√La revue de presse internationale pour la semaine du 1er au 7 septembre 2025 ~ Songkrah
Par Wayan – Le 7 septembre 2025 – Le Saker Francophone
Le sommet de l’Organisation de Coopération de Shangaï
Cette semaine, dans la foulée du sommet des BRICS, le « Grand Sud », en particulier le continent asiatique, a tenu une autre grand-messe célébrant un « nouvel ordre mondial », non plus basé sur un unilatéralisme occidental mais sur un multilatéralisme mondial. Un sommet tenu en Chine, l’un des pays fondateurs de l’Organisation de Coopération de Shangaï.
Commençons par présenter la vision chinoise de l’événement, telle que nous la rapporte le média chinois Global Times :
Le président chinois Xi Jinping se réunit avec plus de 20 dirigeants étrangers et chefs de 10 organisations internationales au bord de la rivière Haihe. Parmi les invités au sommet figurent des chefs d’État, des chefs de gouvernement et leurs conjoints des pays membres de l’OCS, des États observateurs et des partenaires de dialogue, ainsi que des invités comme le secrétaire général des Nations Unies (ONU) et les dirigeants d’autres organisations internationales.
Le président Xi a souligné que ce sommet avait pour mission importante de créer un consensus, de déclencher une dynamique de coopération et de tracer un plan directeur pour le développement lors d’un banquet accueillant des invités internationaux le 31 août. De » SCO » à « SCO plus », l’organisation a maintenant convoqué le plus grand rassemblement depuis sa création, reflétant pleinement sa forte cohésion interne et son influence internationale croissante.
Aujourd’hui, dans le contexte où certaines puissances occidentales sapent délibérément les mécanismes multilatéraux, le département de la coopération internationale de l’OCS, chargé de l’élargissement, est devenu l’un de ses organes les plus actifs. Cela met en évidence une profonde reconnaissance des principes de l’OCS et démontre que le multilatéralisme n’est pas dépassé, il est plutôt devenu la « compétitivité institutionnelle » de l’OCS. »
Xi Jinping en a profité pour présenter sa vision d’avenir qu’il nomme « l’initiative de gouvernance globale » :
Le président chinois Xi Jinping a proposé lundi l’Initiative de gouvernance mondiale (GGI) lors de la réunion « Shanghai Cooperation Organization Plus » à Tianjin.
« J’ai hâte de travailler avec tous les pays pour un système de gouvernance globale plus juste et équitable et de progresser vers une communauté avec un avenir partagé pour l’humanité », a déclaré Xi lors de la réunion.
Il a souligné cinq principes pour la GGI :
— Premièrement, nous devrions adhérer à l’égalité souveraine.
— Deuxièmement, nous devons respecter l’état de droit international.
— Troisièmement, nous devrions pratiquer le multilatéralisme.
— Quatrièmement, nous devrions préconiser l’approche centrée sur les personnes.
— Cinquièmement, nous devrions nous concentrer sur des actions concrètes.
Rien de bien révolutionnaire, si ce n’est un retour à des relations internationales plus équitables et apaisées. Il reste à voir ce que cela va donner en pratique.
Il finit son discours par une pique envers la « l’hégémonisme et la politique de puissance » des Etats-Unis :
Les membres de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) devraient continuer à résister à “l’hégémonisme et à la politique de puissance” pour aider à construire un système international plus juste, a déclaré lundi le président chinois Xi Jinping en ouvrant la réunion des dirigeants du groupe à Tianjin.
Prononçant un discours liminaire devant les dirigeants et les représentants des pays membres et partenaires, Xi a invoqué ce qu’il a appelé “l’esprit de Shanghai” de “confiance mutuelle, bénéfice mutuel, égalité, consultation, respect des diverses civilisations et poursuite du développement partagé.”
Xi a salué les progrès réalisés par l’OCS depuis sa fondation en 2001 et a défini de nouvelles priorités. Il a déclaré que les membres doivent “s’opposer à la mentalité de la Guerre froide, à la confrontation en bloc et aux pratiques d’intimidation” – des termes souvent utilisés par Pékin pour critiquer les politiques américaines et occidentales.
“Nous devrions préconiser un monde multipolaire égal et ordonné et une mondialisation économique universellement bénéfique et inclusive, et rendre le système de gouvernance mondiale plus juste et équitable », a-t-il ajouté.
Un des points forts de ce sommet fut la rencontre historique entre Xi Jinping et Modi, témoignant de la franche réconciliation entre les deux géants asiatiques :
L’Inde et la Chine sont des partenaires de développement et non des rivaux, ont convenu dimanche le Premier ministre Narendra Modi et le président chinois Xi Jinping, qui ont discuté des moyens d’améliorer les liens commerciaux dans un contexte d’incertitude commerciale mondiale.
