√La revue de presse internationale pour la semaine du 11 au 17 août 2025 ~ Songkrah
Par Wayan – Le 17 aout 2025 – Le Saker Francophone
La rencontre Trump-Poutine
Cette semaine c’est la rencontre Trump-Poutine qui a fait couler l’encre des médias et les sueurs froides de Zelensky :
Le président américain a déclaré que la proposition comprenait “un échange de territoires au profit des deux » parties et que Zelensky devrait trouver un moyen d’approuver un tel accord en vertu de la loi ukrainienne.
Dans son discours vidéo régulier de samedi, Zelensky a souligné que les frontières de l’Ukraine sont définies par sa constitution et que “personne ne peut ni ne veut” faire de concessions sur la question. “Les Ukrainiens ne donneront pas leurs terres aux occupants”, a-t-il proclamé.
Zelensky a ajouté que les Ukrainiens ne respecteraient qu’une ”paix réelle et vivante“, avertissant que « toute décision prise contre nous et sans nous, sans l’Ukraine, serait une décision contre la paix. »
Zelensky sera rassuré car aucune décision n’a été prise au sujet de l’Ukraine pendant cette réunion.
D’ailleurs, la Maison Blanche l’avait annoncé ainsi :
Le sommet de vendredi entre le président américain Donald Trump et le Président russe Vladimir Poutine « est un exercice d’écoute pour le président« , a déclaré mardi la Maison Blanche, tempérant les attentes d’un accord de cessez-le-feu rapide entre la Russie et l’Ukraine.
« Une seule partie impliquée dans cette guerre sera présente, et c’est donc au président d’aller chercher, encore une fois, une compréhension plus ferme et meilleure de la façon dont nous pouvons, espérons-le, mettre fin à cette guerre », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt. « C’est un exercice d’écoute pour le président. »
Par contre, les dirigeants européens continuent de prendre leurs désirs pour des réalités :
« La volonté américaine » est « d’obtenir un cessez-le-feu » en Ukraine, a assuré mercredi 13 août le président français Emmanuel Macron à l’issue d’une visioconférence des dirigeants européens et du président ukrainien Volodymyr Zelensky avec Donald Trump.
Quant à Poutine, il voit dans cette rencontre un objectif qui va bien au-delà d’un cessez-le-feu en Ukraine :
Le sommet entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain, Donald Trump, vendredi, se concentrera non seulement sur le conflit ukrainien, mais sur un programme de sécurité plus large et impliquera plusieurs hauts responsables russes, a déclaré l’assistant du Kremlin Iouri Ouchakov.
L’assistant du Kremlin a noté le très haut niveau de la délégation russe, qui, selon lui, comprendrait le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Ouchakov lui-même, le ministre de la Défense Andrey Belousov, le ministre des Finances Anton Siluanov et le Représentant spécial du Président pour l’investissement et la Coopération économique avec les pays étrangers Kirill Dmitriev, qui a été une figure clé du processus de règlement de l’Ukraine.
“En plus des présidents, cinq membres de chaque délégation participeront aux négociations”, a-t-il déclaré, ajoutant que “bien sûr, un groupe d’experts sera également à proximité.”
En ce qui concerne l’ordre du jour, il est “évident” que la question centrale des pourparlers sera le conflit ukrainien, a déclaré Ouchakov, ajoutant cependant que “des objectifs plus larges d’assurer la paix et la sécurité seront également abordés, ainsi que les problèmes internationaux et régionaux actuels et les plus aigus.”
Il y aura également un échange de vues “sur le développement ultérieur de la coopération bilatérale, y compris dans les domaines commercial et économique”, a noté Ouchakov, ajoutant que de tels liens ont “un potentiel énorme et, malheureusement, encore inexploité.”
La tactique de Poutine est donc de faire miroiter de juteux investissements à Trump le businessman. Et il exprime publiquement son opinion au sujet de l’équipe Trump :
Les États-Unis font un véritable effort pour mettre fin aux combats en Ukraine et parvenir à des accords qui tiendraient compte des intérêts de toutes les parties impliquées, a déclaré le président russe Vladimir Poutine.
