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√La revue de presse internationale pour la semaine du 18 au 24 août 2025 ~ Songkrah


Par Wayan – Le 24 aout 2025 – Le Saker Francophone

Ukraine

L’événement de la semaine au sujet de l’Ukraine fut la réunion entre Trump, Zelensky et les dirigeants des 4 grands pays d’Europe occidentale, affolés par le rapprochement entre la Russie et les Etats-Unis. Cet article de RFI sur les déclarations de Macron indique bien l’état d’esprit des européens avant cette réunion :

Le président français, qui sera du déplacement outre-Atlantique, entend demander aux Américains « jusqu’à quel point » ils sont prêts à contribuer aux garanties de sécurité qui seraient offertes à l’Ukraine dans un accord de paix. « Il ne peut pas y avoir de discussions territoriales sur l’Ukraine sans les Ukrainiens, a-t-il répété, de la même manière pas de discussion sur la sécurité des Européens sans eux. »

Un état d’esprit paradoxal dans lequel il est demandé aux Etats-Unis de participer à la sécurité en Europe mais aux conditions que veut l’Europe. Un discours qui n’a aucune chance de passer auprès de Trump, qui a tendance à mépriser la faiblesse, comme on le voit régulièrement. Car comment est-ce possible que l’Europe ne puisse pas gérer elle-même sa sécurité, avec deux pays nucléarisés en son sein ?

Cette anecdote montre que Trump est devenu le maitre d’école dans la cour de récréation européenne, laissant van der Leyen au coin :

Le dirigeant hongrois s’est plaint au président américain à la suite d’une frappe de drone ukrainien sur l’oléoduc Druzhba.

« Viktor — Je n’aime pas entendre ça. Je suis très en colère à ce sujet. Dites-le à la Slovaquie”, a écrit Trump selon une lettre publiée en ligne par le parti au pouvoir Fidesz d’Orbán. “Vous êtes mon grand ami », a ajouté le président américain.

Dans sa note, Orbán a écrit que “juste avant la rencontre historique entre le président Trump et [le président russe Vladimir] Poutine en Alaska », l’Ukraine a mené des frappes de drones sur l’oléoduc Druzhba en territoire russe [un gazoduc qui alimente la Hongrie et la Slovaquie en gaz russe, NdT]. Le pipeline, qui a été restauré le 19 août a été frappé à nouveau deux jours plus tard.

Les deux frappes ont été menées par les Forces de drones d’Ukraine, dirigées par le commandant Robert Brovdi, également connu sous son indicatif d’appel “Madyar”, en référence à son appartenance ethnique hongroise.

Un autre vœu pieu des européens émis pendant leur réunion avec Trump :

L’Europe et l’Ukraine considèrent le sommet de lundi comme essentiel pour s’assurer que Trump n’accède pas aux demandes de Poutine qu’ils jugent inacceptables, telles que la cession du territoire ukrainien à la Russie dont Moscou n’a que partiellement pris le contrôle.

Cette réunion tourna évidemment au vaudeville, chacun déclarant des choses différentes et entendant ce qu’il voulait bien entendre. Cela a commencé par Witkoff qui a déclaré que Poutine avait fait une concession :

Le président américain Donald Trump pourrait offrir une protection semblable à celle de l’OTAN à l’Ukraine, et la Russie est ouverte à l’idée, a déclaré dimanche l’un de ses principaux responsables de la politique étrangère avant une réunion avec l’Ukraine et les dirigeants européens pour préciser les détails des garanties de sécurité possibles pour Kiev.

« Nous avons pu obtenir la concession suivante, à savoir que les États-Unis pourraient offrir une protection semblable à celle de l’article 5″, a déclaré Steve Witkoff, l’envoyé spécial de Trump en Russie, à l’émission » State of the Union  » de CNN. « Les États-Unis pouvaient offrir une protection au titre de l’article 5, ce qui était la première fois que nous entendions les Russes accepter cela. »

C’est-à-dire que l’Ukraine ne rentrerait pas dans l’OTAN mais serait traitée comme si elle en était membre. Et Poutine aurait accepté une telle entourloupe ? On peut en douter.