Modi est en Chine pour la première fois en sept ans pour assister à une réunion de deux jours du bloc de sécurité régionale de l’Organisation de coopération de Shanghai, avec le président russe Vladimir Poutine et les dirigeants de l’Iran, du Pakistan et de quatre États d’Asie centrale dans une démonstration de solidarité du Sud mondial.
« Nous nous engageons à faire progresser nos relations sur la base du respect mutuel, de la confiance et des sensibilités », a déclaré Modi lors de la réunion en marge du sommet, selon une vidéo publiée sur son compte officiel X.
Xi a déclaré que la Chine et l’Inde étaient des opportunités de développement l’une pour l’autre plutôt que des menaces, a rapporté l’agence de presse officielle chinoise Xinhua.
« Il le faut … ne laissez pas la question de la frontière [les militaires chinois et indiens avaient régulièrement des accrochages le long de leur frontière commune dans l’Himalaya] définir l’ensemble des relations Sino-indiennes », a déclaré Xi à Xinhua.
Pour montrer sa foi en le « multilatéralisme » Modi a continué sa tournée en signant un accord de coopération avec le Japon :
L’Inde et le Japon ont dévoilé une feuille de route décennale pour la coopération dans divers secteurs, alors que New Delhi cherche des marchés plus larges pour compenser les droits de douane de 50% sur ses exportations vers les États-Unis.
” Le partenariat Inde-Japon est enraciné dans la confiance mutuelle, reflète nos priorités nationales et est façonné par nos valeurs et croyances communes », a déclaré Modi. « Ensemble, nous portons un rêve commun de paix, de progrès et de prospérité pour nos peuples et pour le monde.”
” Je crois qu’il est dans l’intérêt des deux nations de construire une relation mutuellement bénéfique », a déclaré Ishiba.
« Cela implique de tirer parti des forces de chacun, de relever les défis auxquels nous sommes confrontés ensemble et de mettre en commun notre sagesse pour créer conjointement des solutions aux problèmes de la prochaine génération – des problèmes pour lesquels personne ne détient actuellement les réponses.”
Quant à Erdogan, fidèle à son habitude de miser sur les deux tableaux, il en a profité pour tenter d’améliorer ses relations avec la Chine
À l’issue du précédent sommet de l’OCS, l’an dernier, Recep Tayyip Erdogan avait annoncé que son pays souhaitait rejoindre l’organisation. Mais l’adhésion de la Turquie ne semble pas à l’ordre du jour, du fait de son appartenance à l’Otan et de l’opposition de certains membres, dont l’Inde.
À Tianjin, le président turc vient surtout pratiquer ce qu’il appelle sa « diplomatie à 360° » : équilibrer les alliances traditionnelles, occidentales, d’Ankara avec un engagement toujours plus poussé en Asie, au nom de ses intérêts économiques et sécuritaires.
La Turquie cherche notamment à développer ses relations avec la Chine, où Tayyip Erdogan ne s’était pas rendu depuis six ans. Xi Jinping, lui, n’a jamais effectué de visite d’État en Turquie.
L’Iran, qui est membre de l’OCS depuis 2021, en a profité pour renforcer son alliance dans la perspective d’une future attaque israélienne contre lui :
Le président iranien Masoud Pezeshkian a déclaré que le prochain sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) offrait une opportunité de contrer l’unilatéralisme américain et européen dans les affaires internationales.
Il a décrit le sommet comme un effort pour renforcer la coopération vers le multilatéralisme et contrer l’unilatéralisme et l’autoritarisme que les États-Unis et certains pays européens ont façonnés.
La réunion offre aux participants “une occasion très appropriée et importante de rapprocher leurs points de vue dans les domaines scientifique, culturel, économique, politique et sécuritaire et de s’entraider”, a souligné Pezeshkian.
Il a en outre exprimé l’espoir que ses réunions contribueront positivement et efficacement à la paix et à la sécurité régionales et mondiales, ainsi qu’au développement des relations.
Tout comme l’Iran, Poutine a bien besoin de l’arrière stratégique que représente l’OCS :
L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) pourrait devenir le principal véhicule pour inaugurer un système de gouvernance mondiale plus équitable, a déclaré le président russe Vladimir Poutine, ajoutant qu’il soutenait les initiatives de la Chine à cet égard.
S’exprimant lors de la session prolongée du sommet de l’OCS à Tianjin, en Chine, Poutine a noté que
” Il semble que l’OCS pourrait jouer un rôle de premier plan dans les efforts visant à former un système de gouvernance mondiale plus juste et équitable », a suggéré Poutine, ajoutant qu’il serait basé sur la primauté du droit international et les dispositions clés de la Charte des Nations Unies. À la lumière de cela, a poursuivi le président russe, la Russie a pris note des idées du président chinois Xi Jinping à ce sujet.