Il a déclaré que les dirigeants américains déployaient “des efforts assez énergiques et sincères pour mettre fin aux hostilités” et œuvraient à “créer des conditions de paix à long terme entre nos pays et en Europe et dans le monde dans son ensemble. » Poutine a ajouté que ce processus pourrait encore progresser si la Russie et les États-Unis parviennent à des accords sur le contrôle des armes offensives stratégiques lors des prochaines étapes des négociations.
Finalement Poutine fut accueilli avec tous les honneurs réservés à un haut dirigeant. Tapis rouge, franches et multiples poignées de mains, tout sourire, trois heures de discussion entre les deux dirigeants, entourés de leurs principaux conseillers géopolitiques, promesses de futures rencontres… C’est finalement le début officiel de la reprise des relations diplomatiques entre les deux puissances nucléaires, tel que l’envisageait Trump depuis son premier mandat. Si on peut parler de succès pour cette rencontre ce sera celui-là.
« Une réunion productive mais qui s’est terminée sans aucun accord ». Telle est la phrase qui revient le plus souvent dans les médias pour qualifier cette rencontre au sommet :
Un sommet très attendu entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine n’a abouti à aucun accord pour résoudre ou suspendre la guerre de Moscou en Ukraine, bien que les deux dirigeants aient qualifié les pourparlers de productifs avant de rentrer chez eux.
Lors d’une brève apparition devant les médias après la réunion de près de trois heures de vendredi en Alaska, les deux dirigeants ont déclaré qu’ils avaient fait des progrès sur des questions non spécifiées. Mais ils n’ont offert aucun détail et n’ont répondu à aucune question, Trump, normalement loquace, ignorant les questions criées des journalistes.
« Nous avons fait des progrès« , a déclaré Trump, debout devant une toile de fond qui disait : « Poursuivre la paix. ». « Mais il n’y aura pas d’accord jusqu’à ce qu’il y ait un accord », a-t-il ajouté.
Voilà qui laisse l’Ukraine et l’Europe face à Poutine pour trouver un accord par eux-mêmes au sujet de l’Ukraine. Encore faudrait-il qu’ils acceptent le dialogue avec lui.
Les responsables européens ont exprimé leur déception et leur dégoût après que la rencontre très attendue entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine s’est terminée sans cessez-le-feu pour l’Ukraine.
Malgré leur « dégout », ils préfèrent visiblement se ranger derrière Trump :
Le président américain Donald Trump a informé, samedi 16 août, Volodymyr Zelensky et d’autres dirigeants européens de l’issue de sa rencontre avec Vladimir Poutine, a annoncé une porte-parole de la Commission européenne, rapporte l’AFP. Cet appel, auquel ont notamment participé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, a duré « un peu plus d’une heure », selon cette même source.
Tout en se donnant l’illusion qu’ils pourront maintenir la pression sur la Russie :
Assez d’échanges pour que tout le monde aligne ses positions afin d’avancer ses pions. Dans la foulée des communications téléphoniques, les dirigeants européens précédemment cités se sont exprimés dans un communiqué commun. Ils y assurent être « prêts à travailler avec les Présidents Trump et Zelensky en vue d’un sommet trilatéral (avec Vladimir Poutine) », et ont martelé que c’était à l’Ukraine de « prendre des décisions concernant son territoire », et non pas à la Russie d’appliquer un droit de veto à l’entrée du pays dans l’Union européenne. Le tout en « maintenant la pression » par la poursuite des sanctions contre la Russie.
La Première ministre danoise Mette Frederiksen, dont le pays occupe la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, a rapidement appelé à la prudence, estimant la situation « incertaine » après le sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska. « À mes yeux, nous sommes dans une situation au moins aussi incertaine que nous l’avons toujours été », a-t-elle estimé dans un entretien avec la télévision publique DR et repris par l’AFP.