Puis Macron qui, une fois encore, prend ses désirs pour la réalité :

À l’issue de la réunion à la Maison Blanche, Emmanuel Macron s’est réjoui de « l’engagement américain sur les garanties de sécurité. » Il a également affirmé que le lieu de la rencontre entre Poutine et Zelensky sera décidé « dans les prochaines heures » et que cette dernière aura lieu « dans les prochains jours. »

Une semaine plus tard, non seulement la fameuse rencontre Poutine-Zelenski n’est même pas décidée mais semble même être passée aux oubliettes.

Pourtant, Trump lui-même avait annoncé en avoir parlé au téléphone avec Poutine :

« À l’issue de ces réunions, j’ai appelé le président Poutine et pris les dispositions nécessaires pour une rencontre, dans un lieu à déterminer, entre le président Poutine et le président Zelensky. Après cette rencontre, nous organiserons une réunion tripartite, à laquelle participeront les deux présidents, plus moi-même. Il s’agit là encore d’une excellente première étape dans une guerre qui dure depuis près de quatre ans », a écrit le président américain sur son réseau social Truth Social.

Alors qui bluffe dans cette histoire, Trump qui n’aurait fait que prétendre avoir appelé Poutine ou Poutine qui aurait dit « da, da » juste pour que les occidentaux continuent de s’empêtrer dans leurs angoisses et espoirs perdus ?

Pour Zelenski, qui voit bien la défaite de l’Ukraine se profiler, ce sont les « garanties de sécurité » qui sont importantes :

Les alliés occidentaux de Kiev vont formaliser « d’ici dix jours » les garanties de sécurité pour l’Ukraine afin de prévenir toute nouvelle attaque russe sur ce pays en cas d’accord de paix avec Moscou, a déclaré lundi 18 août à Washington le président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Les garanties de sécurité seront probablement décidées par nos partenaires et il y aura de plus en plus de détails, car tout sera couché sur papier et officialisé (…) d’ici une semaine à dix jours », a-t-il indiqué à l’issue de négociations à la Maison Blanche avec Donald Trump et des dirigeants européens.

Mais comment avoir des « garanties de sécurité » supplémentaires à ce que l’Ukraine a obtenu depuis 2022 alors qu’elles n’ont pas été suffisantes pour « garantir sa sécurité ». C’est demander quelque chose d’irréalisable. Nous verrons bien dans « dix jours » quelles garanties raisonnables seront annoncées.

Puis Zelenski n’hésite pas, toute honte gardée, à promettre à Trump d’acheter plus d’armes, au frais des européens :

L’Ukraine promet d’acheter pour 100 milliards de dollars d’armes américaines, financées par l’Europe, dans le cadre d’un accord visant à obtenir des garanties des États-Unis pour sa sécurité après un accord de paix avec la Russie, a rapporté lundi le Financial Times, citant un document consulté par le journal.

Enfin, cerise sur le gâteau, la rencontre a été conclue par l’annonce d’une rencontre avec Poutine, tant attendue par Zelensky :

Le président des États-Unis Donald Trump va « commencer les préparatifs » d’une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, qui rejetait jusqu’ici une telle réunion, au terme d’une « très bonne » entrevue avec le président ukrainien et ensuite élargie à plusieurs dirigeants européens. Le président russe a convenu de cette future rencontre, qui devrait se produire dans les deux semaines à venir, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain, a fait savoir le chancelier allemand Friedrich Merz, l’un des responsables européens conviés à la Maison Blanche.

« L’idée a été discutée qu’il serait nécessaire d’étudier la possibilité de porter à un plus haut niveau la représentation de l’Ukraine et de la Russie », a de son côté déclaré le conseiller diplomatique du président russe, Iouri Ouchakov, cité par l’agence Tass. Mais le doute persiste toutefois sur ce rendez-vous bilatéral.