Le sujet, selon Poutine, est devenu “particulièrement pertinent dans une situation où certains pays n’abandonnent toujours pas leur quête de domination dans les affaires internationales.” Le président russe n’a pas précisé cette déclaration, mais ces commentaires s’inscrivent dans le contexte d’une pression occidentale sans précédent sur la Russie.
On a même assisté à un petit miracle pendant cette réunion pleine de bonnes volontés :
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a serré la main du président de l’Assemblée nationale sud-coréenne, Woo Won-shik, mercredi à Pékin, a annoncé le bureau de Woo.
Avec le président sud-coréen Lee Jae Myung, Woo a appelé à la reprise du dialogue entre Séoul et Pyongyang après une période de relations particulièrement tendues.
Du coté des médias et dirigeants occidentaux, la caricature faite de ce rapprochement entre pays qui n’aspirent qu’à moins de pression de la part de l’Occident et plus d’équilibre et de paix dans la gestion des affaire mondiales, montre un mélange de mépris et de crainte :
« La présence de Vladimir Poutine, de Masoud Pezeshkian (Iranien) et de Kim Jong Un [au sommet de l’OCS] souligne le rôle de la Chine en tant que première puissance autoritaire du monde« , a déclaré Neil Thomas, expert en politique chinoise au Centre d’analyse de la Chine de l’Asia Society Policy Institute.
En signe de solidarité avec les agresseurs de la pire guerre en Europe depuis 80 ans, le Chinois Xi Jinping se réunira pour la première fois avec ses homologues russe et nord-coréen sous le regard de Donald Trump et d’autres dirigeants occidentaux.
Le rassemblement de Vladimir Poutine et Kim Jong Un à Pékin cette semaine témoigne de l’influence du président chinois sur les régimes autoritaires désireux de redéfinir l’ordre mondial dirigé par l’Occident, tandis que les menaces, les sanctions et la diplomatie axée sur les taxes douanières de Trump mettent à rude épreuve les alliances américaines de longue date, selon des analystes géopolitiques.
Le message de Xi avec son exercice de plusieurs jours de puissance douce et dure est clair: la Chine est une force qui veut réinitialiser les règles mondiales – et elle n’a pas peur de défier celles de l’Occident.
C’est aussi la première fois que les dirigeants d’un quatuor de nations que les stratèges de Washington avertissent convergent pour former un “axe du bouleversement” anti-américain seront réunis en un seul événement.
Peter Navarro, conseiller commercial du président américain Donald Trump, a déclaré mardi que « c’est une honte » que le Premier ministre Narendra Modi ait partagé la scène avec les « deux plus grands dictateurs autoritaires » du monde lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai en Chine.
En parlant aux journalistes, Navarro a déclaré que le Premier ministre Modi devait se mobiliser et être avec l’Europe et l’Ukraine, et cesser « d’acheter du pétrole à la Russie. »
Le parti antiaméricain de Xi Jinping
Vous pensez peut-être que l’endroit où les dirigeants nationaux se réunissent pour parler de l’avenir du monde est Washington, DC, ou peut-être le siège de l’ONU à New York. En fait, alors que le président Xi Jinping accueille plus de 20 présidents et premiers ministres en Chine, une nouvelle réalité s’installe.
On remarquera au passage que les dirigeants et médias occidentaux utilisent la même tactique pour leurs affaires politiques intérieures et extérieures. Se présenter comme « le centre » ou « la démocratie », le parti du « bien », et vilipender, diaboliser l’opposition en la présentant comme « le parti du mal ».
Tout comme les partis et médias dits « centristes » vilipendent et diabolisent les partis d’opposition intérieurs en les traitant « d’extrémistes de gauche » et « d’extrémistes de droite », les pays dit « démocratiques » vilipendent et diabolisent les pays qui ne veulent pas se soumettre à leur pression en les traitant « d’autocraties », de « dictatures » et autre « axe du mal », qu’ils soient de tendance socialiste, comme le Venezuela, Cuba, ou la Chine, ou de « droite » comme la Russie et l’Iran. Même Orban commence à être traité « d’autocrate », alors que la Hongrie a le même système politique que les autres pays de l’UE, simplement parce qu’il résiste aux injonctions de le Commission européenne.
Ce classement manichéen ne repose donc pas tant sur des différences idéologiques que sur des différents géopolitiques, les pays de « l’axe du mal » étant ceux qui résistent aux pressions et diktats des gouvernement occidentaux en général et étasunien en particulier.
