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√La revue de presse internationale pour la semaine du 14 au 20 juillet 2025 ~ Songkrah


Par Wayan – Le 20 juillet 2025 – Le Saker francophone

La guerre en Ukraine

Face à a la résistance de Poutine à ses injonctions, Trump menace de nouveau :

Le président Donald Trump a déclaré lundi 14 juillet qu’il punirait la Russie avec des tarifs douaniers s’il n’y avait pas d’accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine dans les 50 jours, le dernier exemple de sa frustration croissante envers le président russe Vladimir Poutine. Trump a fait cette annonce lors d’une réunion dans le Bureau ovale avec le secrétaire général de l’Otan, Mark Rutte.

« Nous allons imposer des droits de douane très sévères si nous ne parvenons pas à un accord dans les 50 jours », a déclaré le président républicain. Il a précisé qu’il s’agirait de « droits de douane secondaires », c’est-à-dire qu’ils cibleraient les partenaires commerciaux de la Russie afin d’isoler Moscou dans l’économie mondiale. « J’utilise le commerce pour beaucoup de choses », a ajouté Trump. « Mais c’est excellent pour régler les conflits. » « Si nous n’avons pas un accord d’ici 50 jours, c’est très simple, (les droits de douane) seront à 100% et c’est comme ça », a-t-il ajouté.

Le résultat sera-t-il vraiment « d’isoler la Russie de l’économie mondiale » ou plutôt le contraire, isoler les Etats-Unis du reste du monde ?

Car, pour montrer qu’il ne sera pas possible « d’isoler la Russie », la Chine réaffirme son soutien :

La Chine a promis d’approfondir son soutien à la Russie après que Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane aux partenaires commerciaux de Moscou.

Xi Jinping, le président chinois, a déclaré que Pékin et Moscou devraient “renforcer leur soutien mutuel sur les forums multilatéraux” après avoir rencontré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Pékin.

Il a ajouté que la confiance entre la Chine et la Russie s’était ”approfondie“ et que les deux États ”établissaient un modèle pour un nouveau type de relations internationales ».

Si Trump pense vraiment que Poutine va plier sous la menace c’est qu’il ne l’écoute pas suffisamment :

Dans son discours annuel du 19 décembre 2024, Poutine a exposé les contradictions de l’Occident qui, sous couvert de promouvoir la “démocratie” et la “liberté”, poursuit en réalité une stratégie de domination et d’exploitation mondiales. « Les États-Unis et leurs alliés considèrent la Russie comme un concurrent à contenir, déployant des sanctions économiques, des menaces militaires et des campagnes médiatiques pour tenter de la déstabiliser. Cependant, la Russie reste résolue et inébranlable dans la défense de ses valeurs et de ses intérêts, fermement résolue à préserver sa souveraineté face aux pressions extérieures. »

La réponse aux menaces de Trump, donnée par le vice-ministre aux affaires étrangères, confirme la résolution russe :

S’exprimant lors d’une conférence de presse mardi, Ryabkov, le vice-ministre des Affaires étrangères, a souligné que “toute tentative d’avoir des exigences, et encore plus de lancer des ultimatums, est inacceptable [pour Moscou].”

Le diplomate a souligné que la Russie restait ouverte aux pourparlers et considérait la diplomatie comme la voie privilégiée. Cependant, il a averti que si la volonté de Moscou de négocier ne se heurtait pas à une réponse appropriée, elle poursuivrait ses objectifs par des moyens militaires et le conflit ukrainien se poursuivrait.

Cette position est inébranlable« , a déclaré Ryabkov, notant que Moscou « aimerait que Washington et l’OTAN dans son ensemble traitent cette position avec le plus grand sérieux.”.

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Par contre l’Europe devient un terrain docile pour « faire des milliards » :

Outre la menace de droits de douane, Donald Trump et Mark Rutte ont discuté d’un projet de modernisation du réseau d’armement américain. Les alliés européens prévoient d’acheter du matériel militaire puis de le transférer en Ukraine. Donald Trump a déclaré que ces achats représenteraient des « milliards et des milliards » de dollars. Donald Trump se dit satisfait de voir l’Europe dépenser davantage pour la défense après que de nombreux membres de l’Otan, lors d’un récent sommet à La Haye, sont convenus d’augmenter les dépenses à 5 % de leur PIB. « Leur état d’esprit est incroyable », a déclaré Trump. « Au final, avoir une Europe très forte est une bonne chose », a-t-il ajouté.