Ses déclarations font écho à celles du président français Emmanuel Macron qui a appelé à la vigilance et à maintenir « la pression » sur la Russie. Pour la dirigeante danoise, il importe donc de continuer à soutenir militairement l’Ukraine et à influer pour réarmer l’Europe. « Quand je me suis réveillé ce matin, ma première pensée a été que nous devions nous dépêcher encore plus de nous réarmer », a-t-elle insisté.
Pour atteindre un éventuel accord qui ne pourra réalistiquement pas être favorable à l’Ukraine puisque la déroute de son armée s’est encore accélérée cette semaine :
Les troupes de Moscou ont avancé ou revendiqué plus de 110 km2 supplémentaires au 12 août par rapport à la veille, ce qui n’était plus arrivé depuis fin mai 2024. Ces dernières semaines, il leur fallait habituellement six jours pour progresser autant.
Depuis avril, l’armée russe avance chaque mois plus vite que le précédent. Au 12 août, elle avait progressé de plus de 6 100 km2 sur les 365 derniers jours, soit quatre fois plus que lors des 365 précédents. Cela ne représente toutefois que 1% du territoire ukrainien d’avant-guerre, incluant la Crimée et le Donbass. La Russie exerce actuellement un contrôle total ou partiel sur 19% du territoire ukrainien.
Mais Zelenski et les dirigeants militaires ukrainiens en sont toujours à la phase de déni de la défaite :
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis mardi de ne pas céder les terres de l’est de l’Ukraine à la Russie, affirmant que l’abandon de la région du Donbass ouvrirait la porte au président russe Vladimir Poutine pour “déclencher une troisième guerre” en Ukraine.
Poutine ne lui laissera pas le choix et il faudra bien que Zelenski passe à la phase « acceptation » puis « faire son deuil », le plus rapidement possible pour sauvegarder ce qui reste de la jeunesse ukrainienne et de la taille du pays.
La folie messianique israélienne
Malgré les fortes tensions entre le gouvernement (qui veut la prise de contrôle totale de la bande de Gaza) et l’armée (qui prétend que c’est un piège dangereux), cette dernière, sous l’ordre du gouvernement, se prépare à envahir ce territoire palestinien :
Le chef de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a « approuvé » le nouveau plan des opérations militaires « à venir à Gaza », indique un communiqué de l’armée publié ce mercredi, rapporte l’Agence France-Presse. « Le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, a tenu aujourd’hui (mercredi) une discussion au cours de laquelle il a approuvé le cadre principal du plan opérationnel de l’armée dans la bande de Gaza », selon le texte qui ne donne cependant aucune précision sur le calendrier.
Ce n’est pas seulement l’armée qui est réticente, la population aussi :
Des milliers de manifestants israéliens sont descendus dans les rues de Tel Aviv, Jérusalem et d’autres villes samedi soir pour s’opposer au plan du Premier ministre Benjamin Netanyahu de s’emparer de la ville de Gaza. Il s’agit de l’une des plus grandes manifestations jamais vues contre la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque des militants du Hamas contre Israël en octobre 2023.
Les rassemblements appelant à un accord de cessez-le-feu immédiat ont attiré plus de 100 000 manifestants et ont été organisés par les familles des captifs détenus par le Hamas. Ils craignent que la prise de contrôle de la ville de Gaza n’étende la guerre et entraîne la mort de plus de soldats et d’otages.
La majorité mondiale condamne cette initiative :
Convoquée ce dimanche matin, 10 août, au siège des Nations unies à New York à l’initiative de plusieurs pays européens, la réunion d’urgence s’est achevée sans projet de résolution. Dans la salle du Conseil, les déclarations se sont succédé, les unes après les autres. Danemark, France, Royaume-Uni, Algérie, Chine, Panama, Slovénie, Corée du Sud… tous sauf les États-Unis condamnent le plan israélien.
« Nous assistons déjà à une catastrophe humanitaire d’une ampleur inimaginable à Gaza », a déclaré Miroslav Jenca, sous-secrétaire général de l’ONU pour l’Europe, l’Asie centrale et les Amériques. S’ils sont mis en œuvre, les projets militaires israéliens « risquent de déclencher une nouvelle calamité à Gaza, résonnant dans toute la région et provoquant de nouveaux déplacements forcés, des tueries et des destructions – aggravant les souffrances insupportables de la population », a-t-il martelé.