On voit à la réponse russe, « L’idée a été discutée qu’il serait nécessaire d’étudier la possibilité », que les russes ne sont pas emballés par une telle rencontre et que, là encore, ils laissent Trump se débrouiller avec ses « alliés européens » pour dénouer le sac de nœuds qu’est devenu l’affaire ukrainienne en répondant systématiquement « da, da ».

Dès la fin de la réunion avec Trump, les européens se mettent au travail sur ces énigmatiques « garanties de sécurité » :

Les chefs militaires de l’Otan se réunissent ce mercredi 19 août pour parler de la voie à suivre. Exemple d’action concrète en discussion, mettre en place une sorte d’article 5 de l’Otan pour l’Ukraine : si un pays membre est attaqué, il est automatiquement défendu par ses alliés. Mais la mesure s’appliquerait en dehors du cadre de l’Alliance atlantique.

Les Européens ne comptent pas assurer cette sécurité seuls, ils ont insisté sur un engagement de Washington. « L’activité diplomatique s’accélère. Il y a une dynamique croissante pour fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité, avec l’accord des États-Unis pour participer à cet effort. Et ceci est vraiment bienvenu ! », estime Antonio Costa, le président du Conseil européen.

S’agira-t-il de renseignement militaire ou plus ? Donald Trump a assuré cet après-midi qu’il n’enverrait pas de troupes au sol. « Nous avons les pays européens, ils vont prendre les devants ! », a-t-il déclaré dans une interview à Fox news. Mais « un soutien aérien est possible », a-t-il ajouté.

Retour au point de départ. En fin de semaine, il n’y avait toujours pas l’ombre d’un résultat annoncé sur ces garanties de sécurité. D’autant plus que sans les Etats-Unis, l’Europe semble être incapable de l’assurer par elle-même et que pour Trump cela reste de l’ordre du « possible », une façon polie de dire « démerdez-vous sans moi ».

Pour rendre l’exercice encore plus compliqué, la Russie a remis les points sur les i :

La Russie a averti mercredi 20 août que toute discussion sur les garanties de sécurité que les Occidentaux envisagent de donner à l’Ukraine qui ne prendrait pas en compte la position de Moscou ne mènerait « nulle part ». « Discuter sérieusement des questions de sécurité sans la Fédération de Russie est une utopie », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

En bref, les dirigeants européens perdent leur temps tant qu’ils n’auront pas, comme Trump, rétablit des relations diplomatiques normales avec le gouvernement russe.

Montrant qu’il n’a toujours pas compris le point de vue russe, ni la situation sur le champ de bataille, Macron s’énerve :

Les forces européennes devraient participer aux futures opérations de maintien de la paix en Ukraine, a déclaré lundi le président français Emmanuel Macron aux journalistes. La proposition a été rejetée à plusieurs reprises par Moscou comme inacceptable et dangereuse.

S’adressant aux journalistes après la réunion, Macron a déclaré que l’Ukraine devait avoir une « armée forte » et que l’Europe occidentale « devra aider l’Ukraine avec des bottes sur le terrain. » Il a ajouté « Nous aurons besoin d’opérations de maintien de la paix que les alliés de l’Ukraine sont prêts à fournir. »

D’ailleurs un général de l’armée française le dit lui-même :

Que pensez-vous de la proposition d’Emmanuel Macron de déployer une « force de réassurance » européenne en Ukraine, mais pas sur le front ?

Mettre des forces de sécurité dans les villes, comme je l’ai entendu, y compris avec des moyens de défense aérienne, sans intervenir à l’endroit où se situe le problème, c’est-à-dire sur le front, cela n’a aucun sens. Donc, il faut bien définir le rôle de ces forces de sécurité. Si elles sont là pour faire de la présence, cela ne marchera pas. Poutine réussira à déstabiliser l’ensemble. C’est tellement facile : il y a 1 000 km de front, il créera des escarmouches, et on va s’engager dans cette affaire pour des dizaines d’années. En revanche, si on est prêt à montrer nos muscles et à clairement intervenir pour soutenir la souveraineté de l’Ukraine dans le cadre du cessez-le-feu, là ça a du sens, sauf que c’est plus risqué.