Il est tellement content de son coup qu’il a répété devant des journalistes ce qu’il avait déclaré à Rutte, cette fois en parlant de armes de défense anti-missiles Patriot dont l’Ukraine a tant besoin :

Le président américain Donald Trump a déclaré qu’il enverrait des missiles de défense aérienne Patriot supplémentaires à l’Ukraine, ajoutant que les livraisons seraient payées par l’UE. L’annonce est intervenue quelques jours après que le Pentagone est revenu sur sa décision de suspendre une partie de l’aide militaire.

« Mais l’Union européenne paiera pour eux. Nous ne payerons rien… ce sera une bonne affaire pour nous”, a déclaré Trump.

Méthode habituelle pour Trump, il a fait cette annonce sans en avoir discuté auparavant avec les parties concernées :

L’accord sur les armes récemment annoncé par le président américain Donald Trump pour l’Ukraine a pris de nombreux alliés au dépourvu, des diplomates de toute l’Europe affirmant qu’ils n’avaient été ni informés ni consultés avant l’annonce ; une décision qui suscite maintenant confusion et frustration parmi les principaux partenaires de l’OTAN.

Selon plusieurs responsables européens et américains cités par Reuters le 16 juillet, le plan semble avoir été conçu à la hâte et annoncé publiquement sans notification préalable aux pays censés être impliqués.

« J’ai clairement l’impression que personne n’a été informé à l’avance des détails exacts« , a déclaré un ambassadeur européen. « Je soupçonne également qu’en interne dans l’administration, ils commencent seulement à comprendre ce que cela signifie dans la pratique. »

Trump pousse donc à ce que ce soit l’Europe qui récupère le fardeau ukrainien et, malgré sa méthode bien cavalière, certains européens semblent satisfait de cet arrangement. La réponse du hollandais Rutte à Trump le montre clairement :

« Vous voulez que l’Ukraine [ait] ce dont elle a besoin … mais vous voulez que les Européens paient pour cela — ce qui est tout à fait logique. »

Rutte a déclaré que l’Allemagne, la Finlande, le Danemark, la Suède, la Norvège, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Canada souhaitaient tous participer au réarmement de l’Ukraine.

Alors, comme les autres pays européens, la France s’y prépare :

C’est un discours à la fois solennel et grave. Emmanuel Macron a annoncé dimanche vouloir renforcer l’effort budgétaire pour la Défense prévu, en ajoutant des dépenses de 3,5 milliards d’euros en 2026, puis à nouveau 3 milliards de plus en 2027, de sorte que le budget de la Défense aura doublé en dix ans sous ses deux mandats, passant de 30 milliards d’euros à plus de 60 milliards dans deux ans.

Tout cela en pleine période de débat sur un déficit budgétaire impossible à combler.

Quant aux pays européens qui ne seront pas prêts, Trump ne leur laissera pas le choix :

Des responsables américains ont déclaré au gouvernement suisse que les systèmes de défense aérienne Patriot en cours de production pour le pays alpin seraient détournés pour aider à défendre l’Ukraine, selon une annonce suisse.

La notification des États-Unis est arrivée la veille, éclairant certains mécanismes hâtifs derrière les décisions de Washington au sujet de l’aide à l’Ukraine pour repousser les attaques russes quasi constantes.

La Suisse avait commandé cinq systèmes Patriot, fabriqués par Ratheon, en 2022. Les livraisons devaient commencer en 2026 et se poursuivre jusqu’en 2028. Aucune information n’est disponible sur le nombre de systèmes qui seront détournés et sur un nouveau calendrier de futures livraisons.

Pendant ce temps, l’Allemagne a proposé cette semaine d’acheter deux systèmes Patriot aux États-Unis et de les donner à l’Ukraine. Une installation Patriot coûte environ 1 milliard de dollars, selon le nombre d’intercepteurs, a déclaré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius lors d’une visite à Washington le 14 juillet.

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Pendant que l’Europe fournit l’Ukraine en armes étasuniennes, la « guerre d’attrition » russe poursuit ses ravages :

Le plus grand défi de Kiev dans le conflit avec la Russie n’est pas un manque d’armes occidentales, mais une pénurie critique de soldats, a déclaré la députée ukrainienne Anna Skorokhod.

« Notre principal problème, ce sont les hommes. Personne ne nous donne des hommes”, a-t-elle ajouté. « Nous pouvons nous attendre à ce que Trump décide de fournir des armes, mais je tiens à souligner que la guerre ne peut pas durer éternellement.”

Le slogan russe disant que « l’Occident combattra la Russie jusqu’au dernier ukrainien » est en train de se réaliser. A moins que Trump ne décide que, en plus de fournir des armes, l’Europe doit aussi fournir ses hommes pour « combattre la Russie jusqu’au dernier européen » ?