Malgré cette forte opposition, la nouvelle attaque contre Gaza commence par d’intenses bombardements :
Israël a intensifié ses bombardements sur Gaza, tuant au moins 89 Palestiniens en 24 heures, dont au moins 15 personnes faisant la queue pour se nourrir, malgré le tollé mondial suscité par la mort de six journalistes dans le territoire la veille.
L’agence de défense civile de Gaza a déclaré que les frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza s’étaient intensifiées au cours des trois jours qui ont suivi l’approbation par le cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahu des plans visant à étendre la guerre dans le territoire.
Cinq autres personnes, dont deux enfants, seraient mortes de faim, alors que les ministres des Affaires étrangères de 24 pays, dont le Royaume-Uni, l’Australie, la France, l’Espagne et le Japon, ont averti que “les souffrances humanitaires à Gaza ont atteint des niveaux inimaginables”.
La folie du gouvernement Netanyahou empire donc. Au point d’en arriver aux délires messianiques :
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré à i24 TV news qu’il se sentait en “mission historique et spirituelle « et qu’il était “très” attaché à la vision de la Terre promise et du Grand Israël.
L’intervieweuse Sharon Gal, qui a brièvement été membre de droite de la Knesset, offre à Netanyahu vers la fin de leur entretien ce qu’elle dit être une amulette de “la carte de la Terre Promise.”.” Voilà ma vision », dit Gal.
Le « Grand Israël » est un concept dont les médias occidentaux ne parlent jamais mais qui a pourtant de très nombreux adeptes israéliens, comme la journaliste Sharon Gal ci-dessus.
Voici la fameuse carte représentant la vision du « Grand Israël » :
Evidemment, l’Egypte prend très au sérieux ce délire messianique :
L’Égypte a condamné mercredi 13 août l’idéologie du « Grand Israël » et a demandé des explications, a déclaré le ministère égyptien des Affaires étrangères. « L’Égypte affirme son engagement à établir la paix au Moyen-Orient et condamne ce qui a été rapporté dans certains médias israéliens à propos de ce qui est appelé « le Grand Israël ». Elle a demandé des clarifications à ce sujet, au vu de ce que cela reflète en termes de provocation à l’instabilité, de rejet de l’option de la paix dans la région et d’insistance sur l’escalade », a écrit le ministère dans un communiqué publié mercredi soir.
Elle n’aura bien sûr pas de réponses officielles à ses interrogations.
La déclaration messianique de Netanyahou au sujet du « Grand Israël » a même atteint les oreilles du gouvernement indonésien :
L’Indonésie rejette la vision du Grand Israël de Netanyahu. Apparue pour la première fois au 19ème siècle en tant que vision sioniste et messianique des frontières d’Israël, le terme Grand Israël selon les textes traditionnels désignait la totalité de la zone s’étendant du “ruisseau d’Égypte à l’Euphrate”, ou aujourd’hui Gaza, Cisjordanie, Égypte, Jordanie, Irak, Arabie Saoudite et Liban. L’Indonésie a fermement rejeté et dénoncé la vision du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’un « Grand Israël » à travers l’annexion complète des territoires palestiniens et d’autres pays du Moyen-Orient.
Le média arabe Middle East Eye nous donne d’autre infos sur ce sujet sensible :
Le concept du Grand Israël a été exploré par Theodor Herzl, le père du sionisme politique, qui a écrit dans ses journaux intimes que l’État juif devrait s’étendre “du ruisseau d’Égypte à l’Euphrate”.
La phrase est tirée du Livre de la Genèse, où Dieu accorde à Abraham et à ses descendants une vaste étendue de terre s’étendant « du ruisseau d’Égypte à l’Euphrate. »
Certains Israéliens se réfèrent à une vision plus étroite mentionnée dans le Livre du Deutéronome, où Dieu ordonne à Moïse de conduire les Israélites à prendre possession de la Palestine, du Liban et de certaines parties de l’Égypte, de la Jordanie et de la Syrie.
