√Sans roi ? ~ Songkrah
Prenez conscience de la situation dans laquelle nous nous trouvons. − Oilfield Rando sur « X »
Par James Howard Kunstler – Le 16 juin 2025 – Source Clusterfuck Nation
Samedi matin, nous avons pris la route vers la ville voisine, Salem, dans l’État de New York (2 612 habitants, revenu par habitant : 19 499 dollars), à 80 km au nord-est d’Albany, afin d’assister à l’une des centaines de manifestations « No Kings » organisées à travers le pays par le milliardaire du logiciel basé à Shanghai, Neville Roy Singham, l’héritière de Walmart Christy Walton, le partenaire de Paypal (et fondateur de Linked-in) Reid Hoffman, et le duo père-fils George et Alex Soros.
En parlant de George Soros, samedi était aussi le jour de son mariage avec Huma Abedin, ancienne collaboratrice et meilleure amie d’Hillary Clinton (et ex-femme du député déchu et délinquant sexuel condamné Anthony Weiner). La cérémonie s’est déroulée dans la propriété des Soros dans les Hamptons. Les chaînes d’information en continu ont couvert le fabuleux cortège de limousines Escalade noires qui transportaient la super-élite progressiste wokiste vers cet événement glorieux. Le New York Times, avec son habituel manque de conscience de soi, a décrit l’événement ainsi :
« La royauté libérale ? » Quoi ? Il existe une telle chose ? Dans le parti qui refuse la royauté ? Qu’est-ce que cela signifie ? Il n’y a que des princes et des princesses, des ducs et des duchesses, des comtes, des vicomtes, des baronnets, des lairds, des marquis, des chevaliers et des dames, etc. Mais pas de roi ? Eh bien, si vous demandiez aux heureux invités du mariage, ils vous répondraient sans doute que Hillary Clinton est en quelque sorte la reine de la fête, ou peut-être simplement la reine des abeilles. Quant à l’ancien président Bill, il semble subir une momification au ralenti, occupant actuellement une zone ambiguë entre ce monde et l’autre, sans aucune aura royale. Quoi qu’il en soit, il a plu ce jour-là à South Fork.
Pendant ce temps, dans le nord de l’État, où le temps était nuageux et frais mais sans pluie, quelque deux cents âmes pleines de colère se sont rassemblées au carrefour à feu unique de la petite ville de Salem, aujourd’hui principalement agricole, dont l’ancien atelier de réparation de locomotives a fermé, emportant avec lui de nombreux emplois non agricoles, comme c’est souvent le cas dans cette région du pays. La foule surexcitée était bien équipée de pancartes et de banderoles, beaucoup proclamant « À bas les oligarques ! », ce qui, curieusement, semblait être une sorte de référence détournée aux milliardaires qui finançaient les festivités de la journée, sans parler de la bande de « royauté libérale » super riche réunie pour le mariage royal Soros-Abedin.
Mais ce n’était là qu’une des nombreuses incongruités qui hantaient la manifestation de masse contre le président honni, M. Trump. Par exemple, un pauvre type au coin sud-est de South Main et East Broadway dénonçait tristement la suppression de la liberté d’expression, apparemment inconscient des efforts épiques déployés entre 2021 et 2025 par les sbires de « Joe Biden » pour censurer Internet et censurer les détracteurs du régime (y compris votre serviteur, dont le site web a été mystérieusement détruit en octobre 2024).
La foule agitée était majoritairement composée de personnes âgées, reflétant peut-être la démographie reculée d’une région où les jeunes ont peu de perspectives d’emploi. Un esprit de renouveau bouillonnait parmi eux alors qu’ils reproduisaient les anciens rituels de l’âge d’or hippie, la grande époque des manifestations contre la guerre du Vietnam, lorsque des milliers de personnes se rassemblaient pour faire léviter le Pentagone. Seulement, aujourd’hui, leurs sentiments et leurs convictions affichent une inversion frappante et particulière des anciens credos des années 1960 qui avaient animé le mouvement tant aimé.
Je le sais parce que j’étais là, sur le campus, entre 1966 et 1971. À l’époque, la gauche s’opposait à l’« establishment » malfaisant et à toutes ses opérations néfastes, de la guerre du Vietnam à la répression sournoise de la dissidence politique par le FBI. Aujourd’hui, aussi étrange que cela puisse paraître, la gauche défend farouchement l’État profond, le gouvernement fort (et sa corruption prodigieuse) et la politisation du FBI et de la CIA.

La pensée originale chez les « wokistes »
Leurs pancartes déplorent le dépérissement de « notre démocratie », mais ils n’ont pas vu d’inconvénient à ce que « Joe Biden » choisisse pour eux le candidat à la présidence de 2024, sans le vote habituel des délégués du parti ni rien qui ressemble à un processus démocratique ouvert. Ils réclament à grands cris « l’État de droit », sauf lorsqu’il s’agit de personnes spéciales telles que le fils toxicomane et homme de main de l’ancien président. Ils sont tous favorables à l’escroquerie colossale autour de la guerre en Ukraine. Et n’oubliez pas qu’ils ont soutenu l’obligation vaccinale, la fermeture et la ruine des petites entreprises (alors que Walmart et Taco Bell ont été autorisés à prospérer), ainsi que toutes les autres mesures hypocrites, frauduleuses et mortelles de la politique Covid-19.
L’objectif de la campagne « No Kings » était sans doute de créer tant de points de friction à travers le pays que la violence éclaterait inévitablement, afin de créer un martyr du type George Floyd et de redynamiser la gauche pour un nouvel été de violentes émeutes. Il y a eu beaucoup de chaos dans tout le pays, mais hélas, aucun martyr n’est apparu, aucune apothéose de la victimisation « progressiste »… seulement le meurtre étrange de deux législateurs du Minnesota par un personnage marginal du Parti démocrate apparemment dérangé, l’évangéliste occasionnel et nommé par Tim Walz, Vance Boelter.
65 millions de dollars est un chiffre plausible pour les sommes dépensées par les milliardaires et les ONG politiques dans le cadre du projet national « No Kings ». Une grande partie de cette somme a été versée directement aux manifestants pour leur simple présence. (Ils ont publié des annonces sur Craig’s List pour recruter des participants.) Aucun d’entre eux ne s’est toutefois présenté dans les Hamptons, où la « royauté libérale » s’était réunie pour son événement spécial. On ne peut s’empêcher de penser qu’ils ont raté quelque chose d’assez important là-bas.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
songkrah.blogspot.com
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