La guerre commerciale de Trump

Pour l’instant, l’Europe choisit de continuer à négocier avec Trump jusqu’à la date butoir du 1er aout :

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré dimanche 13 juillet que Bruxelles allait prolonger la suspension des contre-mesures aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, alors que l’UE cherche un accord pour éviter une taxe de 30% sur tous ses produits. « Les États-Unis nous ont envoyé une lettre avec des mesures qui entreraient en vigueur sauf s’il y a une solution négociée, c’est pourquoi nous prolongerons également la suspension de nos contre-mesures jusqu’au début du mois d’août », a déclaré Mme von der Leyen, tandis que la suspension de ces représailles aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium devait expirer dans la nuit de lundi à mardi.

Mais se prépare au pire en négociant des accords commerciaux avec d’autres pays :

Pour faire face à la dernière missive douanière de Donald Trump, l’Union européenne cherche des partenaires commerciaux ailleurs dans le monde. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé ce dimanche 13 juillet un « accord politique » avec l’Indonésie. Cet accord vise un assouplissement des barrières commerciales qui existent entre l’UE et la première économie d’Asie du Sud-Est.

Dans une période de turbulences et d’incertitude, « c’est un grand pas en avant », a déclaré Ursula von der Leyen, la cheffe de la Commission européenne, après sa rencontre avec le président indonésien Prabowo Subianto à Bruxelles. M. Prabowo a quant à lui qualifié l’annonce à Bruxelles de « percée », « après 10 ans de négociations ».

Les Vingt-Sept et la plus grande économie d’Asie du Sud-Est négocient depuis 2016 en vue d’un accord commercial destiné à accroître leurs échanges et développer les investissements.

Cela fait dix ans que l’UE utilise l’argument que « l’huile de palme détruit les forêts indonésiennes » pour empêcher que cet accord soit signé. Mais devant l’urgence imposée par Trump, plus d’excuse qui tienne.

Deux jours plus tard, Trump annonce aussi un « deal » avec l’Indonésie :

Le président Donald Trump a déclaré mardi que les États-Unis imposeraient un droit de douane de 19% sur les marchandises en provenance d’Indonésie en vertu d’un nouvel accord avec le pays d’Asie du Sud-Est.

« Ils vont payer 19% et nous ne paierons rien … nous aurons un accès complet à l’Indonésie, et nous avons quelques-uns de ces accords qui vont être annoncés », a déclaré Trump à l’extérieur du bureau ovale. Trump a déclaré plus tard sur sa plate-forme sociale de vérité que l’Indonésie avait accepté d’acheter pour 15 milliards de dollars de produits énergétiques américains, 4,5 milliards de dollars de produits agricoles américains et 50 Boeing (BA.N), bien qu’aucun délai n’ait été spécifié.

Face à la diplomatie « win-win » chinoise, Trump propose sa diplomatie « win-loose », à coups de bâton.

Comme la semaine dernière, penchons-nous sur le cas indonésien. Voici comment le « deal » s’est fait :

Un bref mais percutant appel téléphonique entre le président Prabowo Subianto et le président américain Donald Trump a apporté de bonnes nouvelles aux exportateurs indonésiens. Les deux dirigeants se sont entretenus pendant près de 17 minutes mardi, ce qui a permis aux États-Unis de réduire leurs droits d’importation sur les produits indonésiens de 32% à 19%.

“C’était une conversation sérieuse, mais en même temps chaleureuse et amicale”, a noté le communiqué, ajoutant que les taxes commerciales étaient au cœur de leur conversation.

Depuis avril, l’Indonésie a envoyé ses économistes négocier un accord avec l’équipe Trump, pour un résultat nul et, en un quart d’heure, Trump a décidé des conditions de l’accord. Sur quelles bases, sinon son intuition et ses idées du moment :

Le président américain Donald Trump lorgne sur le cuivre indonésien alors que Washington a conclu un accord pour imposer un tarif de 19% à la plus grande économie d’Asie du Sud-Est, un taux nettement inférieur à celui annoncé précédemment.

La méthode Trump pour déterminer les conditions commerciales avec le reste du monde ne repose donc pas sur des calculs fait par ses économistes mais sur sa simple humeur du moment.

Ce qui explique que Trump soit si incohérent dans ses négociations commerciales, comme on l’avait déjà constaté pour le cas de l’Indonésie la semaine dernière :

Le Brésil n’a pas encore entendu de réponse de Washington au sujet d’une offre qu’il a faite lors de négociations commerciales il y a deux mois, a déclaré lundi le vice-président Geraldo Alckmin, après que le président américain Donald Trump a imposé des droits de douane beaucoup plus élevés au Brésil la semaine dernière.