D’autres invoquent le Livre de Samuel, qui décrit les terres sécurisées par les rois Saül et David, y compris la Palestine, le Liban et des parties de la Jordanie et de la Syrie.
Pour ceux qui ont cette conviction, la poursuite du Grand Israël n’est pas simplement politique, c’est l’accomplissement d’un mandat divin, une réclamation de terres qu’ils considèrent comme leur appartenant de droit.
Seuls les médias et dirigeants occidentaux continuent de protéger les délires messianiques du gouvernement Netanyahou par un mur de silence total sur ce sujet.
Pour prouver le sérieux de leur folie, les ministres de Netanyahou continuent de frapper fort :
Le ministre israélien des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a annoncé que les travaux commenceraient sur une colonie, mise à l’arrêt depuis longtemps, qui divise la Cisjordanie en deux et la couperait de Jérusalem-Est, une décision qui, selon son bureau, « enterrerait » l’idée d’un État palestinien.
Le gouvernement palestinien, ses alliés et les groupes de campagne ont condamné le projet, le qualifiant d’illégal et affirmant que la fragmentation du territoire détruirait les plans de paix pour la région.
Une communauté de bergers près de Ramallah a reçu l’ordre de partir de l’armée après avoir d’abord été harcelée, menacée et sommée de partir par des colons au cours des semaines précédentes.
En Syrie, les incursions israéliennes continuent dans les régions frontalières de Deraa et Quneitra. Suite à la chute du régime de Bachar el-Assad et le déploiement des forces israéliennes dans la zone démilitarisée du plateau du Golan, ces attaques ont fait des dizaines de morts, détruits de nombreuses maisons et ressources en eau. Dans la zone, les habitants craignent une intensification des violations dans un contexte de tensions entre autorités syriennes et israéliennes.
Une telle folie ne peut pas laisser le reste du monde complètement impassible. Mais les résistances sont toujours aussi faibles et font plus penser à un exercice de relation publique fait pour éviter la condamnation de « complicité de génocide » qu’à de réelles tentatives de confiner la folie israélienne.
La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Kaja Kallas, a appelé jeudi 14 août Israël à « renoncer » à poursuivre son projet de constructions en Cisjordanie occupée. « La décision des autorités israéliennes de faire avancer le plan de colonisation E1 sape davantage la solution à deux États tout en constituant une violation du droit international », a déclaré Kaja Kallas dans un communiqué, avant d’ajouter que « l’UE exhorte Israël à renoncer à poursuivre cette décision, notant ses implications de grande portée ».
La crise humanitaire dans la bande de Gaza, soumise depuis 22 mois à une campagne militaire d’Israël, a atteint des « niveaux inimaginables », ont dénoncé, mardi 12 août, 26 pays dans un communiqué commun.
« Une famine se produit sous nos yeux. Une action urgente est nécessaire pour stopper et inverser cette situation », ont déclaré les ministres des Affaires étrangères dans un communiqué commun.
Cette déclaration est signée par la cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, et les ministres des Affaires étrangères de 17 États membres de l’Union européenne, dont la France, mais pas l’Allemagne.
« Il est temps que la France reprenne l’initiative au Moyen-Orient. » Voilà le message adressé ce mardi 12 août dans une tribune parue dans le journal Le Monde et signée par 35 anciens ambassadeurs. Ils exhortent le gouvernement d’Emmanuel Macron à adopter une position plus ferme contre Israël. Ils dénoncent un nettoyage ethnique en cours à Gaza.
Le fonds souverain de Norvège, le plus grand fonds financier public au monde, a annoncé lundi 11 août se séparer de ses parts dans 11 entreprises israéliennes. Ceci après la révélation de son investissement dans un fabricant israélien de moteurs équipant des avions de chasse, en pleine guerre à Gaza.