Le cas de Saddam Hussein est particulièrement éclairant. Traité avec respect et finances tant qu’il était du coté étasunien en lançant une guerre contre l’Iran. Traité de tous les noms et finalement mis à mort quand il a commencé à prendre trop d’initiatives personnelles. De même quelle réelle différence politique ou idéologique entre Bashar El Assad et Mohamed Ben Salman ? Elle est relativement faible. Pourtant la manière dont les dirigeants et médias occidentaux traient ces deux dirigeants est à l’opposée l’une de l’autre.
Pour les occidentaux donc, le regroupement de pays asiatiques dans le cadre de l’OCS relèvent d’un « axe du bouleversement » alors que le regroupement des pays occidentaux dans le cadre de l’OTAN est une « nécessité de protection ». Pour la Russie, la Chine et l’Iran c’est exactement le contraire.
L’Ukraine
Cette semaine, les européens, Macron en particulier, prévoyaient d’avancer sur les « garanties de sécurité » promises à l’Ukraine. En début de semaine, von der Leyen a vendu la peau de l’ours russe avant de l’avoir tué :
L’Europe élabore des « plans précis » pour un déploiement multinational de troupes en Ukraine dans le cadre de garanties de sécurité post-conflit qui auront le soutien des capacités américaines, a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au Financial Times dans une interview publiée dimanche.
” Le président Trump nous a rassurés sur le fait qu’il y aura (une) présence américaine dans le cadre du filet de sécurité“, a déclaré von der Leyen au FT, ajoutant que « Cela a été très clair et affirmé à plusieurs reprises.”
Le déploiement devrait inclure potentiellement des dizaines de milliers de soldats dirigés par des Européens, soutenus par l’aide des États-Unis, y compris des systèmes de contrôle et de commandement et des moyens de renseignement et de surveillance, indique le rapport, ajoutant que cet arrangement a été convenu lors d’une réunion entre le président américain Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy et de hauts dirigeants européens le mois dernier.
Pourtant, le lendemain, le gouvernement allemand dit le contraire :
Berlin a mis de côté son projet de déployer éventuellement des soldats allemands en Ukraine en cas de cessez-le-feu, a rapporté Bild [un média allemand] dimanche, citant des sources gouvernementales.
Selon Bild, la position de Trump a mis un terme aux discussions de Berlin sur le déploiement “jusqu’à nouvel ordre“. Des sources ont déclaré au média que l’idée pourrait revenir “si Trump agissait” ou une fois que Moscou et Kiev seraient parvenus à un règlement.
Dans une interview accordée à ZDF dimanche, Merz a confirmé la volte-face, affirmant que “personne ne parle de troupes au sol à ce stade” et indiquant que les discussions pourraient reprendre une fois qu’un cessez-le-feu sera en place.
Le ministre allemand de la défense en a profité pour rappeler à von der Leyen les limites de son mandat :
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a critiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pour ses récentes remarques sur un éventuel déploiement de troupes de l’UE en Ukraine. La direction du bloc n’a ni juridiction ni compétence en la matière, alors que les délibérations devraient rester privées, a soutenu Pistorius.
Pistorius a fait ces remarques en s’adressant aux journalistes lors d’une visite chez un fabricant d’armes près de Cologne lundi. Il a déclaré qu’il était” complètement malavisé » de discuter publiquement de déploiements potentiels ou de toute autre mesure de sécurité militaire pour l’Ukraine pour le moment.
« Mis à part le fait que l’Union européenne n’a aucune juridiction ou compétence en matière de déploiement de troupes – peu importe pour qui ou pour quoi – je serais très prudent avant de confirmer ou de commenter de telles considérations de quelque manière que ce soit”, a-t-il déclaré.
Diverses parties délibèrent encore “de ce qui pourrait être possible, de ce qui pourrait ne pas être possible, et dans quelles conditions et réserves quelque chose pourrait même être envisageable”, a déclaré le ministre.
Le surlendemain, Macron annonce encore un autre point de vue :
Le président français Emmanuel Macron a déclaré mercredi aux côtés de Zelenskiy à Paris que les dirigeants de la coalition approuveraient jeudi les plans de garanties de sécurité complétés par leurs armées.
Deux responsables européens ont déclaré que les plans “techniques » détaillés avaient été achevés sans entrer dans les détails de ce que cela signifiait réellement.