Cela risque de nous poser en confrontation directe avec la Russie ?

Absolument. En confrontation, dans une logique défensive, mais cela ne change pas le problème, je suis d’accord. Mais on ne peut pas maintenir la paix si l’un des belligérants ne veut pas la paix. Cela ne s’appelle pas des forces de maintien de la paix, ça s’appelle des forces d’imposition de la paix. Et à ce moment-là, on rentre en guerre contre l’un des belligérants – c’est exactement ce qui s’est passé en Bosnie et dans un certain nombre d’autres conflits.

A se demander si Macron pense à consulter ses généraux avant de faire des annonces.

Et donc, quelques jours après avoir laissé les européens rêver et faire des déclarations bravaches, la Russie ouvre le robinet d’eau froide :

Quelques jours à peine après que la Maison Blanche a célébré ses brillants sommets avec les dirigeants de la Russie et de l’Ukraine en tant que victoires de politique étrangère, le Kremlin a signalé que sa position avait à peine bougé, incitant les experts en politique étrangère à suggérer que l’insistance de Washington à faire des progrès était un signe de vœux pieux.

Depuis ces sommets, le président Donald Trump a vanté à plusieurs reprises des garanties de sécurité pour l’Ukraine qui, a-t-il déclaré, pourraient inclure la France et d’autres pays européens fournissant des “bottes sur le terrain” en Ukraine. Et la Maison Blanche a déclaré que le président russe Vladimir Poutine avait accepté de rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les responsables russes se sont prononcés mercredi contre ces deux idées.

“Le coq gaulois sans cervelle ne peut pas abandonner l’idée d’envoyer des troupes en” Ukraine » », a écrit l’ancien président russe Dmitri Medvedev sur X, dans une référence apparente au président français Emmanuel Macron. “Il a été explicitement déclaré : PAS de troupes de l’OTAN en tant que soldats de la paix. La Russie n’acceptera pas une telle garantie de sécurité. Mais l’oiseau enroué et pathétique continue de chanter pour prouver qu’il est le roi de la volière.”

Le lendemain, Lavrov lui-même confirme, de manière plus diplomatique que Medvedev, que la rencontre entre Poutine et Zelenski ne se fera qu’en phase finale des négociations :

« Il n’y pas de rencontre prévue […], Poutine est prêt à rencontrer Zelensky lorsque l’ordre du jour de ce sommet sera prêt. Et cet ordre du jour n’est absolument pas prêt », a assuré Sergueï Lavrov dans une interview à la chaîne américaine NBC diffusée vendredi.

Selon Sergueï Lavrov, Washington aimerait que les belligérants acceptent « plusieurs principes » en vue du futur règlement, notamment la non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN et la discussion d’échanges territoriaux. Mais « Zelensky a dit “non” à tout cela », a accusé Sergueï Lavrov.

Il ressort de ce vaudeville que la Russie est en train de se jouer de Trump et des européens en leur laissant croire ce qu’ils ont envie de croire (qu’une paix serait possible selon leurs conditions) pour ensuite les arroser à l’eau froide et les déstabiliser, tout cela pendant qu’elle continue de mener tranquillement son grignotage de l’Ukraine.

L’anecdote de la médaille confirme l’hypothèse que Poutine s’est moqué de Witkoff et que ce dernier n’a rien vu :

Le fils d’une directrice adjointe de la CIA reçoit à titre posthume la médaille Russe de l’Ordre du courage, une décoration accordée par Vladimir Poutine au jeune homme mort l’an dernier en combattant en Ukraine au côté de Moscou. C’est Steve Witkoff, l’émissaire de Donald Trump qui a remis la médaille à la famille. Il l’avait reçue des mains du président russe lors de sa dernière visite à Moscou le 6 août dernier.