L’Australie va reconnaître l’Etat de Palestine à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre, a annoncé le Premier ministre Anthony Albanese ce lundi. « La paix ne peut être que temporaire » tant que les Israéliens et les Palestiniens ne disposent pas de leurs Etats, a déclaré le chef du gouvernement travailliste à la presse, ajoutant : « L’Australie va reconnaître le droit du peuple palestinien à un Etat qui lui est propre ».
La fameuse solution à deux Etats à laquelle s’accroche le reste du monde pour faire pendant à la folie israélienne. Voici la pertinente analyse de Caitlin Johnstone vis-à-vis de cette « solution » :
Lorna demande sur Facebook » La solution à 2 États est-elle une solution ou une illusion ? »
Les responsables israéliens nous disent eux-mêmes que c’est une illusion depuis un moment maintenant, et je pense que nous devrions les croire. Tout ce qui concerne Israël s’oppose à la création d’un État palestinien, et même si les Palestiniens obtiennent un État significatif d’une manière ou d’une autre, qu’en sera-t-il alors ? Israël est constamment en guerre avec ses voisins qui refusent d’obéir à ses diktats, donc un “État palestinien” serait probablement soit (A) Israël continuant à bombarder et à massacrer les Palestiniens comme ils le font maintenant, soit (B) les Palestiniens obéissant aux diktats de Tel Aviv et n’étant pas véritablement souverains.
La vérité est que les Palestiniens ne seront jamais libres tant qu’Israël existera en tant qu’État raciste et colonialiste hypermilitariste tel qu’il est. Le moyen d’avoir la paix et la liberté est de donner à chacun des droits égaux, d’accorder le droit au retour aux Palestiniens déplacés, de réparer les torts du passé, et pour Israël et ses alliés occidentaux de payer tant de réparations aux Palestiniens que les blessures du passé ne sont plus ressenties par les générations futures.
Les Israéliens n’accepteront jamais cela à moins d’y être forcés, mais ils n’arrêteront aucun de leurs méfaits à moins d’y être forcés de toute façon. Le monde va devoir les forcer à s’arrêter, tout comme il a dû forcer l’Allemagne nazie à s’arrêter.
Ce qui nous ramène au délire messianique de Netanyahou, un signe qui montre qu’il ne retrouvera pas raison de lui-même. Le monde sera donc obligé de l’arrêter avant qu’il n’enflamme complètement le Moyen-Orient. Quand et comment reste pour l’instant une question sans réponse. Encore plus si l’on se souvient que ces fous messianiques ont plus d’une centaine de bombes atomiques à leur disposition.
Les guerres commerciales de Trump
Un article du Washington Post reconnait publiquement ce qui était visible depuis un moment :
L’utilisation en roue libre des taxes douanières par le président Donald Trump comme outil de la puissance américaine a peut-être été plus étendue que ce qui était connu du public, englobant un éventail d’objectifs de sécurité nationale ainsi que les intérêts des entreprises individuelles, selon des documents internes du gouvernement obtenus par le Washington Post.
Les responsables de l’administration ont vu dans les négociations commerciales une opportunité d’atteindre des objectifs qui allaient bien au-delà de l’objectif souvent déclaré de Trump de réduire le déficit commercial chronique des États-Unis. Dans les premières semaines après que le président a suspendu ses tarifs “réciproques” le 9 avril pour permettre des négociations, des responsables ont élaboré des plans pour faire pression sur les pays proches de la Chine pour une relation de défense plus étroite, y compris l’achat d’équipements américains et des visites portuaires, selon les documents.
“C’est la première fois que je vois ce type de demande dans un accord commercial. Lorsque vous êtes assis à la table des négociations, vous ne parlez pas de ce genre de choses”, a déclaré Wendy Cutler, qui a passé plus d’un quart de siècle au bureau du représentant américain au commerce et est maintenant vice-présidente de l’Asia Society Policy Institute à Washington.
Et même les entreprises étasuniennes devront payer leur obole :
Les géants américains des microprocesseurs Nvidia et Advanced Micro Devices ont accepté de verser au gouvernement américain 15% de leurs revenus provenant de la vente de puces destinées à l’intelligence artificielle à la Chine. Une décision très inhabituelle.
Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a rencontré le président américain Donald Trump à la Maison Blanche mercredi dernier et a accepté de reverser au gouvernement américain une partie de ses revenus, un arrangement très inhabituel dans le commerce international des technologies, selon des informations initialement publiées dans le Financial Times, Bloomberg et le New York Times.
La puce IA américaine « peut devenir la norme mondiale si nous nous lançons dans la course », a assuré Nvidia. Le mois dernier, l’entreprise est devenue la première à dépasser les 4 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, montrant à quel point les marchés misent sur l’intelligence artificielle, en train de révolutionner l’économie mondiale.
Début juillet, Nvidia a indiqué qu’il reprendrait les ventes de ses puces H20 en Chine, après que les autorités américaines ont levé certaines restrictions à l’exportation vers le pays asiatique. Le fait de verser 15% des produits de la vente en Chine relève « en tous points d’une taxe politique qui ne dit pas son nom », estime Stephen Innes, analyste de SPI AM.
« Nvidia et AMD ont accepté de céder au gouvernement américain 15% des revenus de leurs ventes de puces en Chine en échange du ticket d’entrée en or que sont les licences d’exportation », a-t-il ajouté, relevant par ailleurs le mutisme de la société AMD.
Advanced Micro Devices (AMD), basée dans la Silicon Valley, a également accepté de verser, selon plusieurs médias, 15% de ses revenus sur les ventes en Chine de ses puces MI308, dont l’exportation vers ce pays lui était auparavant interdite. Selon le New York Times, cet accord pourrait rapporter plus de 2 milliards de dollars au gouvernement américain.
Face à la résistance de la Chine aux taxes douanières de Trump, ce dernier repousse toute décision et continue de négocier :
Les États-Unis et la Chine ont prolongé une trêve tarifaire de 90 jours supplémentaires, évitant des droits à trois chiffres sur les marchandises de l’autre alors que les détaillants américains se préparent à augmenter leurs stocks avant la période critique des fêtes de fin d’année.
Le président américain Donald Trump a annoncé lundi sur sa plateforme Truth Social qu’il avait signé un décret suspendant l’imposition de tarifs plus élevés jusqu’à 12h01 HNE (05h01 GMT) le 10 novembre, tous les autres éléments de la trêve devant rester en place.
Le ministère chinois du Commerce a annoncé une pause parallèle sur les droits de douane supplémentaires tôt mardi, reportant également de 90 jours l’ajout des entreprises américaines qu’il avait ciblées en avril aux listes de restrictions au commerce et à l’investissement.
L’Iran
Des dirigeants européens continuent à exercer leur pression sur l’Iran :
Les ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, également connus sous le nom d’E3, ont soumis une lettre d’intention aux Nations Unies confirmant leur intention de rétablir les sanctions contre l’Iran si la République islamique n’autorisait pas les inspecteurs internationaux à accéder à ses sites nucléaires controversés.
Dans ce document, les représentants de l’E3 ont déclaré que leurs pays — qui étaient tous signataires du Plan d’action global commun de 2015 (JCPOA) ou « accord sur le nucléaire iranien » aux côtés de la Chine, de la Russie et des États-Unis – « se sont engagés à utiliser tous les outils diplomatiques à notre disposition pour s’assurer que l’Iran ne développe pas d’arme nucléaire » si Téhéran ne cherche pas à parvenir à une solution diplomatique à l’impasse actuelle d’ici la fin août.
Pourtant l’Iran n’a pas coupé les ponts avec l’AIEA puisqu’il a accepté la visite de l’un de ses inspecteurs :
« Un directeur général adjoint [du directeur général de l’AIEA Rafael, NDLR] Grossi viendra demain à Téhéran », a annoncé Abbas Araghchi à la presse, précisant qu’aucune visite de sites nucléaires iraniens n’était prévue « avant de parvenir à un accord-cadre ».
Cette visite sera la première d’un haut responsable de l’AIEA depuis que l’Iran a suspendu sa coopération avec l’agence le mois dernier, à la suite de la guerre de douze jours avec Israël.