L’Union européenne a accusé lundi les États-Unis de résister aux efforts visant à conclure un accord commercial et a mis en garde contre des contre-mesures si aucun accord n’était conclu pour éviter les tarifs punitifs que le président Donald Trump a menacé d’imposer à partir du 1er août.

Il ne reste plus qu’à Lula et Ven der Leyen de passer un coup de fil à Trump et le faire rire avec une bonne blague pour obtenir ce que des mois de négociations n’ont pas obtenu.

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Si Trump le businessman peut se targuer d’une véritable victoire dans sa guerre commerciale, c’est la victoire financière :

Les recettes des droits de douane américains ont de nouveau bondi en juin alors que les tarifs du président Donald Trump gagnaient du terrain, dépassant 100 milliards de dollars pour la première fois au cours d’un exercice fiscal et contribuant à produire un excédent budgétaire surprise de 27 milliards de dollars pour le mois, a rapporté vendredi le Département du Trésor.

Les données budgétaires ont montré que les tarifs commencent à devenir un contributeur important aux recettes du gouvernement fédéral, les droits de douane en juin atteignant de nouveaux records, quadruplant pour atteindre 27,2 milliards de dollars bruts et 26,6 milliards de dollars nets après remboursements.

Mais Trump le politicien oublie que cette victoire financière à court terme lui coutera la perte de confiance de ses « alliés » et, surtout, rendra impossible que le dollar continue d’être la monnaie commerciale internationale. Car comment un pays pourra-t-il se procurer des dollars pour son commerce s’il doit être systématiquement déficitaire dans sa balance commerciale avec les Etats-Unis ? Il semble que Trump oublie totalement ce fait pendant ses coups de fil, lui qui prétend pourtant vouloir tout faire pour conserver la primauté du dollar dans le commerce international.

Les guerres israéliennes

Les bombardements israéliens sur toute la région continuent :

En Syrie : La Syrie a condamné mardi les frappes israéliennes qui ont visé les forces gouvernementales entrées dans la ville à majorité druze de Soueida et affirmé tenir Israël pour responsable de leurs « conséquences ». La Syrie « condamne dans les termes les plus fermes l’agression israélienne traîtresse menée aujourd’hui avec des attaques coordonnées de drones et des frappes aériennes », qui ont tué « des membres des forces armées » ainsi que « plusieurs civils innocents », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Et, pour montrer qui est le boss de la région, Netanyahou va jusqu’à bombarder de nouveau la capitale syrienne :

Selon des témoins, plusieurs drones ont survolé dans la matinée la capitale et l’armée israélienne a déclaré avoir bombardé l’entrée du quartier général de l’armée à Damas. Les frappes ont fait trois morts et 34 blessés, selon un nouveau bilan du ministère syrien de la Santé. L’armée israélienne a dit également avoir frappé une « cible militaire » dans la zone du palais présidentiel.

Les autorités syriennes ont annoncé de nouvelles frappes israéliennes mercredi soir sur les environs de Damas, après avoir visé le quartier général de l’armée syrienne et les environs du palais présidentiel au cœur de la capitale. Cette fois, les raids « ont visé les environs de l’aéroport militaire de Mazzé », un secteur « où se trouvent des dépôts de munitions », a indiqué une source au ministère syrien de l’Intérieur à l’AFP.

Il a quand même expliqué pourquoi il a bombardé la Syrie :

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré jeudi qu’Israël continuerait à utiliser des moyens militaires pour faire respecter ses deux lignes rouges en Syrie — la démilitarisation de la région au sud de Damas, près de la frontière israélienne, et la protection de la minorité druze du pays là-bas.

Donc Netanyahou décide qu’il ne veut pas de militaires syriens dans cette région de Syrie et prétend vouloir protéger les druzes à la place des militaires syriens. Cela ressemble bien à une annexation de facto de cette région, en plus du plateau du Golan.

Sous la pression des Etats-Unis le gouvernement syrien va donc effectivement retirer ses militaires de la zone :

L’armée syrienne a commencé à se retirer de Sweida, mercredi après les frappes israéliennes sur Damas et les appels américains à un retrait de la ville à majorité druze, ont annoncé les médias officiels. Washington, qui cherche à rétablir ses liens avec la Syrie, a déclaré qu’un accord avait été conclu pour rétablir le calme et a exhorté toutes les parties à respecter leurs engagements.