« Nous sommes prêts, nous Européens, à fournir des garanties de sécurité à l’Ukraine », a déclaré Macron. « Cela nous permet de dire fermement que nous sommes prêts pour une paix solide pour l’Ukraine et les Européens, mais la question est maintenant de voir la sincérité de la Russie. »
La Russie a donc répondu en toute « sincérité » au plan européen :
Le Kremlin a déclaré que les puissances européennes entravaient les efforts du président américain Donald Trump pour parvenir à la paix en Ukraine et que la Russie poursuivrait ses opérations en Ukraine jusqu’à ce que Moscou voie de réels signes que Kiev était prête pour la paix.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes des médias officiels russes que le « parti européen de la guerre » continuait d’entraver les efforts américains et russes sur l’Ukraine.
« Nous sommes prêts à résoudre le problème par des moyens politiques et diplomatiques », a déclaré Peskov. « Mais jusqu’à présent, nous ne voyons pas de réciprocité de la part de Kiev dans ce domaine. Nous allons donc poursuivre l’opération militaire spéciale. »
Puis, voyant ce cafouillage européen, la Russie en tire ses propres conclusions :
Un “parti de la guerre” européen tente de saboter le processus diplomatique lancé par les États-Unis et la Russie pour mettre fin au conflit ukrainien, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Dimanche, Peskov a déclaré que la position du « parti européen de la guerre » est “en contraste frappant avec l’approche poursuivie” par Trump et le président russe Vladimir Poutine.
“Les Européens entravent les efforts [de paix]”, dans le cadre de leur stratégie visant à « contenir » la Russie, a déclaré le porte-parole du Kremlin aux journalistes.
Il a ajouté que certains États membres de l’OTAN encourageaient l’Ukraine à refuser de négocier de bonne foi avec la Russie – une stratégie qui “ne fera aucun bien au régime de Kiev.”
Finalement, à l’issue de cette réunion Macron a fait quelques déclarations :
Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont « engagés » jeudi 4 septembre à participer à une « force de réassurance » dans le cadre d’un futur cessez-le-feu russo-ukrainien, en déployant des troupes en Ukraine ou en étant « présents sur le sol, en mer ou dans les airs », a annoncé jeudi Emmanuel Macron au cours d’une conférence de presse à Paris.
Aucun de ces 26 pays n’a été nommé.
« Cette force n’a pas pour volonté ou pour objectif de mener quelque guerre contre la Russie », a dit le président français devant la presse à Paris après cette réunion de la « Coalition des volontaires », ces États essentiellement européens soutenant l’Ukraine et après un contact téléphonique entre les principaux alliés européens et Donald Trump. Mais de la dissuader d’attaquer à nouveau l’Ukraine à l’avenir. « Le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient », a-t-il expliqué, que ce soit via un « cessez-le-feu », un « armistice » ou un « traité de paix ».
Admirons la pirouette linguistique, « les garanties de sécurité se déploient » au lieu de dire « des forces armées se déploient ».
Le chef de l’État français a aussi déclaré que les détails d’organisation de cette « force de réassurance » ne seraient pas communiqués, afin de ne pas se « découvrir » face à la Russie. Selon Emmanuel Macron, l’Allemagne, l’Italie et la Pologne « font partie des 26 contributeurs », a-t-il toutefois dit, « soit pour la régénération de l’armée ukrainienne, soit pour la sécurité sur son sol, dans ses airs, en mer ».
Pourtant, comme on l’a vu plus haut, les dirigeants italien et allemand ont clairement dit le contraire.
Il en a été question lors d’une visioconférence avec Donald Trump après le sommet. Répondant à des questions de la presse, le président français a assuré que le « soutien américain » à ces « garanties de sécurité » pour Kiev serait finalisé « dans les prochains jours » et que les Américains avaient « été très clairs » sur leur participation. « Il n’y a pas de doute sur ce sujet », a-t-il martelé.
Comme à son habitude, Trump n’a jamais été « très clair » sur le sujet. En général on l’entend plutôt dire « que les européens se démerdent avec le problème ukrainien ».
En Ukraine, on souligne surtout qu’il ne s’agit pour l’instant que de mots, sans feuille de route, calendrier et surtout détails techniques pour le moment, rapporte notre correspondante à Kiev, Emmanuelle Chaze. Ukrainska Pravda rapporte que le format des garanties devra encore être déterminé.
On sent donc à travers cet article que cette réunion fut surtout une démonstration de relation publique de la part de Macron et que le débat sur ce sujet continue de patiner.