Lors de sa venue à Moscou le 6 août dernier, le président russe a transmis à l’émissaire américain Steve Witkoff la médaille de l’Ordre de Lénine à destination de la famille du fils d’une responsable de la CIA, engagé dans l’armée russe et mort en Ukraine en 2024.

De la part du président russe, on pourrait y voir une provocation, ou une carte abattue sur la table. En tout cas, le fait de mettre en avant un lien entre la famille de Juliane Gloss, cadre supérieure de la CIA, et les troupes russes en Ukraine au moment où Donald Trump commençait à s’impatienter et menacer Vladimir Poutine de sanctions, n’est pas innocent. Mais pour la Maison Blanche, c’est avant tout une tragique histoire privée.

Nous verrons donc la semaine prochaine qu’elles seront les décisions européennes et étasuniennes après cette douche froide. J’avance l’hypothèse que, comme d’habitude, les occidentaux n’entendront pas les avertissements russes et continueront à mettre en place des mesures qui ne serviront pas à résoudre le problème mais à l’aggraver. Car tant qu’il n’y aura pas un vrai dialogue entre la Russie et l’Union européenne le problème ukrainien perdurera. Les dirigeants européens étant encore loin d’envisager cette hypothèse, le problème perdurera.

Le ministre français rejette toute idée de « démilitarisation » de l’Ukraine et présente le soutien européen comme un engagement à long terme par l’intermédiaire des sanctions et des livraisons d’armes. Ce discours enferme l’avenir dans une logique militaire sans fin où chaque mesure prolonge la peur plutôt que de rapprocher la paix. Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, le ministre français délégué chargé de l’Europe, Benjamin Haddad, a présenté une vision où tout semble déjà tracé. D’après lui, la France est prête à jouer un rôle central dans la mise en place de garanties de sécurité pour l’Ukraine.

Israel

Face aux rares marques de dissatisfaction venant des dirigeants occidentaux, Netanyahou hausse le ton, montrant ainsi qu’il est prêt à aller jusqu’au bout de sa folie. D’abord contre Macron :

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accusé le président français Emmanuel Macron d’alimenter l’antisémitisme.

« Votre appel à un État palestinien jette de l’huile sur le feu antisémite », a déclaré Netanyahu. « Ce n’est pas de la diplomatie, c’est de l’apaisement. Cela récompense la terreur du Hamas, durcit le refus du Hamas de libérer les otages, enhardit ceux qui menacent les Juifs français et encourage la haine des Juifs qui hante maintenant vos rues », a-t-il ajouté.

Un communiqué publié mardi soir par le bureau de Macron a déclaré que les accusations de Netanyahu étaient « erronées, abjectes et ne resteront pas sans réponse ».

« La violence contre la communauté juive est inacceptable« , a déclaré le communiqué du bureau de Macron. Il a noté que le président français a systématiquement demandé à tous ses gouvernements depuis 2017, et plus encore depuis les attaques du 7 octobre 2023 par le Hamas, de « choisir l’action la plus ferme possible contre les auteurs d’actes antisémites ».

 » [la France] protège et protège ses compatriotes de confession juive », a-t-il ajouté.

On remarquera que, dans sa réponse, Macron ne fait plus aucune illusion à la situation des palestiniens mais ne fait que se justifier au sujet de « l’antisémitisme en France », tombant ainsi directement dans le piège dialectique de Netanyahou.

Puis se fut au tour de l’Australie :

Lundi 18 août, Gideon Sa’ar, chef de la diplomatie israélienne, a révoqué les visas de résidence des représentants australiens auprès de l’Autorité palestinienne. Une décision prise après que Canberra a interdit l’entrée sur son territoire au député israélien d’extrême droite Simcha Rothman pour éviter la propagation de messages de haine et de « semer la division », selon Tony Burke, le ministre australien de l’Intérieur.

On notera au passage que des australiens qui veulent se rendre en Palestine doivent obtenir un visa auprès des autorités israéliennes. Comment parler de souveraineté palestinienne si c’est Israël qui décide qui peut y venir.

