√Crise d’angoisse ~ Songkrah
Le but de la vie n’est pas d’être du côté de la majorité, mais d’échapper à la folie collective. − Marc Aurèle
Par James Howard Kunstler – Le 20 juin 2025 – Source Clusterfuck Nation
Vous avez sans doute remarqué à quel point cette quatrième phase de transition perturbe l’esprit collectif. Le zeitgeist agité met les nerfs à rude épreuve, tandis que quelque chose d’étrange naît de l’humanité, la fin d’un mode de vie et le début d’un autre. Tout le monde a une histoire, et la plupart sont assez effrayantes : l’enfer globaliste de l’intelligence artificielle, la dépopulation et la néo-esclavage, la mort par les chemtrails, les reptiliens, le califat en marche à travers la civilisation occidentale, la troisième guerre mondiale, la fuite vers Mars… Pitié !
La dernière chose que vous pourriez imaginer, c’est une soirée tranquille sur la place du village, parmi des voisins heureux et prospères, les chiens qui gambadent et les enfants qui se poursuivent tandis que les lumières commencent à scintiller dans le beau ciel violet. Au contraire, vous vous demandez quand cette pluie battante va enfin tomber. Quand un ennemi acharné va-t-il tenter de détruire votre pays ? Et au centre de ce maelström psychique, le visage provocateur de M. Trump.
Admettons donc qu’il est naturel d’être alarmé par les événements. Mais faut-il pour autant perdre la tête ? Beaucoup l’ont fait pendant la mise en place de la crise Covid, et ils ne s’en sont pas remis. En particulier la gauche politique. L’opération Covid était censée débarrasser le monde de DJ Trump pour de bon, et elle a échoué. Tout ce qu’elle a accompli sur le plan politique pendant quatre ans, c’est de démontrer que l’on ne peut pas faire confiance à la Gauche pour diriger les affaires nationales. Cela, ajouté aux échecs cumulés de la guerre juridique, a rendu la Gauche plus folle que jamais, tandis que le Parti démocrate se ruine et perd tout son soutien.
Pendant ce temps, la droite politique lutte pour maintenir l’unité, en particulier le moral de la population. Les grands mégaphones nationaux – CNN, le New York Times, etc. – ne sont d’aucune aide. Ils ne font que multiplier les troubles mentaux. Et ils feront tout leur possible pour saper les efforts de MAGA visant à réformer un système qui a sombré dans la corruption et l’illusion. Là où il n’y a pas d’impasse ces jours-ci, le chaos éclate… la violence des actes et des opinions.
Pour l’instant, toute cette angoisse se concentre sur Israël. Le soupçon est profond qu’Israël « possède » l’Amérique, nous plie à sa volonté, nous traite comme un simple laquais dans sa quête pour dominer le monde. Il le fait, dit-on, par l’intermédiaire de l’AIPAC, son principal lobbyiste, qui remplit toutes les poches et toutes les caisses électorales à Washington. En réalité, en termes de retombées politiques, l’AIPAC, avec 3,3 millions de dollars (selon OpenSecrets.org), ne fait pas le poids face à l’Association nationale des agents immobiliers (63,5 millions de dollars), à l’Association des fabricants et chercheurs pharmaceutiques américains (30 millions de dollars) et à la Chambre de commerce américaine (29,6 millions de dollars).
Bien sûr, les soupçons qui pèsent sur l’AIPAC ont tendance à se répercuter sur la haine ancestrale envers les Juifs. (En toute transparence, j’en suis moi-même un.) Il est vrai que, malgré leur faible pourcentage de la population américaine, les Juifs semblent diriger énormément de choses ici : les entreprises de Wall Street, les universités de l’Ivy League, la recherche médicale, la Silicon Valley, Hollywood, Broadway, les médias d’information. Comment expliquer cela ? Eh bien… on dit que dans les shtetls de la vieille Europe, les pères les plus riches mariaient leurs filles aux jeunes hommes les plus intelligents du village. Ainsi, leurs descendants arrivaient à Ellis Island avec un certain avantage. Cela pourrait être aussi simple que cela. Qu’est-ce que cela pourrait être d’autre ? La magie luciférienne, semblent penser certains.