Poussons l’analyse de ce sujet un peu plus loin pour voir sa complète aberration. Comment proposer d’envoyer « des dizaines de milliers de soldats occidentaux » en Ukraine, alors qu’une éventuelle paix aurait été signée, pourrait inciter la Russie à la signer. Au contraire, face à cette perspective la Russie n’a aucun intérêt à signer une paix qui la retrouverait confrontée à ce qu’elle refuse, c’est-à-dire des forces de l’OTAN basées en Ukraine. Du point de vue russe, la proposition de Macron est donc perçue comme une provocation pour prolonger/déclencher une guerre OTAN-Russie, comme on l’a vu ci-dessus. Macron et von der Leyen doivent bien le savoir aussi…
Nous finirons ce chapitre sur un extrait de l’éditorial du journal allemand die Welt :
« Si la situation en Ukraine n’était pas si grave et si la guerre d’agression russe ne faisait pas des victimes chaque jour on pourrait considérer la soi-disant Coalition des Volontaires comme une série sur Netflix, avec son rebondissement dans chaque épisode pour maintenir l’intérêt et garder les téléspectateurs devant leur écran ». « Un cessez-le-feu n’est pas en vue, malgré l’ultimatum lancé par Donald Trump à son homologue Vladimir Poutine », poursuit die Welt. « Les Européens tentent néanmoins de démontrer leur détermination et de faire pression sur les américains au sujet des garanties de sécurité ».
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Etant nécessaire de convaincre la population européenne d’une future guerre contre la Russie, von der Leyen s’est prêtée à une petite « opération psychologique » ou « psyop » comme les appellent les anglo-saxon, en d’autres mots de la « propagande de guerre » :
La présidente de la Commission a entamé, vendredi 29 août, une tournée des pays de l’Union européenne (UE) frontaliers ou situés non loin de la Biélorussie et de la Russie pour faire part de la « pleine solidarité » de l’UE à leur égard. Son déplacement en Bulgarie a eu lieu dimanche 31 août, après des étapes en Lettonie, en Finlande, en Estonie et en Pologne. Et « lors de l’approche pour l’atterrissage à l’aéroport de Plovdiv, le signal GPS a disparu », a indiqué le gouvernement bulgare.
Les pilotes se sont retrouvés dépourvus de données précises. L’appareil a donc repris de l’altitude, pendant une heure, nécessaire pour utiliser des moyens analogiques, à l’ancienne et pouvoir se poser en toute sécurité.
Très vite, les autorités bulgares et européennes ont pointé la Russie. « Nous pouvons confirmer qu’il y a eu brouillage GPS, a déclaré lundi une porte-parole de la cheffe de l’exécutif européen, Arianna Podesta. Les autorités bulgares nous ont informés qu’elles soupçonnaient que cela était dû à une ingérence flagrante de la Russie ».
L’OTAN a profité de cette histoire pour montrer sa détermination :
L’OTAN s’efforce de contrer le brouillage des vols civils par la Russie, a déclaré mardi le chef de l’alliance, deux jours après qu’un avion transportant la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a perdu sa capacité à utiliser la navigation GPS en vol dans l’espace aérien bulgare.
L’ensemble du continent était sous « la menace directe des Russes », a déclaré le Secrétaire général Mark Rutte lors d’une conférence de presse à Luxembourg avec le Premier ministre et le ministre de la Défense du duché. « Nous sommes tous sur le flanc Est maintenant, que vous habitiez à Londres ou à Tallinn. »
Pourtant, un site internet suédois, donc européen, de traçage de vols longs courriers montre que la mésaventure de von der Leyen ne tient pas la route :
Le site Web de suivi des vols Flightradar24 a réfuté les allégations de plusieurs médias et responsables de l’UE selon lesquelles l’avion de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen aurait été soumis à un brouillage du signal GPS.
L’avion qui a transporté le chef de la Commission européenne en Bulgarie dimanche a montré une bonne qualité de signal GPS tout au long de sa route, a écrit le service de surveillance sur X lundi. Le vol n’est arrivé que neuf minutes plus tard que prévu, a indiqué le service, notant que certains médias ont affirmé à tort que “l’avion était en attente pendant 1 heure.”
“Le transpondeur de l’avion a signalé une bonne qualité du signal GPS du décollage à l’atterrissage”, a-t-il ajouté.
Les problèmes présumés de GPS ont été signalés pour la première fois par le Financial Times, qui citait des sources anonymes qui affirmaient que les pilotes avaient subi des pannes de signal si graves qu’ils avaient dû utiliser des « cartes papier » pour atterrir.
Pour ceux qui doutent que ce soit une psyop et veulent plus de détails, je les renvoie à l’analyse détaillée [traduite en français] d’un ancien militaire allemand sur cette histoire.
Israël/Palestine
Cette semaine, en support à l’invasion militaire de Gaza, les médias occidentaux ont remis sur le tapis le fantasme de Trump :
Le plan des États-Unis pour l’après-guerre à Gaza prévoit de déplacer toute la population du territoire palestinien. La Bande de Gaza serait alors placée sous administration américaine pendant dix ans pour le transformer en un centre touristique et technologique, rapporte dimanche 31 août le Washington Post.