Alors la joute verbale a commencé :

Quelques heures plus tard, Benyamin Netanyahu a accusé nommément le Premier ministre australien, Anthony Albanese, d’être « un politicien faible qui a trahi Israël et abandonné les juifs d’Australie ».

La réponse du ministre australien fut plus percutante que celle de Macron :

Cette accusation de Benyamin Netanyahu laisse l’intéressé de marbre. « Je ne prends pas ces choses personnellement, a déclaré le Premier ministre australien. Ce que je dis, c’est que l’inquiétude monte dans le monde. Les gens veulent voir la fin de cette spirale de la violence, qui dure déjà depuis trop longtemps. »

Canberra fustige un « déchaînement de critiques », et les propos de son ministre de l’Intérieur Tony Burke ne risquent pas de calmer le jeu : « La force ne se mesure pas au nombre de personnes que vous pouvez faire exploser ou d’enfants que vous pouvez laisser affamés. »

Montrant qu’il n’avait que faire de ces critiques, le gouvernement Netanyahou a donné l’ordre d’envahir Gaza :

Le ministre Israël Katz « a approuvé le plan d’attaque de l’armée israélienne à Gaza-ville », a indiqué le ministère. Israël Katz a également « approuvé l’émission des ordres de rappel des réservistes nécessaires pour mener à bien la mission » pour environ 60 000 réservistes.

Le nombre d’hommes nécessaire montre que cette opération militaire n’est pas une petite affaire.

Pendant qu’Israël attaque Gaza, les Etats-Unis s’occupent du Liban :

L’émissaire américain au Liban, Thomas Barrack, s’est dit, lundi 18 août, satisfait des mesures prises par le gouvernement libanais pour instaurer « le monopole de l’État sur les armes », un euphémisme utilisé par Beyrouth pour évoquer le désarmement du Hezbollah. En visite au Liban en compagnie d’une autre diplomate américaine, Morgan Ortagus, Thomas Barrack a parlé « d’une approche étape par étape » et a appelé Israël à prendre « un engagement réciproque ». En prenant la décision d’enclencher le processus de désarmement du Hezbollah d’ici à la fin de l’année, le Liban évolue dans un champ de mines.

Si le gouvernement libanais arrive à désarmer le Hezbollah, c’est une victoire pour Israël. S’il n’y arrive pas et que le Liban replonge dans la guerre civile, c’est tout autant une victoire pour Israël.

Quant aux réactions des Etats arabes, l’Egypte en particulier, elles laissent songeuses :

Alors qu’un accord pour une trêve à Gaza n’a toujours pas été conclu, l’Égypte œuvre déjà pour l’après Hamas. Une commission intérimaire palestinienne pour la future gestion de Gaza est en cours de formation. Une initiative soutenue par plusieurs pays arabes.

L’Égypte a fait savoir qu’elle pourrait participer à une force internationale qui serait déployée à Gaza une fois l’offensive israélienne terminée. Mais cette perspective intervient après la publication du plan israélien de prendre le contrôle total de la bande de Gaza, notamment sous la dénomination controversée de « Grand Israël ».

C’est-à-dire que les pays arabes espèrent encore qu’Israël va envahir Gaza pour ensuite en donner la gestion à des pays arabes sur lesquels il a peu de contrôle. Cela ressemble plus à un acte de propagande auprès de leur propre population (on n’abandonne pas les palestiniens) qu’à une véritable stratégie de résistance au plan israélien, le fameux « Grand Israël », dont ils sont parfaitement au courant puisque le gouvernement Netanyahou en parle ouvertement.

Serait-ce que les dirigeants arabes sont, tout comme les dirigeants européens, complètement pétrifiés face aux pressions et aux initiatives agressives du gouvernement Trump et incapables de « garantir leur sécurité » par eux-mêmes ?