« Nos discussions avec l’Agence porteront sur un nouveau cadre de coopération (…) Tant que nous ne serons pas parvenus à un accord sur ce nouveau cadre, la coopération ne pourra pas commencer », a déclaré Abbas Araghchi à la presse.
Alors les députés iraniens répondent aux menaces européennes avec leurs propres menaces :
Le Parlement iranien est prêt à se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) si les sanctions internationales étaient réimposées par les Nations Unies, a déclaré mercredi à Defapress le législateur iranien Manouchehr Mottaki.
Ce commentaire intervient après que les pays européens ont exprimé leur volonté de réimposer des sanctions internationales contre l’Iran à l’ONU, ce qu’ils disent pouvoir faire en invoquant le mécanisme de relance de l’ONU avant son expiration en octobre.
De son côté, La Chine continue de soutenir l’Iran :
La Chine réaffirme son attachement à la résolution pacifique de la question nucléaire iranienne et s’oppose à l’invocation du mécanisme de « retour des sanctions » du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin, a publié cette déclaration vendredi en réponse à l’avertissement de la troïka européenne de réimposer des sanctions si une solution diplomatique n’est pas trouvée d’ici la fin août.
Il a fait valoir que la réimposition de sanctions contre l’Iran ne favoriserait pas la confiance ni ne comblerait les divergences entre les parties et entraverait les efforts diplomatiques pour reprendre rapidement les pourparlers.
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Une victoire pour Trump, lui qui les recherche tant. Un traité de non-agression entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, signé sous ses auspices à la Maison Blanche :
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont convenu de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’autre dans le cadre d’un accord de paix paraphé vendredi à Washington, selon le texte du document publié par les deux pays.
Les deux États post-soviétiques étaient enfermés dans un différend territorial sur la région du Haut-Karabakh depuis la fin des années 1980. Ce qui était alors une région majoritairement peuplée d’arméniens ethniques a violemment fait sécession de Bakou après la chute de l’URSS. Cela avait été une source de tension constante entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pendant plus de deux décennies, avec de multiples flambées de combats avant que Bakou ne parvienne à reprendre le contrôle de la région par la force en 2023.
“Les parties confirment qu’elles n’ont aucune revendication territoriale l’une envers l’autre et ne présenteront aucune revendication de ce type à l’avenir”, indique l’un des articles du nouveau document.
L’accord en 17 points vise à établir la paix et des relations diplomatiques complètes entre les deux voisins pour la première fois depuis leur indépendance. Il stipule que l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’abstiendront de recourir à la force ou à la menace de la force dans les relations bilatérales. Ils ne permettront pas non plus à des tiers d’utiliser leurs territoires pour organiser une attaque contre l’un d’eux et ne déploieront aucune force tierce à leur frontière commune.
Seul un pays n’est pas heureux d’un tel accord car il risque d’installer des forces étasuniennes à sa frontière :
L’Iran a condamné un plan américain visant à établir et à contrôler une route de transit à travers l’Arménie, avertissant qu’il constituait une menace pour la stabilité régionale et saperait les intérêts de sécurité de Téhéran.
En vertu de l’accord, les États-Unis géreront le corridor sous souveraineté arménienne via un bail foncier de 99 ans, le sous-louant à un consortium pour la construction et les opérations.
Alors que Téhéran a déclaré qu’il se félicitait des accords de paix entre Erevan et Bakou, il s’oppose “avec véhémence” à la mise sous contrôle américain du corridor. Les responsables iraniens affirment que cela couperait l’Iran de l’Arménie et déstabiliserait le Caucase du Sud en autorisant une présence militaire et commerciale étrangère.
Le corridor de transport de Zangezur relie l’Azerbaïdjan continental à son enclave du Nakhitchevan à travers une étroite bande de terre dans le sud de l’Arménie le long de la frontière avec l’Iran.
Quand on voit le tracé de ce fameux corridor (la partie bleue de la route reliant Baku à Kars en Turquie) on comprend la réticence de l’Iran, qui vient juste de se faire bombarder par les Etats-Unis :
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