Le plan de 38 pages, consulté par le quotidien américain, envisage le déplacement « volontaire » tous les habitants de Gaza – soit quelque deux millions – vers d’autres pays ou dans des zones sécurisées à l’intérieur du territoire dévasté par près de deux ans de guerre, le temps de sa reconstruction.
Ceux qui accepteraient de partir recevraient 5 000 dollars en cash ainsi qu’une aide couvrant quatre ans de loyer et un an de nourriture, selon ce plan. Les propriétaires terriens se verraient quant à eux offrir des « jetons numériques », à utiliser pour financer une nouvelle vie ailleurs ou à échanger contre un appartement dans l’une des six à huit nouvelles « villes intelligentes et alimentées par l’IA » devant être construites à Gaza.
Des usines de voitures électriques, des centres de données ou des hôtels y seraient financés par des investissements publics et privés. Le territoire palestinien serait placé le temps de la reconstruction sous l’administration d’une entité baptisée Gaza Reconstitution, Economic Acceleration and Transformation Trust, ou GREAT Trust. Le plan prévoit que cet organisme gouverne pendant dix ans avant de laisser la place à une « entité palestinienne réformée et déradicalisée ».
Serait-ce ce que l’on appelle de la politique fiction ? Entre Macron au sujet de l’Ukraine et Trump au sujet de Gaza, on nage en plein dedans.
Pourtant, selon la Croix-Rouge qui a l’expérience de terrain des conséquences des guerres :
« Il est impossible que l’évacuation massive de la ville de Gaza puisse être menée à bien de manière sûre et digne dans les conditions actuelles », a déclaré la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric. Un tel projet est « non seulement irréalisable, mais aussi incompréhensible » si Israël entend respecter les principes du droit international humanitaire, a-t-elle estimé.
L’armée israélienne a déclaré officiellement vendredi la ville de Gaza « zone de combat dangereuse », en vue de son offensive majeure à venir. L’armée n’a pas explicitement appelé à une évacuation de la ville, mais un porte-parole a jugé mercredi qu’elle était « inévitable ».
Je n’ai pas souvenir, dans l’histoire moderne, d’une guerre dont le but était de vider une région entière de sa population. C’est un projet complètement dingue qui montre, une fois de plus, la folie furieuse dans laquelle baigne le gouvernement israélien.
Mais il n’y a pas que Gaza qu’Israël veut vider de sa population, la Cisjordanie aussi :
Les Palestiniens de Cisjordanie occupée par Israël sont confrontés à de graves pénuries d’eau qui, selon eux, sont motivées par des attaques croissantes contre des sources d’eau rares par des colons juifs extrémistes.
Partout en Cisjordanie, dans les communautés palestiniennes, les habitants signalent des pénuries qui ont laissé les robinets des maisons secs et les fermes sans irrigation.
« Nous ne recevons de l’eau à la maison que deux fois par semaine, donc les gens sont obligés de venir ici » [aux sources d’eau], a déclaré Umm Ziad, alors qu’elle remplissait des bouteilles en plastique vides avec de l’eau aux côtés d’autres habitants de Ramallah.
Voire tout le Proche-Orient ?
Israël n’est pas intéressé à adhérer aux frontières établies du Moyen-Orient fixées par l’accord Sykes-Picot signé à la fin de la Première Guerre mondiale et a “la capacité ou le désir” de s’emparer du Liban et de la Syrie, selon l’envoyé spécial américain Tom Barrack.
Barrack a fait cette évaluation dans une interview étonnante et franche avec la personnalité en ligne Mario Nawfal, qui a été mise en ligne jeudi soir. Ce n’était qu’une des nombreuses idées partagées par Barrack, qui est au centre de la diplomatie américaine dans la région.
Et avant de s’emparer du Liban il est nécessaire qu’il y ait le moins de témoins possibles :
La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a fait état, mercredi 3 septembre, de l’une des attaques israéliennes « les plus graves » contre son personnel depuis le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre à la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais. « Hier matin, des drones de l’armée israélienne ont largué quatre grenades à proximité de Casques bleus » près de la Ligne bleue, la ligne de démarcation fixée par l’ONU entre Israël et le Liban, a déclaré la Finul dans un communiqué. La force onusienne n’a pas fait état de blessés.