Les États-Unis ont annoncé mercredi prendre de nouvelles sanctions visant deux juges français et canadien, ainsi que deux procureurs, de la Cour pénale internationale (CPI), devenue la bête noire de l’administration Trump. Israël salue cette annonce. La France exprime sa « consternation ». La CPI qualifie les sanctions américaines d’attaque « flagrante à l’indépendance de l’institution ».

Les dirigeants européens aussi sont pétrifiés devant le problème israélien, les rendant incapable de prendre la moindre sanction :

Le chef de la diplomatie néerlandaise, Caspar Veldkamp, a démissionné vendredi soir 22 août, après un débat infructueux au sujet de possibles sanctions visant Israël lors d’un conseil des ministres, a rapporté l’agence de presse ANP.

« Je constate que je ne suis pas en mesure de prendre des mesures supplémentaires significatives » pour faire pression sur Israël, a-t-il déclaré.

Le ministre néerlandais a indiqué que les mesures qu’il avait proposées avaient été « sérieusement discutées », mais qu’elles s’étaient heurtées à une résistance lors de plusieurs conseils des ministres. M. Veldkamp, déjà démissionnaire depuis la chute du gouvernement le 3 juin, a alors décidé de se retirer, estimant ne pas avoir « suffisamment confiance en sa capacité à agir en tant que ministre des Affaires étrangères dans les semaines, les mois et l’année à venir ».

Quel est donc ce sortilège israélien qui paralyse les dirigeants du monde entier les rendant incapable d’arrêter le crime humanitaire qu’Israël est en train de perpétuer si ostensiblement ?

L’ONU a officiellement déclaré vendredi 22 août la famine à Gaza, la première à toucher le Moyen-Orient, après que ses experts ont averti que 500 000 personnes se trouvaient dans un état « catastrophique ». Cette famine aurait « pu être évitée » sans « l’obstruction systématique d’Israël », dénonce l’organisation.

BRICS

Une autre réunion importante au niveau géopolitique s’est tenue cette semaine mais les médias occidentaux n’ont pas pris la mesure de son importance :

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi se rendra en Inde de lundi à mercredi, a annoncé samedi le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, pour des discussions sur une frontière contestée dans l’Himalaya.

Les relations entre les deux géants asiatiques se sont dégelées depuis un accord en octobre dernier sur les patrouilles à leur frontière himalayenne, facilitant une impasse qui durait depuis cinq ans qui avait nui au commerce, aux investissements et au transport aérien.

Le Premier ministre indien Narendra Modi devrait rencontrer le président chinois Xi Jinping à la fin du mois lorsqu’il se rendra en Chine – sa première visite en sept ans – pour assister au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai, un bloc de sécurité régional.

Les deux parties ont présenté leurs doléances et attentes :

La Chine et l’Inde devraient établir une « compréhension stratégique correcte » et se considérer mutuellement comme des partenaires et non des rivaux, a déclaré lundi le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi à son homologue indien, selon son ministère.

La Chine est prête à respecter le principe de cordialité, d’avantage mutuel avec l’Inde, a expliqué le ministre chinois lors de la réunion des ministres à New Delhi.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a déclaré mardi que les relations Indo-chinoises avaient régulièrement progressé depuis sa rencontre avec le président chinois Xi Jinping en octobre, guidées par le respect des intérêts et des sensibilités de chacun.

« J’attends avec impatience notre prochaine réunion à Tianjin en marge du Sommet de l’OCS (Organisation de coopération de Shanghai) », a déclaré Modi sur X.  » Des liens stables, prévisibles et constructifs entre l’Inde et la Chine contribueront de manière significative à la paix et à la prospérité régionales et mondiales. »

Pour montrer le sérieux de ce rapprochement, des résolutions effectives ont immédiatement été prises :

La Chine a informé l’Inde qu’elle chercherait à résoudre les principaux problèmes économiques, notamment l’approvisionnement en terres rares, en engrais et en tunneliers, ont rapporté mardi les médias indiens.

Ce développement a également été confirmé par des sources de RT au sein du gouvernement indien. L’Economic Times a rapporté que Wang avait déclaré à Jaishankar que Pékin avait déjà commencé à répondre aux demandes indiennes sur les trois catégories d’exportation. Le point de vente a également déclaré que les expéditions avaient déjà commencé.

