√Le démon artificiel ~ Songkrah
Avec toutes mes excuses pour ma franchise, la presse grand public a merdé, et maintenant elle s’en rend compte. − Matt Taibbi
Par James Howard Kunstler – Le 1er août 2025 – Source Clusterfuck Nation

Le canular Russiagate ne s’est pas limité à Trump. Il a également été utilisé pour créer de l’animosité envers la Russie, ce qui a permis à l’État profond de mener une guerre contre ce pays. Malheureusement, cela a fonctionné. Des Ukrainiens ont perdu la vie. Des milliards de dollars ont été blanchis au profit des « sous-traitants » de l’État profond.
À présent, il doit être assez évident que M. Poutine, le président russe, a été présenté comme un démon pour servir les intérêts d’Hillary Clinton, ce qui a entraîné une décennie de relations internationales déformées qui nous ont menés au bord d’une troisième guerre mondiale. Beau travail, Parti démocrate !
Je vais vous dire une dure vérité : le meilleur scénario en Ukraine serait que la Russie gagne la guerre le plus rapidement possible, neutralise et désarme le pays, remplace son gouvernement illégitime et le laisse redevenir la région frontalière reculée qu’il était pendant les huit décennies précédentes, lorsqu’il ne posait aucun problème aux autres nations de la région.
M. Poutine a supporté les absurdités psychotiques de notre pays avec une patience remarquable. L’idée qu’il cherche à conquérir l’Europe occidentale est une invention grotesque des néoconservateurs fous de notre département d’État et de la « communauté » du renseignement.
Le plan à long terme des néoconservateurs fous a toujours été d’utiliser l’OTAN comme instrument pour démanteler la Russie et prendre le contrôle de ses ressources. Cela s’est produit après que le secrétaire d’État James Baker ait déclaré à Mikhaïl Gorbatchev, le 9 février 1990, lors de discussions sur la réunification allemande, que « pas un pouce du territoire actuellement sous juridiction militaire de l’OTAN ne serait étendu vers l’est ». À partir de 1999, avec la République tchèque, la Hongrie et la Pologne, seize autres pays ont été incités à rejoindre l’OTAN, empiétant sur les frontières de la Russie avec de nouvelles bases militaires et des missiles. C’était un jeu stupide.
Et cela a échoué. L’Ukraine était le dernier coup. Les États-Unis l’ont délibérément déstabilisée en 2014, ont installé une série de gouvernements qu’ils pouvaient contrôler, l’ont placée sous la tutelle des contribuables américains, l’ont parsemée de laboratoires d’armes biologiques et de blanchisseries d’argent, et ont donné le feu vert à M. Zelensky pour commencer à bombarder les provinces du Donbass adjacentes à la Russie. Après des années de ce jeu, M. Poutine a décidé d’y mettre fin en 2022. Le développement des drones armés, associé à la technologie américaine de ciblage par satellite, a prolongé la guerre. Mais, bien sûr, les Russes ont eux aussi modernisé leur arsenal pour faire face à cette menace. La situation actuelle est celle d’une lente guerre d’usure menée par la Russie pour vaincre une Ukraine qui n’a plus de combattants disponibles et qui semble manquer de toutes les armes, à l’exception de ses drones.
Pendant sa campagne électorale, M. Trump avait promis de mettre fin à la guerre en Ukraine en un clin d’œil. Cela s’est avéré plus difficile et plus compliqué qu’il ne l’avait imaginé. Il a récemment déclaré en termes clairs qu’il avait « perdu patience » avec M. Poutine, qui n’avait pas accepté de cessez-le-feu comme prélude à des pourparlers de paix. En conséquence, M. Trump a fixé un délai de cinquante jours, puis l’a raccourci à douze jours, qui expirera les 8 et 9 août (en tenant compte des fuseaux horaires). Si ce délai n’est pas respecté, la Russie sera soumise à une nouvelle série de sanctions. M. Poutine a balayé cette menace, affirmant que le temps avait prouvé que la Russie était à l’épreuve des sanctions.
Il y a comme un jeu qui se joue dans tout cela. Ni Trump ni Poutine ne peuvent souhaiter que ce fiasco en Ukraine se transforme en une guerre plus vaste qui détruirait ce qui reste de la civilisation occidentale. Cela peut vous surprendre, mais malgré tous nos efforts pour anathématiser la Russie, celle-ci fait toujours partie de la civilisation occidentale. Après l’échec de l’expérience soviétique, la Russie souhaitait avant tout se réintégrer économiquement en Europe, mais les néoconservateurs américains et les globalistes européens ne l’ont pas permis. Ils ont plutôt décidé de détruire la Russie, une philosophie malveillante qui semble provenir du Royaume-Uni, avec ses illusions impériales persistantes. (Pour l’Allemagne, cela n’a apporté qu’un suicide économique.)
On pourrait soupçonner M. Trump de devoir se montrer dur avec la Russie pour contrer la suspicion qui persiste – semée par la campagne d’Hillary Clinton il y a dix ans – selon laquelle il serait « la marionnette de Poutine ». Par coïncidence, étrange ou non, ce cliché est en train de s’effondrer avec la publication des archives du RussiaGate que le ministère de la Justice et le FBI ont dissimulées depuis le premier mandat de Trump. M. Patel a trouvé une mine de preuves documentaires dans un sac destiné à être brûlé dans une pièce à l’arrière du siège du FBI. La directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, récupère chaque jour de nouvelles preuves précédemment cachées dans la vaste base de données de la NSA. Il devrait être clair désormais que la farce initiale de la campagne d’Hillary Clinton s’est transformée en la pire perversion du pouvoir abusif du gouvernement dans l’histoire de notre pays, et qu’elle se poursuit encore aujourd’hui.
Les grands organes de presse, complices du RussiaGate, ne publieront ni ne diffuseront aucune des récentes découvertes sur la manière dont ce canular s’est transformé en un ensemble de délires qui ont envahi l’esprit de la moitié du pays et conduit à une série de canulars vicieux supplémentaires, notamment l’opération Covid-19, l’élection volée de 2020 et les poursuites judiciaires du 6 janvier. Il n’y a peut-être rien à faire contre la perfidie du New York Times ou du Washington Post, car le premier amendement autorise la publication de mensonges dans les limites des lois sur la diffamation. Mais les chaînes de télévision ont des obligations supplémentaires envers l’intérêt public en vertu de la réglementation en matière de radiodiffusion et elles peuvent perdre leur licence. Peut-être cela leur arrivera-t-il et cela devrait leur arriver.
Pour l’instant, il faut réaliser que nous sommes au milieu d’un tourbillon. Des arrestations et des poursuites judiciaires sont à venir, et le temps presse pour M. Trump dans la guerre en Ukraine. La dernière chose dont notre pays a besoin, c’est d’intensifier la guerre. Les révélations du RussiaGate offrent au président une issue à sa tactique musclée avec M. Poutine et à son soutien au régime Zelensky.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
songkrah.blogspot.com
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