Un contrôle de la région qui se fera avec le support militaire des Etats-Unis :
Le chef du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient Brad Cooper, nommé à son poste début août, a effectué samedi 6 septembre 2025 sa première visite en Israël, a indiqué l’armée israélienne. « La visite s’est centrée sur la coopération opérationnelle entre (l’armée israélienne) et l’armée américaine, sur le maintien de la stabilité régionale sur les terrains proches et plus éloignés, ainsi que sur le renforcement des efforts communs face aux défis et menaces dans la région », a affirmé l’armée israélienne dans un communiqué.
Et le support politique de la Grande Bretagne :
Sally Rooney est [une écrivaine] irlandaise et vit actuellement dans l’ouest de l’Irlande où Palestine Action n’est pas considérée comme un groupe terroriste. Mais de l’autre côté de la mer, la loi britannique pourrait lui coûter cher, jusqu’à quatorze ans de prison pour soutien à un groupe [de défense de la Palestine, Palestine Action] que Londres a inscrit, depuis le mois de juillet, sur sa liste noire.
Car cet été, l’autrice à succès a frappé fort : elle a annoncé qu’elle reverserait l’intégralité des bénéfices de son travail et utiliserait sa notoriété pour « continuer à soutenir Palestine Action ».
Parmi les sommes concernées, les revenus colossaux issus des adaptations télévisées de ses best-sellers. La BBC avait payé cher pour Normal People, devenu un véritable phénomène, ainsi que pour Conversations with Friends.
À l’instar du groupe de rap nord-irlandais Kneecap, Sally Rooney se retrouve désormais dans le collimateur des autorités britanniques. Et si l’Irlande et le Royaume-Uni affichent des positions officielles différentes sur la Palestine, la romancière dénonce aujourd’hui le silence complice de Dublin face aux manœuvres de Londres.
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Dans une tactique guerrière typique des forces armées israéliennes, elles ont réussi à décapiter une bonne partie du gouvernement yéménite d’un seul coup :
Le Premier ministre du gouvernement yéménite dirigé par les Houthis et plusieurs autres ministres ont été tués dans une frappe israélienne sur la capitale Sanaa, a annoncé samedi le chef du Conseil politique suprême des Houthis, lors de la première attaque de ce type à tuer de hauts responsables.
Evidemment seul un espion sur place a pu révéler à l’armée israélienne le lieu et l’heure précis d’une telle réunion. Les yéménites en ont donc tiré les conséquences :
L’ONU a annoncé dimanche 31 août l’arrestation d’au moins 11 de ses employés par les rebelles houthis dans la capitale Sanaa et à Hodeida, deux villes contrôlées par les insurgés pro-iraniens. « Au moins 11 membres du personnel des Nations unies ont été arrêtés », a indiqué dans un communiqué l’émissaire de l’ONU pour le Yémen Hans Grundberg, « condamnant la nouvelle vague d’arrestations arbitraires de membres du personnel des Nations Unies perpétrées aujourd’hui à Sanaa et à Hodeïda par Ansar Allah [nom officiel des Houthis, NDLR], ainsi que l’entrée par effraction dans les locaux des Nations unies et la saisie de biens appartenant à l’organisation ».
Le ministère yéménite des Affaires étrangères dirigé par les Houthis a déclaré que les immunités légales des responsables des Nations Unies ne devraient pas protéger les activités d’espionnage, quelques jours après qu’au moins 18 membres du personnel des Nations Unies ont été arrêtés dans la capitale Sanaa.
Le ministère des Affaires étrangères dirigé par les Houthis a également accusé l’ONU de partialité, affirmant qu’il avait condamné « les mesures juridiques prises par le gouvernement contre les cellules d’espionnage impliquées dans des crimes », mais n’a pas dénoncé l’attaque israélienne, a rapporté mercredi l’agence de presse Saba dirigée par les Houthis.
Le seul pays qui pourrait réellement se mettre en travers de sa folie étant l’Iran, Israël est bien décidé à régler ce problème :
L’ancien ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a lancé un avertissement sévère sur la probabilité d’une deuxième guerre entre Israël et l’Iran, révélant des détails précédemment présumés non divulgués sur les opérations militaires et stratégiques planifiés.
Gallant a affirmé que la pénétration profonde des services de renseignement d’Israël en Iran a énervé les responsables iraniens et pourrait accélérer leur quête d’armes nucléaires. “Nous devons rester en alerte“, a-t-il déclaré, « car le prochain cycle de guerre approche ».
Interrogé sur le ciblage du Guide suprême iranien, Gallant a admis qu’une telle opération avait été tentée lors de la frappe initiale mais avait échoué. Il a suggéré que cela devrait continuer à faire partie des plans futurs, que ce soit contre le chef actuel ou son successeur.
Les propos de l’ancien ministre soulignent un consensus croissant à Tel Aviv : le conflit avec l’Iran est loin d’être terminé et une deuxième phase pourrait être imminente.
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