Et seul Israël pourra donner l’autorisation à l’armée syrienne d’officier dans la région si nécessaire :

Israël a déclaré vendredi qu’il autorisait les forces de sécurité syriennes à entrer dans le gouvernorat de Sweida pendant 48 heures, invoquant les troubles en cours dans le sud de la Syrie.

“À la lumière de l’instabilité persistante dans le sud-ouest de la Syrie, Israël a accepté d’autoriser une entrée limitée des forces de sécurité intérieures [syriennes] dans le district de Sweida pendant les prochaines 48 heures”, a déclaré à la presse un responsable qui a refusé d’être nommé.

Le sud de la Syrie est donc vraiment en train de devenir, de facto, une colonie israélienne.

Quant à l’argument de la protection des druzes, voici ce qu’en pense Walid Jumblatt, un dirigeant druze :

« Les violences perpétrées par certains éléments de l’armée et de la police ont provoqué cette réaction de rejet [de la part des druzes]. Mais il y a quelque part un plan qui date depuis quelques mois, quelques années, lorsque Israël a commencé à fomenter cette sécession des Druzes, d’une partie des Druzes de Syrie, ce qui aurait pour conséquence de provoquer un bouleversement total de la région. Je ne le souhaite pas, car ce sera alors non plus une Syrie unie, mais une Syrie disloquée.

Depuis des décennies, Israël a l’intention de faire sauter en l’air ce qui restait encore des accords de Sykes-Picot, c’est-à-dire la Syrie, l’Irak et le reste. Eh bien maintenant, il semble malheureusement que le nouveau rapport de forces est en leur faveur. Et nous voyons que la politique américaine dans la région est très hésitante. Nous voyons en tout cas ce qui se passe à Gaza : on avait dit que Trump allait imposer un cessez-le-feu. Mais il semble que ni Trump, ni personne aux États-Unis ne soit capable d’affronter la volonté de Netanyahu et de ses alliés. »

Un avis que partage le président turc :

En Syrie, comme en Iran ou au Liban, les autorités turques ont acquis une conviction qu’elles n’hésitent plus à proclamer : elles accusent Israël de provoquer des crises pour ensuite les utiliser dans le but de déstabiliser toute la région. C’est le sens des dernières déclarations de Recep Tayyip Erdogan.

« Israël, utilisant les druzes comme prétexte, a étendu son action de banditisme à notre voisin syrien. À ce stade, le principal problème de notre région est l’agressivité d’Israël. La protection de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale, de la structure unitaire et de l’identité multiculturelle de notre voisin syrien est le fondement de notre politique », a-t-il déclaré.

Au Liban : Le Hezbollah a dénoncé les bombardements israéliens ayant tué mardi 12 personnes dans l’est du Liban, qualifiant cette nouvelle attaque d’« escalade majeure ». L’attaque « constitue une escalade majeure dans le contexte de l’agression continue contre le Liban et son peuple », a déclaré le Hezbollah dans un communiqué. Il a appelé les autorités libanaises à « agir de manière sérieuse, immédiate et ferme » pour faire respecter le cessez-le-feu en vigueur entre Israël et le mouvement libanais.

A Gaza, il n’y a pas que les centres de distribution de nourriture qui continuent à servir de pièges mortels, les points de distribution d’eau aussi :

Les organisations humanitaires dénoncent l’assaut fait aux installations d’eau à Gaza. Dimanche 13 juillet, plusieurs personnes, dont des enfants, ont été tuées par un bombardement israélien près d’une station de dessalement. Faute de carburant à cause du blocus, plusieurs équipements sont hors de service.

Certains israéliens le disent ouvertement :

Une “ville humanitaire  » planifiée à l’intérieur de Gaza destinée à accueillir des centaines de milliers de Palestiniens serait un “camp de concentration”, a averti l’ancien Premier ministre israélien Ehud Olmert. “ C’est un camp de concentration. Je suis désolé », a déclaré Olmert au journal The Guardian dimanche. « S’ils (les Palestiniens) sont expulsés vers la nouvelle « ville humanitaire », alors vous pouvez dire que cela fait partie d’un nettoyage ethnique.”

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Finalement, une première véritable initiative de résistance internationale à la folie israélienne, le groupe de la Haye :

À l’initiative du Groupe de La Haye, un « sommet d’urgence » se tient ce 15 juillet à Bogota en Colombie pour déclarer des « mesures concrètes » et tenter de mettre fin au drame qui se déroule dans l’enclave palestinienne depuis octobre 2023. Une trentaine de pays issus de tous les continents doivent y participer.