L’Inde et la Chine ont convenu mardi de reprendre les vols directs et d’intensifier les flux commerciaux et d’investissement alors que les voisins reconstruisent leurs liens endommagés par un affrontement frontalier en 2020.

Les deux pays reprendraient leurs vols directs et stimuleraient le commerce et les investissements, y compris la réouverture du commerce frontalier à trois points désignés, et faciliteraient les visas, a déclaré le ministère indien des Affaires étrangères.

Les vols directs étaient suspendus depuis la pandémie de COVID-19 en 2020. Aucune date n’a été donnée pour leur reprise.

Le rapprochement historique entre ces deux grandes puissances, membres fondateurs des BRICS mais habituels « cousins ennemis », va donc renforcer cette institution.

Et donnera plus de recul stratégique à l’Inde pour ne pas plier aux menaces commerciales de Trump :

L’Inde refuse de céder malgré les pressions américaines répétées. Peter Navarro, conseiller auprès de Donald Trump, a violemment critiqué cette semaine l’achat de pétrole russe par l’Inde, justifiant les 50% de barrières tarifaires annoncées à son encontre. De son côté, New Delhi vient de réaffirmer son partenariat stratégique avec Moscou. De grands raffineurs indiens assurent cette semaine que leurs achats de pétrole russe tournent à plein régime.

La Russie, qui a désespérément besoin de vendre ses hydrocarbures pour sa guerre en Ukraine, a déclaré mardi 19 août disposer d’un mécanisme spécial pour maintenir ses exportations vers l’Inde en dépit des sanctions américaines. Il pourrait s’agir de paiement en roupies pour contourner le dollar et d’une ristourne sur le brut importé.

Les rares articles parus dans les médias occidentaux sur cet historique rapprochement sont écrits pour en réduire la portée :

Ce n’est pas un rapprochement entre l’Inde et la Chine, c’est un mauvais pari que New Delhi fait sur Pékin alors que ses relations avec Washington se détériorent.

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Parallèlement, la Chine continue d’étendre son projet de « Nouvelles routes de la soie » :

La Chine a déclaré mercredi à l’Afghanistan que Pékin souhaitait explorer et exploiter des minéraux en Afghanistan et souhaitait que Kaboul rejoigne officiellement son initiative des « Nouvelles routes de la soie », a déclaré le ministère afghan des Affaires étrangères des Talibans.

Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi est en visite à Kaboul et s’est entretenu avec le ministre afghan des Affaires étrangères par intérim, Amir Khan Muttaqi, a annoncé le ministère dans un communiqué, ajoutant que les deux pays souhaitaient élargir leur coopération dans divers domaines.

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Pendant ce temps, Trump a trouvé un nouveau pays auquel s’en prendre, le Venezuela :

Donald Trump a décidé de déployer trois navires de guerre au large des côtes du Venezuela au motif de la lutte contre le trafic de drogue, a annoncé mercredi 20 août 2025 à l’AFP un responsable américain, sur fond de tension accrue entre les deux pays. Alors que Washington et Caracas sont à couteaux tirés depuis des années, ce déploiement militaire intervient au moment où le président américain intensifie la pression sur son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, doublant début août à 50 millions de dollars la prime offerte pour tout élément permettant de l’arrêter pour trafic de drogue. Les trois destroyers lance-missiles de classe Aegis se dirigent vers les eaux au large du Venezuela, a fait savoir à l’AFP ce responsable, sous couvert d’anonymat.

Mais le Venezuela non plus n’est pas isolé :

Les pays membres de l’Alliance Bolivarienne pour les Amériques (Alba), orientés à gauche, ont condamné mercredi 20 août 2025 le déploiement de navires américains dans les Caraïbes et plus particulièrement près des côtes vénézuéliennes, lors d’un sommet virtuel extraordinaire.

songkrah.blogspot.com

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