Aujourd’hui, Israël tente manifestement de battre l’Iran à plate couture afin de le persuader de renoncer à son programme nucléaire. Tous les autres moyens de persuasion ont échoué, vous comprenez, alors que l’Iran n’a jamais cessé de clamer son souhait de « rayer Israël de la carte », un leitmotiv qui ne souffre aucune ambiguïté. Curieusement, cela a complètement enflammé la gauche politique contre Israël et les Juifs. Curieux surtout parce qu’avant-hier encore, la gauche politique américaine était dominée par des organisations juives, l’argent juif et des personnalités juives.
À l’heure où nous parlons, des avocats juifs du Parti démocrate dirigent l’initiative Lawfare : Norm Eisen, Marc Elias, Benjamin Wittes, Michael Bromwich, Brooke Goldstein (directrice exécutive de l’organisation The Lawfare Project). Marc Elias a été le principal stratège électoral de la gauche lors de trois élections nationales, tandis que Norm Eisen a conseillé le procureur spécial Jack Smith, la procureure générale de New York Letitia James et le procureur de Manhattan Alvin Bragg dans le montage de leurs dossiers contre Donald Trump.
Aujourd’hui, comble de l’ironie, le projet Lawfare lutte contre la flambée d’antisémitisme sur les campus de l’Ivy League (quelle surprise !), en particulier à Harvard, où les débordements antisémites sont présidés par le président juif de l’université, Alan Garber. Nous en sommes donc arrivés à une guerre entre Juifs, qui n’est qu’une autre facette de l’autodestruction de la gauche politique. Au cas où vous vous poseriez la question, je considère les ninjas juifs du lawfare comme une honte pour mon groupe ethnique, pour la simple raison que leurs exploits contre M. Trump depuis des années sont tout à fait honteux. Le gang du lawfare a fait beaucoup plus de tort à notre pays que l’AIPAC n’en a jamais fait.
Et aujourd’hui, à ce tournant de la quatrième phase du cycle historique, M. Trump soutient la campagne d’Israël visant à mettre fin au programme nucléaire iranien. Ce dilemme a enflammé les deux extrémités du spectre politique. Il semble que M. Trump soit très réticent à engager les États-Unis dans un acte de guerre. Il n’est apparemment pas convaincu que nos bombes MOAB capables de détruire des bunkers puissent pénétrer avec succès la forteresse nucléaire iranienne de Fordow, située dans les montagnes. Pour l’instant, il joue la carte du temps, espérant probablement qu’Israël pourra à lui seul « finir le travail » (dénucléariser l’Iran) sans intervention américaine. Il existe même un espoir raisonnable que la théocratie des mollahs iraniens soit renversée, au mieux par les Iraniens eux-mêmes.
Israël est très critiqué pour avoir battu ses ennemis. Il a laissé Gaza pour morte après les viols, les meurtres et les prises d’otages horribles du 7 octobre 2023. La Gauche américaine a qualifié Israël d’« Hitler 2.0 » pour cela. La Gauche américaine est bien sûr folle. Les médias s’efforcent de faire croire qu’Israël est désormais détesté par tout le monde, même par le vieux Tucker Carlson. Les ninjas juifs du lawfare font profil bas sur cette affaire, ce qui semble un peu mesquin pour des voyous aussi combatifs. Seul Alan Dershowitz ose prendre la défense d’Israël, et il n’est plus associé à la gauche. Il reste à M. Trump de garder la tête froide pendant que tout le monde court dans tous les sens, les cheveux en feu.
Je vais faire une prédiction audacieuse : l’Iran sera dénucléarisé avec succès. Le monde s’en portera mieux. À terme, l’opinion mondiale sur Israël changera. Le monde sera reconnaissant à Israël d’avoir osé s’attaquer à ce problème. À terme, les ninjas juridiques se retrouveront eux aussi devant les tribunaux, mais cette fois-ci, assis à la table des accusés, pour conspiration séditieuse. Ça me fera plaisir.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
songkrah.blogspot.com
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