Alors, qu’est-ce que ce « groupe de La Haye » ?

La barre des 58 000 morts a été franchie dans la bande de Gaza, en majorité des femmes et des enfants. Une dévastation qui met chaque jour un peu plus en exergue l’échec des cadres juridiques internationaux à protéger les civils. « Face à ce constat, plusieurs nations ont pensé que ce serait une bonne idée de réunir un groupe d’États pour essayer non pas de créer du nouveau droit international qui existe déjà, non pas pour exhorter, pour appeler à, pour condamner, mais pour appliquer des mesures concrètes de la part des États, c’est à dire des politiques concrètes, de façon collective et coordonnée, pour mettre fin au carnage, pour mettre fin au génocide. Quand sur des sujets précis, les États s’unissent et lèvent leurs voix, ils ont plus de poids et d’influence que lorsqu’ils sont isolés », explique Guillaume Long, conseiller diplomatique principal du Groupe de La Haye.

Le Bélize, la Bolivie, la Colombie, Cuba, le Honduras, la Malaisie, la Namibie, le Sénégal et l’Afrique du Sud fondent ainsi le Groupe de La Haye. Quelques jours après, le Bélize, petit pays très dépendant des États-Unis, se retire du groupe face « aux intimidations certaines qu’il a dû recevoir », confie une source souhaitant rester anonyme au sein du Groupe de La Haye.

Co-organisé par les gouvernements colombien et sud-africain, co-présidents du Groupe de La Haye, plus de trente États vont ainsi se réunir au « sommet d’urgence » à Bogota pour annoncer des mesures concrètes contre Israël. Un événement historique qui dépasse le Sud global. L’Europe et le Moyen-Orient seront présents au sommet aux côtés du Chili, du Brésil, de l’Algérie, du Botswana, etc. : l’Irlande, la Slovénie, la Norvège, l’Espagne, le Portugal, le Liban, Oman, l’Irak, le Qatar… La France a également été conviée mais n’a jusqu’à présent pas répondu à l’invitation.

Le 15 juillet s’est donc tenu cette réunion, sans la France, et 6 mesures ont été adoptées contre Israël :

La conférence a réuni plus de 30 États, dont l’Algérie, la Bolivie, le Botswana, le Brésil, le Chili, la Chine, Cuba, Djibouti, le Honduras, l’Indonésie, l’Irak, l’Irlande, le Liban, la Libye, la Malaisie, le Mexique, la Namibie, le Nicaragua, la Norvège, Oman, le Pakistan, la Palestine, le Portugal, l’Espagne, le Qatar, la Turquie, la Slovénie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, l’Uruguay et le Venezuela.

Pour lancer ce processus, le groupe a déclaré que 12 États du monde entier – la Bolivie, la Colombie, Cuba, l’Indonésie, l’Iraq, la Libye, la Malaisie, la Namibie, le Nicaragua, Oman, Saint-Vincent-et-les Grenadines et l’Afrique du Sud – se sont engagés à mettre en œuvre immédiatement les six mesures par le biais de leurs systèmes juridiques et administratifs nationaux.

Une date a été fixée au 20 septembre 2025, coïncidant avec la 80e Assemblée générale des Nations Unies, pour que d’autres États se joignent à eux pour adopter les mesures, a ajouté le communiqué.

Les six mesures sont les suivantes :

  1. Empêcher la fourniture ou le transfert d’armes, de munitions, de carburant militaire, d’équipements militaires connexes et d’articles à double usage à Israël.
  2. Empêchez le transit, l’accostage et l’entretien des navires dans n’importe quel port…. dans tous les cas où il existe un risque évident que le navire soit utilisé pour transporter des armes, des munitions, du carburant militaire, du matériel militaire connexe et des articles à double usage vers Israël.
  3. Empêcher le transport d’armes, de munitions, de carburant militaire, d’équipements militaires connexes et d’articles à double usage vers Israël sur des navires battant notre pavillon… et garantir la pleine responsabilité, y compris le retrait du pavillon, en cas de non-respect de cette interdiction.
  4. Entamer un examen urgent de tous les contrats publics, afin d’empêcher les institutions et les fonds publics de soutenir l’occupation illégale par Israël du Territoire palestinien et d’enraciner sa présence illégale.
  5. Se conformer aux obligations d’assurer l’obligation de rendre des comptes pour les crimes les plus graves au regard du droit international, par le biais d’enquêtes et de poursuites solides, impartiales et indépendantes aux niveaux national ou international, afin de garantir la justice pour toutes les victimes et la prévention de futurs crimes.
  6. Soutenir les mandats de compétence universelle, le cas échéant dans les cadres juridiques et judiciaires nationaux, afin de garantir la justice pour les victimes de crimes internationaux commis dans le Territoire palestinien occupé.

