nucléaire, bien que Poutine ait précédemment déclaré que sa forme conventionnelle pouvait infliger des dommages comparables à une explosion nucléaire à faible rendement.

Il a également noté que la question de la fourniture de missiles Oreshnik à la Biélorussie serait probablement résolue d’ici la fin de l’année, ajoutant que des spécialistes des deux pays travaillaient actuellement à la préparation des positions pour le déploiement futur du système.

Le missile Oreshnik est un missile hypersonique, c’est-à-dire qu’il se déplace tellement vite qu’il n’est pas interceptable et que sa haute vitesse lui donne une puissance cinétique de destruction énorme mais totalement ciblée sur le lieu visé. De plus il est d’une grande précision, ce qui donne à la Russie le pouvoir de décapiter le siège d’un gouvernement ennemi sans que celui-ci n’ait le temps de réaliser ce qu’il se passe. Une avancée militaire russe complètement ignorée par les dirigeants européens, comme le montre la remarque de Rubio ci-dessus.

Sachant bien tout cela, la Russie continue sa guerre d’attrition, une attrition qui semble presque atteinte :

Un commandant ukrainien défendant la région a déclaré à CNN qu’il n’avait pas reçu de nouveau personnel dans son unité depuis huit mois et qu’il ne faisait que réapprovisionner les positions de première ligne – où parfois deux soldats retiennent plus d’une douzaine d’attaquants russes – avec des drones, car les véhicules n’atteignent plus les tranchées.

Son problème persistant, ce sont les gens : depuis huit mois, Vasyl, de la 93e Brigade mécanisée, n’a pas reçu de nouveau personnel. “Nous avons une pénurie critique de personnel. Personne ne veut se battre. La guerre est finie (pour eux). Les anciens membres du personnel sont laissés, ils sont fatigués et veulent être remplacés, mais personne ne les remplace.”

Même le média ukrainien Kyiv Independent le reconnait :

Depuis que la Russie a lancé son invasion à grande échelle, le gouvernement ukrainien n’a pas mis en place de système de rotation des troupes ou de les renvoyer chez eux après des déploiements prolongés. En vertu de la législation actuelle, la démobilisation n’est autorisée qu’une fois la loi martiale sera levée.

Le défi est moins une question de législation que de recruter suffisamment de nouveaux soldats pour soulager ceux qui sont en service continu depuis 2022. En bref, l’Ukraine ne mobilise pas suffisamment de troupes chaque mois pour laisser les soldats se démobiliser, laissant les familles se demander quand elles seront réunies.

Pour sûr, ces infos n’échapperont pas aux russes qui se préparent à l’écroulement généralisé de la défense ukrainienne. Des infos qui n’échappent pas non plus à Trump et qui expliquent son empressement soudain à changer de politique vis-à-vis de Poutine.

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Après la marche arrière de Zelensky au sujet de sa mise au pas du service ukrainien de lutte contre la corruption face aux pressions tant internes qu’externes, son parti a trouvé un nouvel argument pour ne plus annuler la loi qu’il venait de voter :

Des dizaines de députés de Volodymyr Zelensky refusent de voter pour restaurer l’indépendance des agences ukrainiennes de lutte contre la corruption, craignant que les pouvoirs récupérés ne soient utilisés par les procureurs pour se venger d’eux.

Selon trois personnes proches du dirigeant ukrainien, pas moins de 70 députés du parti au pouvoir Serviteur du peuple ont signalé leur malaise face à la mesure, qui annule un projet de loi adopté à la hâte par le Parlement mardi. “Les gens ont peur d’être injustement poursuivis en justice pour se venger”, a déclaré l’un des hauts responsables de la faction parlementaire de Zelensky.

Se venger comment ? En les poursuivant pour corruption ?

Finalement, la pression fut trop forte et le Parlement ukrainien a voté à l’unanimité l’annulation de cette loi qu’il venait d’adopter :

C’est avec 331 voix sur 340 [les 9 députés manquant étaient absents le jour du vote] que le Parlement ukrainien a voté la nouvelle loi proposée par Volodymyr Zelensky pour garantir l’indépendance des institutions clés de lutte contre la corruption.

La Première ministre Ioulia Svyrydenko a aussitôt salué le vote, assurant que la nouvelle loi « élimine le risque d’ingérence dans le travail des organismes de lutte contre la corruption ». « Il s’agit d’une réponse claire aux attentes de la société et de nos partenaires européens », a-t-elle ajouté sur les réseaux sociaux.

 

 

 

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