On remarquera au passage que les médias anglo-saxons ont mis sous le tapis une telle information, en parlant très peu. On comprend pourquoi en lisant le communiqué officiel des Etats-Unis à ce sujet :

Un porte-parole du Département d’État américain a déclaré à JNS que les États-Unis “s’opposent fermement aux efforts des soi-disant « blocs multilatéraux » visant à utiliser le droit international comme une arme pour faire avancer des programmes radicaux anti-occidentaux.”

Le Groupe de La Haye « cherche à saper la souveraineté des nations démocratiques en isolant et en tentant de délégitimer Israël, jetant de manière transparente les bases pour cibler les États-Unis, notre armée et nos alliés”, a déclaré le porte-parole, ajoutant que le gouvernement américain “défendra agressivement nos intérêts, nos militaires et nos alliés, y compris Israël, d’une telle guerre juridique et diplomatique coordonnée. Nous exhortons nos amis à se tenir à nos côtés dans cette entreprise cruciale.”

On constate là que les Etats-Unis se sont complètement identifiés à Israël. Toucher ce pays c’est les toucher. Mais on ne constate pas la réciproque. Par exemple quand Netanyahou a volontairement fait exploser les négociations en cours entre Trump et l’Iran.

Malgré cela, Trump est vraiment prêt à toutes les bassesses pour soutenir Israël :

 Les trois membres de la commission de l’ONU enquêtant sur Israël démissionnent à cause de la pression de Trump. Les démissions, y compris celle de l’ancien chef des droits de l’ONU, surviennent alors que les États-Unis imposent des sanctions aux enquêteurs internationaux anti-Israéliens

Ou plutôt pour soutenir Netanyahou :

L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, s’est rendu mercredi au procès pour corruption du Premier ministre Benjamin Netanyahu et a soutenu l’appel du président américain Donald Trump en faveur de l’annulation de la procédure judiciaire ou de la grâce du dirigeant israélien.

Mike Huckabee a déclaré aux journalistes à Tel Aviv que sa décision inhabituelle d’assister au procès était « une question de représentation de ce que le président [Trump] a dit à plusieurs reprises ».

« Le président a fait connaître sa position très clairement. Il n’est pas intervenu dans la procédure ou dans le résultat », a-t-il déclaré. « Il reconnaît que cela doit suivre son propre chemin. Mais c’est une affaire personnelle pour lui. Il considère le Premier ministre comme un ami. »

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Par contre, l’Europe essaye de pousser Israël à lâcher du lest sur ses crime humanitaires :

L’UE est parvenue à un accord avec Israël la semaine dernière pour améliorer la situation humanitaire dans la bande de Gaza, notamment en augmentant le nombre de camions d’aide et en ouvrant des points de passage et certaines routes d’aide.

Et déclare qu’Israël fait des progrès, mais pas assez :

Il y a eu de bons signes que davantage de camions et de fournitures arrivent à Gaza, mais l’Union européenne a besoin de voir plus d’améliorations sur le terrain, a déclaré lundi Kaja Kallas, chef de la politique étrangère de l’UE, avant une réunion avec de hauts responsables du Moyen-Orient et de l’UE à Bruxelles.

Pourtant l’Egypte, qui est bien placé géographiquement pour savoir ce qu’il se passe sur le terrain, dit le contraire :

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré lundi que le flux d’aide à Gaza n’avait pas augmenté malgré un accord la semaine dernière entre Israël et l’Union européenne qui aurait dû avoir ce résultat. « Rien n’a changé (sur le terrain) », a déclaré aux journalistes le ministre égyptien des Affaires étrangères Badr Abdelatty avant la réunion UE-Moyen-Orient à Bruxelles lundi.

Le lundi 14 s’est tenue une réunion entre les ministres des affaires étrangères européens et israélien, les européens menaçant Israël de 10 mesures punitives si Israël ne remédiait pas à la catastrophique situation humanitaire à Gaza :

 La réunion de lundi a eu lieu à la veille d’un Conseil des Affaires étrangères de l’UE au cours duquel les 27 ministres des Affaires étrangères de l’UE devaient examiner un ensemble de 10 options d’action contre Israël. Cette décision fait suite à un examen de l’Accord d’association UE-Israël qui a conclu que les actions d’Israël à Gaza avaient violé l’article 2 de l’accord. L’examen a été rejeté par Israël comme « absurde”.

Dès son arrivée en Europe le ministre israélien a annoncé ce qu’il en serait :

Aucune  » des dix mesures facultatives préparées par l’Union européenne pour censurer Israël pour sa guerre contre le Hamas à Gaza ne sera adoptée mardi par les États membres, a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar. “Il n’y a aucune justification” pour elles, a-t-il ajouté.

Et c’est exactement ce qu’il s’est passé :

L’UE ne “punira” pas Israël pour ses actions à Gaza et “surveillera de près” la mise en œuvre par le pays d’un récent accord visant à améliorer le flux d’aide dans la bande de Gaza, a déclaré la diplomate en chef du bloc Kaja Kallas lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion des 27 ministres de l’UE à Bruxelles.

Si l’Europe essaie de montrer un peu plus d’autorité que les Etats-Unis face à Israël, le résultat est le même, Israël peut continuer de massacrer la population palestinienne en toute impunité.

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L’Iran est prêt à reprendre les négociations interrompues par le bombardement israélien mais définit clairement ses conditions :

« Si les négociations doivent être conditionnées à l’arrêt de l’enrichissement, de telles négociations n’auront certainement pas lieu », a déclaré Ali Akbar Velayati, un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, cité par l’agence Irna.

Alors elles n’auront pas lieu puisque l’arrêt de l’enrichissement et le démantèlement de l’arsenal balistique iranien sont ce qu’Israël cherche à imposer à l’Iran.

Alors, nouvel ultimatum de la part de l’Occident :

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio et les ministres des Affaires étrangères de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni ont convenu lundi lors d’un appel téléphonique de fixer la fin août comme date limite de facto pour parvenir à un accord nucléaire avec l’Iran, a rapporté Axios, ouvre un nouvel onglet, citant trois sources.

Si aucun accord n’est conclu à cette échéance, les trois puissances européennes prévoient de déclencher le mécanisme de « snapback » qui réimpose automatiquement toutes les sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies qui ont été levées dans le cadre de l’accord iranien de 2015, selon le rapport Axios.

Ce que ne comprennent pas les occidentaux c’est que l’on est plus en 2015. Depuis, la Chine a pris assez de puissance économique pour que les pays sanctionnés par l’Occident trouvent une porte de sortie sur le marché chinois, comme pour la Russie.

La Chine continuera à soutenir l’Iran dans la sauvegarde de sa souveraineté et de sa dignité nationales, à résister à la politique de puissance et à l’intimidation, à défendre ses droits et intérêts légitimes par la négociation politique et à adhérer au principe de bon voisinage et d’amitié pour améliorer et développer continuellement les relations avec ses pays voisins, a déclaré mercredi le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, selon l’Agence de presse Xinhua.

Reste à sanctionner commercialement la Chine, mais cela, même Trump ne s’y aventure pas.

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La guerre psychologique utilise les médias pour répandre de fausses informations dans le but de déstabiliser l’ennemi, c’est la propagande de guerre. En voici un exemple concernant l’Iran. Axios, un média occidental spécialiste du genre, prétend que :

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré à la fois au président Trump et aux responsables iraniens qu’il soutenait l’idée d’un accord nucléaire dans lequel l’Iran serait interdit d’enrichir de l’uranium, ont déclaré à Axios des sources proches de ces discussions.

Là encore des « sources » non nommées sont à l’origine de cette info mais la majorité des lecteurs ne vont pas le remarquer et donc prendre l’info au sérieux. Comme d’autres médias qui vont la reporter telle quelle.

L’Iran a plusieurs fois répété qu’aucune loi internationale ne lui interdit d’enrichir de l’uranium, d’autant plus qu’il est un membre signataire de l’AIEA, et qu’il compte bien garder sa souveraineté sur ce sujet.

Le lendemain la Russie dément cette information :

Moscou a rejeté un reportage des médias américains affirmant que le président russe Vladimir Poutine avait exhorté l’Iran à accepter un accord nucléaire qui le priverait du droit d’enrichir de l’uranium, le qualifiant de stratagème sale pour attiser les tensions dans la région.

L’histoire d’Axios, a déclaré le ministère, est  » apparemment une énième campagne sale et politisée lancée dans le but d’aggraver les tensions autour du programme nucléaire iranien. » Il a également réitéré que la position de Moscou reste que la crise autour du programme nucléaire iranien devrait être résolue “exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques.”

Evidemment aucun média occidental ne va reporter ce démenti laissant ce mensonge implanté dans la tête de leur audience. Seul ceux qui lisent le média anglophone russe RT ou le média anglophone iranien Press TV sauront la vérité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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